« Car au regard de la vie, nous sommes une maladie. La jauge du vivant nous dit que l'homme est un agent psychopathogène dont la nature aura raison. »
Sébastien Raizer
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Pierre a été reconnu bipolaire dès l’âge de 20 ans. Il séjourne régulièrement dans des établissements spécialisés et retrouvent ses frères de la nuit. Il les connaît tous et les médecins ont pris l’habitude, lui le journaliste de l’Humanité, de lui adjoindre Lucas, un financier. Conscients de leur état, ils peuvent en plaisanter et Lucas a l’humour dévastateur et l’ironie facile notamment concernant leur différence de points de vue économique et social. Son père continue de l’aider, de le soutenir tendrement et lui rend visite régulièrement ce qui incite Pierre à évoquer ses origines et sa terre. Il est issu d’une famille cévenole, ancrée dans sa région, dans son village capable de vivre quasiment en autarcie. Son père est garde-chasse mais un garde-chasse qui aime la nature, les arbres, et la poésie. Pierre développe un sentiment de culpabilité récurrent, d’avoir abandonné ce monde, de l’avoir délaissé et d’avoir donc participer à son effondrement. Car, ce monde se meurt, sa disparition approche, et Pierre ne peut l’accepter. Comme il ne peut accepter les discours des élites bourgeoises auxquelles appartient sa femme et sa famille. Pierre est bipolaire mais c’est aussi un être entier, écorché vif qui ne peut accepter les injustices, la bien-pensance et l’hypocrisie, et cela produit donc un mélange détonnant : Pierre ne peut jamais se retenir très longtemps ! Un récit autobiographique sous forme de cri, qui ne cache pas la violence prête à jaillir, qui nous parle aussi du monde médical psychiatrique au cœur du quotidien de Pierre, de feu la paysannerie mais aussi de sa vision du monde.
Premier roman (récit)
« C’est simple, le monde, c’est pas complexe, comme racontent un paquet de connards en permanence. Il y a les dominants, vous voyez, et il y a les dominés… et il faut juste choisir son camp. »
Fiche #1999
Thème(s) : Littérature française