« C’est précieux, les pessimistes. Je parle des vrais : ceux qui annoncent le pire avec le même enthousiasme, la même conviction qu’un optimiste. »
Jean-Pierre Montal
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Le vieil incendie est une histoire de sœurs, une histoire de retrouvailles : deux sœurs et le silence. Agathe scénariste vit à New York depuis quinze ans. Véra est restée dans la maison familiale en Dordogne. Agathe revient neuf jours en Dordogne pour vider leur maison d’enfance. Enfant, Agathe s’occupait de tout : Véra est en effet aphasique depuis l’âge de six ans alors Agathe faisait tout pour elle, parlait pour elle, presque pensait pour elle puis le silence les a éloignées, protection et dépendance les ont épuisées, Agathe est partie. Elle ne se sont plus revues depuis quinze ans. Aujourd’hui, elles se retrouvent. Comment ce lien va-t-il se traduire dans leur retrouvaille avec le silence de Véra entre elles ? Quelque chose va-t-il se nouer dans cet instant particulier ? Quels souvenirs vont remonter à la surface ? Vont-elles se supporter ? Agathe retrouve une femme alors qu’elle a quitté une enfant et elle observe Véra avec curiosité mais aussi souvent froideur, on a la sensation d'un empêchement. Neuf jours pour se retrouver, pour se quitter, se reconnaître, la tension est palpable, comme à son habitude, Elise Shua Dusapin nous fait ressentir cette tension et les sentiments des sœurs, violents ou pas, par petites touches, leur complixité et leur intensité, une prose clinique, concise et précise.
« ... c'est quand on aime le plus, qu'on dit les choses qu'on pense le moins. »
Fiche #3089
Thème(s) : Littérature étrangère