« La fleur possède en son coeur, comme un secret bien gardé, les clés de notre bonheur. »
Dorothée Piatek

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Marius Degardin - Les mandragores

Marius DEGARDIN

Les mandragores
Les éditions du Panseur

300 pages | 15-08-2025 | 21.9€

Ce qu’il reste de la famille Cipriani occupe dans la rue de la Folie-Méricourt à Paris dans les années 80 un restaurant italien à l’abandon, L’Amore e Gusto. La mère et le père ont en effet déserté de longue date. Benito (prénom choisi par son père...) dit Benoît (le narrateur) vient d’avoir 18 ans. Il accompagne son très sûr de lui et en colère frère Primo, son frère artiste et aveugle Piero, et sa sœur adorée Chiara. Avant de partir, leurs parents leur ont fait vivre le pire et les quatre sont marqués à jamais. Certains fricotent parfois avec la folie. Alors quand une lettre annonce le retour de la mère, la fratrie vacille, les histoires commencent d’être dites et Benito tente de se suicider dans la cuisine ce qui lui vaudra un séjour à Sainte-Anne... Pourtant Benito, malgré toutes les difficultés, tous les handicaps, a la rage, rage contre les injustices, rage de vivre, rage contre les regards inquisiteurs, les jugements péremptoires... Il a la gouaille et le parler vrai qui font tilt, les formules s’enchaînent et percutent, bousculent, font rire. Malgré l’état des lieux, le propos n’est jamais pesant, misérabiliste, larmoyant, c’est vivant, rythmé et finalement plein de vie avec une palette de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Portrait douloureux et bouleversant et pourtant plein d’espoir d’un p’tit gars écrasé par les dérives des adultes.

Premier roman

« ...les histoires de famille ont la très mauvaise habitude de se consumer dans un odieux silence... »

« Le monde des adultes, c’est cradingue et ça pue le tabac froid : une locomotive qui fonce vers la mort. »

« Dans la joie, il peut y avoir de la peur, mais pas l’inverse. »

« Ce qui est terrible avec l’abandon c’est que ça se terminera jamais. »

« ... à partir d’un moment, la maturité, ça se calcule en expériences plus qu’en année. »

« Le lendemain matin, j’étais en pleine gueule de bois de l’existence. »

« Une fois le petit écran allumé, les images nous sucent les pensées. »

« Il n’y a parfois plus que la fuite comme solution. Surtout avec la famille. »

« ... il faut aller jusqu’au bout de la nuit et ne pas chercher un refuge au fond. »

« On imaginera jamais comment les gens morflent derrière leur sourire. On se doute pas de leurs souffrances. On se contente de leur force parce que ça nous arrange un peu, en vrai. »

Fiche #3354
Thème(s) : Littérature française


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