« On n'est pas responsable de ce qui nous passe par la tête, on est seulement responsable de ce qu'on en fait. »
Isabelle Minière
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La Mère et sa petite ont rejoint la maison des femmes. Cette maison fermée accueille les femmes que les hommes (maris, frères et pères) bannissent et contraignent à l’isolement. Une maison de femmes rejetées où règnent malgré le désespoir commun jalousie, hypocrisie, rumeurs et rivalités… La petite se retrouve au milieu de cette communauté de souffrance vivant encore dans l’ombre du mari, du frère, du beau-frère… continuant d’espérer en leur venue une libération prochaine. Elle devient le témoin de la passivité de ce groupe, elle observe les corps, son corps, les âmes et courageuse, elle se révolte parfois sans comprendre la « forme de complaisance à être enfermée, à être punie sans réelle raison, dans leur chair, dans leur âme, à être humiliée de la sorte… » Pourtant elle prend un soin extrême de la Mère. Un jour, l’une est la Mère, le lendemain c’est l’autre. Parfois elles ne sont qu’une, parfois elles se repoussent et s’éloignent l'une de l'autre. La petite lui voue un amour sans faille mais lucide. D’une volonté inouïe et courageuse, elle saura forcer les portes de la maison et affronter frontalement les traditions, le groupe, la famille, le passé pour entrevoir les lumières de la vie et de la liberté mais en sera évidemment profondément et définitivement marquée. Un texte prenant et bouleversant qui traite avec justesse du poids des traditions, du passé et de la famille comme des dérives des sociétés patriarcales auxquelles participent aussi nombre de femmes. Une écriture dépouillée et travaillée au service d’un récit tendu, intense, oppressant, tragique, et surtout questionnant.
« Celles qui, vous savez, maintiennent vivante la tradition avec un tel engagement, une telle fougue, qu’on les croirait être des hommes. »
Fiche #1491
Thème(s) : Littérature française