« On ne torture avec délices que ceux qu'on aime. »
Max Monnehay
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Gwendoline, 84 ans, vit enfermée dans sa Villa Parasol. Une vie depuis longtemps dans la solitude, les souvenirs, la résignation et la soumission. Elle partage cet espace clos avec Thea, plus jeune qu’elle, qui la maintient sous sa coupe avec autorité, comme si elle avait un différent à régler avec elle. Mais jusqu’à aujourd’hui Gwendoline a toujours préféré le silence et n’a jamais su lever la tête, prendre son destin en main. Gwendoline a vu tous ses proches disparaître. Sa mère, son père que les livres n’auront pu sauver, loin de là, et qui aura connu les camps, son fils disparu suite à la maltraitance et la sévérité de son mari, un deuil sans sépulture, et enfin cet époux violent et cruel. Mais aujourd’hui, la rumeur court, son fils serait de retour. Thea craint qu’il n’exige sa part, elle dresse alors un mur entre Gwendoline et l’extérieur. Gwendoline saura-t-elle enfin à 84 ans malgré sa fatigue et sa lassitude briser ce mur, devenir visible, se libérer et dire non ? Une histoire de soumission, une histoire de l’Allemagne, un huis clos qui n’en est pas un, puisqu’à travers cette longue vie de Gwendoline, Susan Kreller revient aussi sur le poids de l’histoire, histoire de l’Allemagne, l’avant-guerre, la guerre (« la période des Égarés ») et l’après-guerre.
Premier roman
« … qu’on résiste ou pas n’a aucune importance parce que, l’enjeu, c’est de devenir quelqu’un à qui on fait croire qu’il résiste. »
Fiche #2516
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Corinna Gepner
Un polar de 640 pages est ardu à résumer ! Et si en plus, l’auteur est Steinfest, cela devient carrément impossible ! En effet, l’auteur construit des romans singuliers, polars certes, mais la résolution de l’intrigue est loin d’être rectiligne, elle passe par digressions, réflexions philosophiques, anecdotes, descriptions, faux semblants… sans oublier un zest d’humour ! On pourra néanmoins dire qu’il s’agit d’Anne Gemini une jeune maman totalement dévouée à son enfant unique handicapé qui l’accompagne 24 heures sur 24. Pour gagner sa vie, elle décide de devenir tueuse professionnelle, « en assassinant de parfaits inconnus sur l’ordre d’autres inconnus tout aussi parfaits ». Mais quand ce parfait inconnu est un ambassadeur norvégien même transparent, cela engendre nécessairement une enquête. Le privé chinois autrichien Markus Cheng est chargé de l’affaire et consentira même à revenir dans son pays d’origine à Vienne… et avec lui, vous découvrirez le 4711 dont la somme des chiffres ne fait pas 14 ! Foisonnant, dense et original !
« Mais les pensées, bien sûr, sont comme ce que l’on dit en général des insectes : importunes. »
« La patrie, c’est comme une arme qu’on se braque sur le front nuit et jour sans jamais presser la gâchette. »
« Après coup, on trouve toujours une bonne raison. A tout. Rétrospectivement, chacun de nous serait prêt à sauver le monde. Rétrospectivement. »
Fiche #1424
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Corinna Gepner
Ellen est somnologue (« Viens, doux sommeil, ou je meurs à jamais, Viens à présent ou ne viens plus jamais. »), elle continue d’aider ses patients face à leurs problèmes de sommeil (« C’est un lieu vers lequel on descend, une utopie de la profondeur. ») alors qu’elle-même commence de le perdre et que sa mère est plongée depuis longtemps dans un long sommeil. Après un épisode irlandais, Ellen est revenue en Allemagne et vit près du vieux Rhin dans un paysage touffu peuplé de nombreux animaux. Elle n’a jamais réellement accepté le départ de son amant alors qu’elle était enceinte. Autour d’elle gravitent une série de personnages participant à une chorale mais liés pour une autre raison sans le savoir, pour la plupart tout du moins (« Ce soir-là à Grund, Marthe m’a rencontrée, Andreas a rencontré Marthe et Orla a renconté Andreas. »). Son récit est croisé avec les pensées de Marthe qui espère toujours retrouver son fils disparu des années plus tôt. Andreas, son ami d’enfance, est devenu un personnage singulier solitaire. Dès les premières pages, le lecteur sent le malaise et la douleur qui unissent ces personnages hantés par la disparition, mais ressent aussi la densité du propos par la multiplicité des thèmes au centre desquels le sommeil, la vie et la mort, le récit mérite toute son attention et parsemé de questionnements, il l’implique fortement. Une fois ce roman refermé, le lecteur n’a qu’une envie, le reprendre, et il le mérite !
« Les merles chantent-ils de joie ou de désespoir ? »
Fiche #1330
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Corinna Gepner
Retrouver un corps nu dans une piscine à Vienne est exceptionnelle, mais quand ce corps est déchiqueté et présente de nombreuses traces de morsures de requin, cela devient extraordinaire ! Seul indice, une prothèse auditive est retrouvée au fond de la piscine mais évidemment aucune trace du requin ! L’inspecteur Richard Lukastik n’apprécie guère la plaisanterie et prend en charge l’enquête. Cet enquêteur n’est guère apprécié de ses collègues et de sa hiérarchie, et seul son professionnalisme et ses résultats le sauvent. Autoritaire, solitaire, amoureux de sa soeur et du philosophe Wittgenstein (un de ses livres ne le quitte jamais), sûr de lui, cet homme au franc parler est bourré de certitudes et d’habitudes qu’il se refuse d’abandonner mais face à un requin, restera-t-il de marbre ? Le roman est à l’image de Lukastik, entre des dialogues vifs, ironiques, à l’humour grinçant, de nombreuses digressions complètent une intrigue particulièrement bien ficelée et originale.
Fiche #877
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Corinna Gepner