« Tu n’étais pas un ange, mais les anges n’existent pas. »
Michèle Lesbre
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Lucy FRICKE
La diplomate
Le Quartanier
2 | 280 pages | 27-07-2023 | 22€
Friederike Andermann, tout juste cinquante ans, est une diplomate allemande qui gravit pas à pas, sagement, sérieusement, les échelons, les postes. Berlin, l’Irak, et enfin un poste d’ambassadrice. Ce sera l’Uruguay et Montevideo en attendant mieux. Elle commence son installation par l’organisation de fêtes et autres commémorations, le calme, l’anecdotique, de la pure représentation… Et patatras, tout s’emballe voire s’écroule, une jeune Allemande est enlevée puis retrouvée assassinée. Fred se reproche d’avoir réagi tardivement, et pour couronner le tout, elle apprend qu’il s’agissait de la fille d’une dirigeante d’un grand journal de la presse allemande, une tueuse, très influente ! Après un an de mise à l’écart, on retrouve Fred devenue consule en Turquie, à Istanbul. Et nous voici plongés dans l’art de la diplomatie, au cœur des relations internationales notamment avec les états autocratiques, dans les apparences, les petites négociations, les petits renoncements. Or Fred semble devenir de plus en plus lasse de ce monde, d’une certaine forme d’impuissance et rétive à accepter certains compromis… Un roman contemporain, réaliste, très rythmé qui frise le roman d’espionnage au cœur d’une branche d'un pouvoir souvent occulte, avec un personnage principale attachant et de caractère et un ton plaisant, souvent ironique et pince-sans-rire.
« … mais les hommes, dans l’ombre du femme, semblaient se ratatiner. »
« … se préparer au pire, ça ne suffit pas. Il faut s’attendre à l’inimaginable. »
« … si nous nous en tenions à la vérité, la vérité et rien d’autre, nous serions perdus. »
« Ce sont les pires, Fred, ceux qui ne pensent pas à mal. »
Fiche #3051
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Liber
La catastrophe de Tchernobyl a transformé de larges zones en désert. Enfin presque. Certains ont fait le choix de revenir. En effet, sans argent, où aller ailleurs ? Baba Dounia, un peu plus de quatre-vingts ans, la langue bien pendue, est de ceux là. Et puis ici, la tranquillité est accueillante et les jardins les nourrissent, la nature a repris ses droits même si elle reste dangereuse. Baba Dounia est reconnue de tous et ne craint rien ni personne. Elle a une fille et une petite fille qu’elle ne connaît pas, elle est seulement entourée de quelques uns et des morts, dont son mari, « depuis qu’il est mort, il est très poli l’hypocrite. ». Elle n'ignore pas l’issue, sa noire destinée, ils sont condamnés mais c’est aussi leur force, vivre avec, vivre comme si, mais vivre dans un désespoir heureux. Un père et sa petite fille viennent s’installer. Baba Dounia, comme le village, ne peut accepter que cette petite fille puisse ainsi être mise en danger, elle ne laissera pas faire. Un conte apocalyptique joyeux et ironique qui nous offre le portrait attachant d’une vieille dame entêtée, franche, lucide et d’un optimiste désespéré.
Ecouter la lecture de la première page de "Le dernier amour de Baba Dounia"Fiche #2358
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Isabelle Liber