« ... une classe c’est la société à petite échelle : il y a les populaires, les différents, et le ventre mou, les sans colonne vertébrale, pas de principes, pas de convictions, ça flotte dans le sens du vent. »
Mathieu Palain
L’alimentation d’une famille angolaise après l’indépendance n’est guère variée : poisson frit, manioc et riz, et bis repetita ! Le père est un peu las de ce menu et compatit avec sa femme contrainte à des heures d’attente pour obtenir ces aliments. Il décide alors « d’inviter » dans leur appartement au septième étage un jeune porc afin d’abord de l’engraisser puis de le déguster à l’insu des voisins et de l’administration, espère-t-il ! Hélas, le cochon est attachant et ses enfants ne sont pas décidés à le manger, loin de là ! Ils imaginent divers stratagèmes pour repousser l’assassinat… Le cochon a pris une place évidente dans la famille, il s’embourgeoise même, « un pourceau raffiné », et permet aux enfants de partager avec d’autres les péripéties de cet élevage singulier. Leurs observations d’enfants du comportement des adultes sont un régal. Un court récit cocasse, ironique, critique qui dresse un portrait efficace de la société angolaise. Idéal pour débuter l’année en riant !
Né en 1941 à Huambo (Angola), Manuel Rui vit actuellement à Luanda. Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Juriste, professeur de littérature, chroniqueur et écrivain, il travaille aussi pour le cinéma et la radio.