« Blanc et Noir s’écrivait avec une majuscule, pas métis. »
Philippe Godoc
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Petit Chose est né avec une mère et un père. Néanmoins, le 14 juillet, pétard inattendu et violent, il ne grandira qu’avec sa mère et seulement quelques week-ends avec son père qui est parti. Garde classique à la demande du père, la garde est accordée à la mère, c’est la normalité, elle le souhaitait évidemment ? Elle est heureuse, n’est-ce pas ? Elle doit finir une pièce de théâtre, tenter de la vendre, finir sa thèse, assurer ses cours et ses corrections, changer la couche et faire les courses puis le ménage, alors cette normalité, elle est prête à la remettre en cause. Pourquoi dans le cadre d’une séparation, la femme doit-elle seule assumer un enfant et totalement son quotidien ? Qui a décidé de cet état de fait et de cette normalité ? Les hommes ? Courir, courir toujours, après le temps qui passe devant les tâches immenses, celles déjà effectuées, celles qu’il reste à faire, burn-out annoncé. Le planning déborde, seules les Wonder Woman réussiront. Alors elle tente d’endosser le costume avec toujours l’impression de ne pouvoir y arriver, comment grandissent les enfants de mère solo, que deviennent-ils ? Evidemment, la désertion du père l’obsède, colère froide, et la place de l’homme dans le couple et dans la famille est disséquée, remise en cause. La lutte doit continuer et le combat est loin d’être gagné, « Ne rien lâcher », même elle, parfois, reconnaît, « Tu te rends compte à quel point ton intelligence est infectée par des idées toutes faites. » Et puis, l’impression de se faire manger par Petit Chose, petit prince cannibale qui l’empêche de vivre autre chose que lui, mur infranchissable qui entrave sa vie de femme, sa vie intime, sa vie professionnelle et sociale, sorte de retrait du monde, de la vraie vie. Culpabilité et honte de ce sentiment inavouable, impossibilité de le partager avec qui que ce soit, tabou absolu. Très occupée, le chemin sera donc long et chaotique pour à nouveau croire en l’autre, surtout s’il est homme, mais aussi pour admettre la place du père (d’autant plus qu’il l’a choisie seul) aux côtés de Petit Chose. Un roman coup de poing non dénué d’humour sur la séparation, la maternité, notre société toujours aussi patriarcale et les vieux réflexes ancrés dans notre inconscient et la lutte toujours à mener (par les femmes et les hommes) pour qu’ils deviennent définitivement surannés.
« L’amour fini a toujours besoin de radoter. »
« L’enfant n’est pas un temps mais une géographie, il suffit de poser le doigt au bon endroit, et le paysage se déplie. »
Fiche #2387
Thème(s) : Littérature française