« La mort ne commence rien, à part ce sentiment de perte qui habite nos insomnies. »
Lyonel Trouillot
Yassaman MONTAZAMILe meilleur des joursSabine Wespieser SAMEDI 26 JANVIER - 16h15 |
« Le meilleur des jours » est l’hommage d’une fille à son père, un père exceptionnel. Dès sa naissance, il se fit remarquer. Prématuré, tout le monde le donnait pour mort. Miraculé, il fut nommé Behrouz, ou le meilleur des jours en persan. A sa mort, sa fille entreprend de retracer son parcours : personnage hors du commun, plein d’esprit, cultivé, épris de justice et de liberté, idéaliste et excentrique, toujours le rire aux lèvres qui ne trouvera jamais vraiment sa place dans la société. Combattant le salariat, il ne travaillera jamais: « Karl Marx et mon père avaient un point commun : ils ne travaillèrent jamais pour gagner leur vie. "Les vrais révolutionnaires ne travaillent pas", affirmait mon père. Cet état de fait lui paraissait logique : on ne pouvait œuvrer à l’abolition du salariat et être salarié – c’était incompatible. » . Arrivé en France il poursuit des études (thèse sur l’œuvre de Karl Marx) qui resteront inachevées, il est vrai que l’ambition était grande, il pensait y trouver « la cause originaire de l’inégalité entre les hommes » et qu’alors « le monde deviendrait meilleur ». En 1979, il vit donc en exilé les évènements d’Iran qui installent la République islamique et accueillent les Iraniens qui fuient leur pays. Le récit élargit alors ses portraits à une série de personnages, souvent exilés, qui font des allers-retours en Paris et Téhéran et passent raconter leurs périples à la famille. Un saisissant portrait plein d’esprit, de lucidité, d’amour d’une fille envers son père vénéré, personnage atypique et attachant.
Yassaman Montazami, qui vit en France depuis 1974, est née à Téhéran en 1971. Docteur en psychologie, elle a travaillé de nombreuses années auprès de réfugiés politiques et a enseigné à l’université Paris VII. En 2013, elle s'installe au Maroc. Le Meilleur des jours est son premier roman. |
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