Des années après, François se souvient et peut enfin parler, témoigner. Lui et les autres ont disparu des consciences, oubli, oubli de leurs existences, de leur combat. La culture, l’histoire, le monde les a oubliés. Eux-mêmes peuvent avoir oublié. Ils travaillaient dur pour une Compagnie qui orchestrait tout, gérait leurs vies, sans attention, sans humanité. Esclaves modernes, ils encaissaient, supportaient, survivaient, toujours « condamnés à l’infiniment petit ». Jusqu’à l’étincelle : le contremaître est retrouvé pendu alors la colère accumulée fait place à la rage, à la violence et au feu. Cinq hommes suivent une femme, La Mélisse, une femme que la société a martyrisée, devenue une espèce de nouvelle Liberté guidant le peuple. Ils sillonnent les routes, tuent, brûlent, détruisent. Lutte collective et fraternité sont de retour. Tuer ne les dérange pas, mourir non plus, mais voir tomber l’un de leurs frères de lutte les transperce. En finir avec ce monde, pour accompagner l’éclosion d’un nouveau monde où chacun aurait sa place, s’appartiendrait, pourrait décider de sa vie, loin de tout asservissement, dans une fraternité accomplie. Vaste programme mené par des camarades n’acceptant plus de courber l’échine et la survie. Un roman (canadien) aussi poétique, politique que brutale.
Premier roman
Fiche #3323
Thème(s) : Littérature étrangère
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