« A moins d’être un imbécile, un sot, ou un doux rêveur, il ne faut jamais vivre des promesses des autres. De celles que l’on se fait à soi-même, peut-être. Et encore… »
Jean-Paul Delfino
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Anna conduit sa camionnette aménagée, elle vend des poulets rôtis le long de la côte atlantique. Elle vit avec son fils dans un mobile-home et les fins de mois sont toujours difficiles, les dettes s’accumulant. Mais ils sont bien tous les deux ensemble, pensent être libres et Léo suit les traces de son père disparu et d’Anna en surfant les vagues du littoral. Alors quand un sanglier, au retour du boulot, se met en travers de sa route et que la camionnette s’enflamme, c’est peut-être la catastrophe de trop. Tout se complique. C’est le moment où le Jeu est annoncé à grand renfort de publicité, « ... à la confluence de la politique, du marché et des médias... », avec comme gain, un pick-up double cabine rutilant d’une valeur de 50000 euros. Pour Léo, les calculs sont vite faits ! « On puisera dans la frange moyenne du désespoir, du découragement, de l’échec, de l’épuisement, de l’usure et de la débilitation. » et Anna a la chance (...) grâce à (ou à cause de) Léo d’en faire partie ! Le Jeu est simple, tenir la voiture d’une main le plus longtemps possible or « L’Homme n’est pas fait pour rester immobile. » et ils vont tomber les uns après les autres (la violence n’est pas uniquement portée par des coups), le dernier partira avec le pick-up. « ... la grande machine à broyer les hommes. » continue son œuvre mais Anna est une femme de caractère et aime par-dessus tout son fils. Des personnages denses, attachants, émouvants, réalistes pour une plongée tendue dans la téléréalité, la misère sociale, le mélange toujours détonnant et malsain entre politique, économie et médias, la difficulté de vivre, l’amour filial, l’entraide et la mer et le surf. On le lit d’une traite et on abandonne Anne et Léo à regrets !
« ... l’indigence appelle le risque. »
« Qui sait si une promesse peut aider à traverser l’enfer ? »
« Si on pouvait savoir ce qui se trame autour de nous, les forces agissant à notre insu, on serait terrifiés. »
« A force de laisser tomber, on entend causer seulement les cons. »
« Et si on pouvait les comptabiliser, au final, les êtres et toutes ces choses qu’on touche dans sa vie ? Que touche-t-on le plus ? Les êtres aimés ? Soi-même ? Le clavier de son ordinateur ? Son Smartphone ? Le volant de sa voiture ? »
« Et pleure. Pleure tout ce que tu peux pleurer. Et puis souris. »
« L’épuisement gomme tout, l’épuisement est le pilier sur lequel repose l’indifférence. »
« Et, peut-être que le secret en surf comme en toute chose est de nous faire croire cela, que vivre est à la portée de tout le monde. »
Fiche #2881
Thème(s) : Littérature française
Tout y est : le prisonnier évadé traqué par la police, la pépée en pleine nuit, seule dans sa voiture avec un cadavre dans le coffre. Les deux se croiseront et feront un bout de chemin ensemble. Mais madame est bien pire qu'une vipère ! Du noir dans le texte, dans les situations et dans les dessins, que du bonheur !
Fiche #1421
Thème(s) : Adulte Bandes dessinées