« L’ami, c’est celui qui t’ouvre sa porte au milieu de la nuit sans te poser de questions. »
Sorj Chalandon
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Marie Le Boullec, médecin, près de Saint-Nazaire partageait une vie paisible avec son époux, Yves, photographe qui vient de mourir. Peu de temps après, le corps de Marie est retrouvé sur une plage, noyée mais avec quelques blessures singulières. Muriel Le Bris a rejoint depuis peu la rédaction du journal local et elle est réputée pour aimer fouiner avec insistance là où certains abandonnent rapidement. Or, elle demeure circonspecte devant la thèse du suicide… Alors aidée par Geneviève, une vieille voisine de Marie qui ne l’a pas oubliée, Marcel, amoureux transis de Muriel toujours prêt à la suivre jusqu’au bout du monde, Marie se lance dans une enquête vertigineuse entre l’Argentine et la France, entre les années 70 et 2000 qui la confrontera au régime dictatorial argentin où tous les coups étaient permis, où violence et torture étaient le quotidien de beaucoup. Les opposants traqués pouvaient être éliminés partout dans le monde. Le filet était déployé et peu s’en échappait. Marie l’avait peut-être cru quelques brefs instants… Ce récit entre roman historique, roman d’espionnage, polar, oscille constamment entre passé et présent, brouille les identités, nous parle d’engagements et de traques, de pouvoir et de mafia, mais aussi d’une mère qui ne pourra jamais se satisfaire de rester éloignée de son fils et n’abdiquera jamais. Un roman glaçant et habilement construit, un portrait de femme émouvant pour ne pas oublier la violence d’état et l’histoire de l’Argentine.
« Il fera ce qu’il est venu faire : la jeter à la mer depuis un avion. La mort qui devait être celle de Juana Alurralde en 1976 avait été différée à juin 2004. C’est bien tard, mais Raul Radias allait réparer son erreur. »
« Il existe une autre mort qui n’est pas la mort définitive, être brisé, broyé, mais combien de fois peut-elle être réduite en miettes sans être complètement brisée ? Une infinité. »
« C’est ça un disparu. Un vide, des souvenirs, des paroles, mais pas de corps. Comme le disait le dictateur Videla : ni vivant , ni mort, ni disparu. »
Fiche #2077
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
François Gaudry