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Violette est une femme « d’un certain âge, quel bel euphémisme », seule, en effet elle a choisi volontairement « le silence social ». Elle s’est isolée des liens familiaux (marre d’être « la tache grise » des réunions familiales) et sociaux. Elle n’attend rien des autres et préfère se parler vertement d’ailleurs, la dame est directe et n’a pas la langue dans sa poche ! Enrique jeune Bolivien exilé et sans papiers est seul également, mais il subit sa solitude comme sa pauvreté. Il ne comprend pas pourquoi les gens ont peur de lui. Mais « l’île déserte n’existe pas » et le hasard des rencontres illumine parfois les vies. Les deux se croisent, un sourire (« son sourire soulage mon silence social »), un regard, elle décide de l’aider, ce « maigrelet ». Elle repoussera les barrières dont elle s’était entourée, elle redevient humaine, elle renouera les liens avec le monde et le passé qui n’est jamais mort mais aussi avec l’homme qu’elle a quitté. C’est décidé, elle arrête de « mordre ». Enrique reconnaîtra dans « madame patate » sa grand-mère, trouvera une nouvelle famille, une protection, de l’amitié et une véritable place à leurs côtés. Un bel hommage aux rencontres lumineuses qui peuvent bouleverser nos vies et écorner les préjugés, à l’attention portée aux autres qui peut tous nous sauver. Un style vif et personnel pour ce très joli premier roman.
Premier roman
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Thème(s) : Littérature étrangère
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