« Promets-moi que, quand tu seras grand, personne ne sera invisible à tes yeux. C’est pire que le mépris. Pire que les coups. »
Olivier Dorchamps

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

77610953

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Stéphane Velut - Cadence

Stéphane VELUT

Cadence
Bourgois

190 pages | 24-08-2009 | 15€

Munich, 1933. Le bruit des bottes résonne déjà dans la ville et les discours du petit chancelier occupent les ondes. Un peintre se voit chargé de dresser le portrait d’une enfant image de l’avenir radieux de la nouvelle Allemagne. Insensible aux discours haineux ambiant, le peintre en acceptant trouve là une bonne raison de rester à l’écart du monde et d’éviter de se mêler à la folie ambiante. Deux mondes fermés et apparemment imperméables (« …détachez vous du monde, et il ne manquerait jamais une âme pour vous y ramenez à coup de botte.). Il accueille sa jeune pensionnaire avec un projet déjà bien établi (« On m’avait apporté une merveille, j’allais la façonner comme une masse de terre glaise, et en faire mon chef-d’œuvre. Le reste ne comptait pas. Dehors tout était loin et irréel »). Secondé par Félice sa logeuse mais aussi par Werner Troost un prothésiste aussi génial que fou, ce projet va vite dérivé. L’enfant devient son objet, son jouet, sa poupée (« Oui, jouer, c’était cela au fond qui me plaisait. Jouer jusqu’au dernier moment »). Un lien semble s’établir entre eux deux mais le lecteur demeure toujours dans l’incertitude. La poupée totalement soumise devient une espèce d’automate aux ordres du peintre. Ses incursions momentanées dans le monde extérieur le font suivre l’évolution du régime. Deux mondes, deux évolutions, un même but ? Oppression, soumission, identité, humanité niée… un univers kafkaïen particulièrement noir et pessimiste. Un huis clos réussi parfois dérangeant qui entraîne le lecteur dans une spirale kafkaïenne.

Premier roman

Fiche #624
Thème(s) : Littérature française


Autres comptes-rendus de la librairie Vaux Livres