« Taire, toujours taire, c’est se mutiler. »
Jean-Guy Soumy
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Gustavo RODRIGUEZ
Eufrasia Vela et les sept mercenaires
L'Observatoire
280 pages | 01-09-2024 | 21€
en stockEufrasia travaille en tant qu’aide à domicile à Lima. Elle a un garçon et est très proche de sa sœur, infirmière. Eufrasia est particulièrement appréciée des personnages âgées dont elle s’occupe. Elle est aussi proche de ceux qui vivent seuls dans leur appartement que ceux qui ont rejoint un établissement spécialisé et forment un groupe, les sept mercenaires, disparate mais uni. Il faut dire qu’elle est attentionnée, aimante, dévouée, prête à tout pour que leur fin de vie correspondent le mieux à ce qu’ils souhaitent. Ces retraités gardent tous leurs esprits (même si le Chleuh et le Rosbeef --ie Alzheimer et Parkinson-- ne sont jamais très loin) mais l’usure de la vie est là. Ils continuent de vivre par habitude, et une lassitude répétée peut parfois leur faire espérer en un repos bien mérité. Mais mourir seul n’est pas aisé et qui mieux qu’Eufrasia pour les aider ? Comment Eufrasia vivra-t-elle et acceptera-t-elle ce geste singulier ? Et s’est-elle posée la question de ce qu’elle fera lorsque son heure arrivera ? Avec humanité, légèreté et même humour, Gustavo Rodriguez aborde la question de la liberté ultime, du droit de mourir, d’en finir avec la vie, en toute conscience au moment et dans le lieu choisis.
« …elle savait qu’à un certaine âge, il y a des blessures qui ne dépendent plus du calcium, ni de quoi que ce soit d’autre figurant dans le tableau périodique des éléments. »
« Deux personnes qui chantent ensemble spontanément atteignent une intimité aussi brève que difficile à reproduire… »
« … les vieux ressemblent aux enfants non seulement pour ce qui est de l’incapacité à se défendre, mais aussi parce qu’ils ont besoin d’adultes actifs qui se battent pour leurs droits. »
« C’est peut-être cela, vieillir, pensa-t-elle. Chaque portion de temps à affronter devenait une fraction de vécu de plus en plus minime… »
« La plupart des gens n’ont pas le loisir de penser, ils doivent travailler et travailler encore, voilà pourquoi il n’y a pas beaucoup de pauvres chez les philosophes. »
« Le mensonge est très utile à la survie sociale : voilà pourquoi les animaux ne mentent pas : leur socialisation ne dépend pas des discours. »
« A notre âge, Eufrasia, la mort est une étoile qui brûle déjà. »
« Qu’est-ce que je ferai quand tu me manqueras ? demanda-t-il. Cherche-moi dans d’autres rires. »
Fiche #3243
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Margot Nguyen Béraud