« Parfois, le deuil est un amour inexprimé. Parfois, c’est l’incarnation du regret. »
S.A. Cosby

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Marie Pavlenko

Marie PAVLENKO

Un été avec Albert
Flammarion

2 | 215 pages | 22-07-2021 | 14€

C’est l’année du bac pour Soledad. Une fois cette formalité accomplie, un été d’enfer l’attend : départ pour des vacances en toute liberté avec copines et copains. Mais patatras, quelques jours avant, tout s’écroule. Ses parents se séparent, sa mère part en Sicile avec son nouveau compagnon et son père déprime. Résultat : direction les Pyrénées pour un séjour avec sa grand-mère, « ces trois semaines s’annoncent grises et maussades » ! L’enfer et l’ennui annoncés ! Pas de wifi, pas de télé, la campagne, coincée… Sa grand-mère prend soin d’elle, fait tout pour qu’elle ne s’ennuie pas, la confie à Doméné et son van un herboriste accompli. C’est avec lui qu’elle découvre sa cabane saccagée et un couteau ensanglanté : la peur pointe son nez… Des évènements étranges voire violents s’enchaînent mais sa grand-mère la rassure, elles seront toujours protégées par le chêne Albert qui veille depuis qu’elle et feu le grand-père l’ont planté… Un été qui va donc s’avérer beaucoup plus mouvementé que prévu… Une aventure qui mêle avec réussite le réalisme et l’imaginaire des contes

Ecouter la lecture de la première page de "Un été avec Albert"

Fiche #2711
Thème(s) : Jeunesse


Marie PAVLENKO

Bientôt minuit
Flammarion

1 | 280 pages | 05-04-2021 | 19€

Ils sont nombreux les invisibles dans notre société moderne (pourquoi perdre du temps avec ces non-productifs ?) et « Bientôt minuit » nous ouvre les portes du repaire de l’une d'elles : les anciens, les personnes âgées, le 4ème âge… Séjour dans un établissement côté, la pension des Alouettes, une pension qui se paie au prix fort, au plus près du quotidien de Lucien qui, après s’être retrouvé en pyjama, perdu, au milieu de la rue, décide que c’est peut-être le moment. Il invite un ancien amour à le rejoindre, ils s’étaient promis de finir ensemble, alors Emma va le retrouver. Ils ne se font pas d’illusion sur ce qu’ils sont et sur où ils vont (« Ils sont enceints tous les deux, gros de leur mort, reste à connaître le terme. »), mais désirent partager leurs derniers moments et si possible, quelques-uns seront beaux. Mais l’environnement et cet isolement sont-il propices à laisser poindre ces quelques instants lumineux ? Chaque être est différent, dans son histoire, dans son ressenti, dans son état actuel, mais l’individu est nié, effacé, devient invisible, absent. Infantilisation, violence, délaissement, mépris, manque de temps, horaires inattendus, goûters, repas douteux, douches quand c'est possible, liberté perdue… Les quelques personnes attentives et attentionnées ne permettent d’oublier ces épreuves. Heureusement les souvenirs partagés permettent de s’évader quelques instants mais la seule solution ne serait-elle pas de partir, « Partir. Partir et faire comme si ils avaient un avenir. ». Dans cet espace inhospitalier (doux euphémisme), Marie Pavlenko réussit néanmoins à dégager quelques moments de tendresse et même de sourires, mais hélas, quiconque a déjà franchi la porte de ces établissements, reconnaîtra le réalisme de la description, inhumanité et violence transforment ces établissements en triste et terrible mouroir où tout amour, empathie et attention sont absents.

Ecouter la lecture de la première page de "Bientôt minuit"

Fiche #2663
Thème(s) : Littérature française