« Les hommes n'existent pas, disait-elle. Il n'y a que des petits garçons en mal de domination. »
Pierre Boussel

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Rouda - Les jardins perdus

ROUDA

Les jardins perdus
Liana Levi

220 pages | 22-07-2025 | 20€

2023, les Jardins perdus se relèvent des dernières émeutes et la famille Chevallier vit dans le même temps le retour de Zac le fils aîné et la disparition de Martin. « Les Chevallier se donnent toujours des nouvelles », et cette fois, Martin reste silencieux. Zac s’inquiète, la police ne bouge pas, alors Zac part sur les traces de son frère. Un frère avec qui il a partagé beaucoup, unis par un lien privilégié, ils avaient dressé une barrière protectrice face à leurs parents et débroussaillé un chemin de vie. Zac revient sur leur enfance dans la cité, sur la mixité qui les a accompagnés et qui semble aujourd’hui problématique pour certains. Il espère une escapade amoureuse mais rapidement, la rumeur lui apprend que Martin a rejoint des groupuscules d’extrême droite. Zac va suivre ses traces, sur les réseaux d’abord puis dans la réalité et se confronter à une violence extrême. Zac découvre les trajectoires de ceux qui ont rejoint ces groupuscules et leurs multiples motivations. Après la France des années 90 dans avec Les mots nus, cette fois les mots de Rouda dressent un portrait sans artifice, social et politique d’une banlieue française des années 2020 où les discours extrêmes ont fait leur nid en sachant se montrer attirants, où la violence fait partie du quotidien en complétant cette peinture alarmante par une relation fraternelle lumineuse. Des quartiers niés, jamais écoutés (« C’est comme ça chez nous, comme personne ne nous écoute, on garde le silence. On le fait passer pour de la pudeur. Alors qu’il cache des douleurs secrètes. ») qui, périodiquement, crient leur rage et leur désespoir sans jamais (pour l’instant) le traduire politiquement : « … je me demande pourquoi nos soulèvements sont systématiquement dénués de pensée collective, démunis de projet politique. Comme si on nous avait dépouillés. Comme si on nous avait volé nos mots, et laissés nus sur le trottoir. »

« La souffrance d’un adulte s’articule dans la tristesse d’un enfant. »

« Grandir, c’est apprendre à partir, c’est courir sans se retourner… Grandir, c’est aussi apprendre à s’enfuir, c’est fendre l’air sans se faire rattraper. »

Ecouter la lecture de la première page de "Les jardins perdus"

Fiche #3339
Thème(s) : Littérature française


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