« … les souffrances ne sont que les petits coups de griffe de la vie. Là où ça devient grave, c’est quand on cesse de les ressentir. »
Robert Seethaler
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« Nul besoin de prophétie pour savoir que le premier voyageur apporte toujours avec lui d'innombrables calamités » et jusqu’à aujourd’hui les habitants de « Nord Sentinelle » (d’où le titre) une île du golfe du Bengale l’ont bien compris : ils tuent en effet tout ceux qui se risquent à poser un pied sur leur terre. Le roman n’est pas situé mais pourrait bien se dérouler en Corse où comme parfois un fait divers déclenche un récit, une histoire, une retour dans le passé avec une violence latente. Pour une broutille, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’un amas de touristes. Alexandre, l’autochtone, et Alban, le touriste, se connaissent pourtant depuis l’enfance. Le narrateur, un prof revenu depuis peu au bercail et proche des Romani, remonte l’histoire d’une dynastie, d’un lieu et souvent de la bêtise. Il y eut les explorateurs, les colonisateurs, il y a les voyageurs, les touristes. Jérôme Ferrari en décortiquant avec son ironie, son ton et son humour corrosifs, la sacro-sainte idée, l’histoire et la tentation du voyage, sorte de péché originel, nous fait ressentir avec une pointe d’amertume, une profonde détestation des valeurs actuelles (profit, pouvoir…), une critique acerbe du tourisme de masse, la vision d’un avenir très embrumé et un portrait aiguisé de la bêtise humaine.
Ecouter la lecture de la première page de "Nord sentinelle"Fiche #3270
Thème(s) : Littérature française