« J’ai du mal à comprendre pourquoi, quand une personne en frappe une autre, ce n’est pas celui qui a donné le coup qui porte la trace. »
Hugo Lindenberg

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Franck Pavloff - La chapelle des apparences

Franck PAVLOFF

La chapelle des apparences
Albin Michel

19 pages | 19-08-2007 | 18.8€

Sisco d’origine italienne et journaliste à Gap rencontre par hasard en marge de la Mostra de Venise le grand cinéaste grec Xerkès. De leur discussion impromptue naîtra une collaboration. Après son échec à la Mostra, Xerkès engage Sisco comme scénariste de son prochain film. En effet, il se dit passionné par les travaux de Sisco sur Mandrin. Mais l’ambition de Xerkès cinéaste insaisissable est plus vaste : il veut rendre compte du monde, de ses folies, de ses violences, de son obscénité, des désespérantes similitudes entre le passé et le présent (« Contrairement à ce que tu penses, les peuples n’apprennent rien du passé, ils pataugent en rond dans la même gadoue, s’embarquent dans les mêmes galères, l’histoire des civilisations n’est pas linéaire ». S’agit-il d’un projet vain : « Personne n’avait trouvé la bonne façon de rendre compte du monde. ». Les deux hommes se heurteront devant leurs approches différentes de l'écrit, du cinéma, du rôle du cinéaste (« Quand je m’approche, caméra à l’épaule, de la détresse des faibles, à N’Djamena ou à Embrun, je ne la provoque pas, je décide de l’enregistrer, même si elle me renvoie à l’illisibilité du monde »), de la vie tout simplement mais ils resteront liés jusqu’au dénouement. Le tournage débute dans une chapelle près d’Embrun mais Xerkès emmène souvent aux risques de leur vie sa troupe hétéroclite dans les lieux du monde où la barbarie règne : une troupe de saltimbanques polyvalents, une serveuse fine psychologue amoureuse du présent sans regard pour le passé et le futur, une photographe chilienne à l’affût du cliché clé de son existence. Calme et violence alternent et renforcent l’ambiance quelque peu désespérée de ce récit : tragédie d’un cinéaste, tragédie humaine ou tragédie récurrente de l’Homme ?

« L’obscénité ne vient pas du sujet qui se dévoile mais de l’intention de ceux qui le regardent »

« Mon grand-père de l’Argentière me racontait que pour comprendre le monde, il fallait s’asseoir sur son cul et admirer le ciel, plutôt que d’enfiler ses bottes pour aller le maudire. »

Fiche #275
Thème(s) : Littérature française


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