« ... l’écriture n’est pas la lecture, qu’écrire est une tentative pour planter une forêt dans quelques centimètres carrés, tandis que la lecture est l’exploration d’une forêt. L’écriture est d’abord un doute. Un livre dans les mains apaise souvent l’immensité. Les livres sont à la dimension de notre esprit, pas à la dimension de l’univers... Les livres sont des témoins de notre ignorance, et leur beauté tient de leur imperfection. »
Daniel Besace
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Découvrir un nouveau roman d’Audur Ava Olafsdottir procure toujours un grand bonheur, notamment pour ses personnages, leurs failles et leur humanité. Pourtant dans « Miss Islande », peut-être de manière plus prégnante que dans ses précédents romans, l’Islande n'est pas loin d'être le personnage principal, ce pays attaché à ou amoureux de ses volcans, de la mer, de son climat, de ses couleurs souvent sombres, « spectacle aussi grandiose que terrifiant ». Mais l’Islande, est aussi le pays des mots où « il est un mot pour chaque pensée qui vient au monde ». Les trois autres personnages baignent dans cet espace, la jeune Hekla (nom d’un volcan) persuadée de son destin d’écrivaine quittera rapidement son père pour Reykjavik et occupera des petits boulots en attendant. Elle y retrouvera son ami Jon John, homosexuel, et son amie d’enfance Isey qui deviendra très (trop ?) rapidement maman de deux enfants et figera ainsi si vite son avenir. Hekla passe autant de temps avec sa machine à écrire (même dans le monde de l'écriture, être femme peut être un handicap) que Jon avec sa machine à coudre, il est en effet styliste. Ces deux là dénotent, ne rentrent pas dans les cases habituelles. Et en 1963, leurs différences sont vécues par certains comme des agressions et ils peuvent parfois leur faire savoir avec violence. Mais Hekla et Jon resteront unis pour faire face. Encore donc de beaux portraits lumineux et attachants, deux poètes combattants pour leur différence et leur liberté face aux vieux conservatismes.
« Nous sommes tous pareils, des baleines déboussolées et mortellement blessées. »
Fiche #2411
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Eric Boury