Anton un gamin solitaire n’a qu’une passion : parcourir la nature avec son gentil et fidèle molosse Windy. Un soir, où il s’éloigne un peu plus que d’habitude, sentant le danger, il reste à distance pour observer des hommes armés escortant des hommes, femmes et enfants semblant prisonniers. Lorsqu’une petite fille s’échappe, Anton, instinctivement, part à sa recherche, la protège et l’emmène loin de ses geôliers. La traque commence. Nila, Anton et Windy courent jusqu’au village où il part demander de l’aide à Gustavo, un homme marqué à jamais par une guerre anticoloniale de l’Afrique de l’Est. Gustavo pressent que les poursuivants ne lâcheront pas l’affaire, et ne voit qu’un seul endroit où cacher les enfants : un campement clandestin autogéré, discret, caché dans la montagne, où un ancien « camarade » de combat vit. Une fuite dangereuse pour mettre à l’abri les deux gamins et pour Gustavo, peut-être un dernier combat pour mettre un point final à son histoire et à son passé. Toujours un immense plaisir de lire Jérôme Lafargue, ses descriptions de la nature (qui nous appelle), ses personnages complexes, les enfants et leur innocence souvent bafouée avec cette fois, un suspense encore plus marqué.

« Les destins se fabriquent la plupart du temps sur des coups du sort. Ou sur un rêve partagé. Et un refrain. »

« La guerre nous a rendus fous. Elle a délogé la noirceur qui se planquait dans nos entrailles et l’a brandie à la face du monde. »