« ... voilà bien tout le drame des hommes : ils sont exactement comme les moutons. On leur fait croire à l'existence de loups et ceux qui sont censés les protéger sont en fait ceux qui les tondent et les tuent. »
Alain Mascaro
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Ida Bühler, treize ans, vit depuis peu, seule avec son beau-père. Un matin, il part travailler et sait qu’à son retour, Ida ne sera plus là. Les services sociaux lui ont trouvé une nouvelle famille, l’Etat s’occupe de tout… surtout pour les orphelins… Un village rural, isolé, une ferme, les Hauser, madame et monsieur n’ont pas d’enfants et travaillent dur. Deux bras de plus ne peuvent pas faire de mal… encore que… Ida arrive au milieu d’un couple tendu, aux relations ambigües. Dans le village, le silence règne, tout le monde se connaît, les secrets ne restent jamais longtemps secrets, mais la parole ne se délie que dans l’ombre ne faisant que renforcer les rancoeurs et autres petites haines. Ida s’installe d’abord à l’écart de la maison et sait immédiatement que son quotidien sera éprouvant. Dans la première partie, elle nous livre son expérience, sa vie, sa relation aux autres, ce qu’elle apprend du village, ce qu’elle en comprend, ce qu’elle espère. Puis, dans la seconde partie, ce sont les villageois qui témoignent et progressivement éclairent le récit d’Ida, nous délivrent par petites touches ou violents uppercuts les secrets bien gardés du village. L’histoire commence donc comme une chronique d’une vie rurale rude et laborieuse puis la tension s’installe, les personnages prennent corps avec leurs failles, leurs faiblesses, leur force, chacun se révèle et ce sera violent, tous prennent leur part et peu seront épargnés. Un récit puissant et intense à la construction parfaitement maîtrisée qui plonge le lecteur dans une folle spirale d’une noirceur totale.
Ecouter la lecture de la première page de "Les silences"Fiche #2971
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Joseph Incardona
Les berges des fleuves sont souvent des endroits calmes et agréables, propices aux balades, parfois discrètes. Aussi, de nombreux promeneurs les empruntent et se croisent parfois. Des personnes différentes qui peuvent former un panel représentatif de notre société. Et ce matin-là, les promeneurs du jour se souviendront de leur escapade ! Ils croiseront une belle jeune femme, élégante, chaussée de talons aiguilles rouge vif. Ils ne pouvaient l’ignorer ! Surtout qu’elle était allongée et… morte ! Pourtant, aucun d’eux n’interviendra, ne la signalera, indifférence, lâcheté, chacun avait naturellement une bonne raison mais tous souhaiteraient revoir ensuite le corps, tous resteront torturés par cette vision et cette fuite. Un geste irréfléchi ou trop réfléchi, ou une absence de geste et en instant une vie bascule. Le lecteur suit leurs réflexions, leurs doutes, épie leurs sentiments, arrive à sourire, a parfois envie de les bousculer, et quoiqu’il en soit, devra patienter jusqu’à la dernière page pour forger définitivement son jugement !
Ecouter la lecture de la première page de "Si belle, mais si morte"Fiche #1945
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Joseph Incardona