« S’il faut en conclure que c’est le bonheur qui rend malheureux, on n’est pas sorti de l’auberge. »
J.M. Erre

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

97294779

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Romans traduits par Florence Cabaret

Chris CANDER

La mécanique du piano
Bourgois

2 | 431 pages | 27-10-2019 | 22€

Deux femmes, deux familles, deux pays, un piano et un prélude de Scriabine. En URSS, en pleine guerre froide, la petite Katya découvre le piano et ne peut plus s’en passer. Un voisin allemand lui offre un piano exceptionnel, un Blüthner. Devenue adulte et pianiste reconnue, elle choisit l’exil avec sa famille vers les Etats-Unis et abandonne à regret son piano. Près de cinquante ans plus tard, Clara, une jeune mécanicienne de Caroline du Sud regarde son piano en souvenir de son père qui lui a donné peu de temps avant sa mort. Elle n’a jamais réussi à en jouer mais hésite à s’en séparer. Et quand elle poste une petite annonce pour le vendre, elle s’aperçoit immédiatement qu’il lui est impossible de le quitter. Trop tard, un acquéreur est déjà là. Mais Clara n’est pas décidé à tourner totalement la page… Chris Cander captive le lecteur dès les premières pages avec le portrait de ces deux familles, de ces deux femmes, de ce piano : des milieux sociaux différents, des âges différents, des pays différents, un même cadeau, un piano au parcours étonnant, une appréhension de la musique différente, ce parallèle entre ces deux femmes nous aimante du début à la fin et au cœur des récits qui se croiseront des sentiments puissants et la musique de Scriabine.

Ecouter la lecture de la première page de "La mécanique du piano"

Fiche #2428
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florence Cabaret


Hanif KUREISHI

Quelque chose à te dire
Bourgois

1 | 569 pages | 22-08-2008 | 23.35€

Jamal est le fils d’une anglaise et d’un indien, « mi-brit, mi-paki ». Son père pourtant très proche de lui les quitte rapidement et repart au Pakistan. A 50 ans, il est devenu un psychanalyste accompli et reste très lié à sa sœur Miriam exubérante qui vit dans le monde plus trouble de la banlieue londonienne. Jamal dresse avec détachement, recul et réalisme le tableau de sa vie et de la société britannique urbaine (la folie atteint tous les domaines -politique, économique, social, religieux, sexuel, individuel- avec comme point commun l’envie de plaisir et de jouissance) des années 70 aux années 2000. Il décrypte (il est psy) les parcours chaotiques de son entourage de milieux différents à qui il reste fidèle, chacun faisant comme il peut pour tenter de donner un sens à sa vie. Son premier amour marquera à jamais sa vie mais il ne pourra se réaliser, Ajita le quittant subitement et la cause de cette rupture le poursuivra toute sa vie. Le passé ne s’efface pas… Kureishi nous offre une étude psychologique précise de la société anglaise dans toute sa globalité, tous les milieux de cette société contemporaine sont passés au crible sans concession. Un roman très actuel pour mieux appréhender la société de nos amis anglais.

« Les Britanniques sont partis. Le colonialisme a contenu l’islam radical, mais, au moins, les Anglais nous ont laissé leur littérature et leur langue. Une langue, ça n’appartient à personne. C’est comme l’air qu’on respire. Mais ils ont laissé un vide politique que les autres remplissent de pierres. Les Américains, la CIA ont soutenu le retour de l’islam pour empêcher les communistes d’investir le Moyen-Orient. Nous autres, professeurs d’anglais, nous appelons ça l’ironie de l’Histoire. »

« Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou que de n’être pas fou » (Pascal)

Fiche #438
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Florence Cabaret