« Car au regard de la vie, nous sommes une maladie. La jauge du vivant nous dit que l'homme est un agent psychopathogène dont la nature aura raison. »
Sébastien Raizer

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Gary Victor - Le sang et la mer

Gary VICTOR

Le sang et la mer
Vents d'ailleurs

192 pages | 16-10-2010 | 17€

Hérodiane vit avec son frère Estevèl à Paradi un quartier d’un bidonville de Port-au-Prince. Ils ont suivi le chemin de l’exode rural à la mort de leur mère. Avant son décès, Estevèl lui a promis de protéger Hérodiane et ils rejoignent la capitale afin qu’elle puisse prolonger ses études. Pourtant le livre débute alors que la jeune fille est agonisante après un avortement raté. Elle revient alors sur son attente du prince charmant, sa rencontre avec Yvan un jeune et riche mulâtre icône de la haute société haïtienne, son appréhension de la différence de son frère, les lourdes inégalités qui pèsent sur la société haïtienne, les oppositions entre communautés, entre riches et pauvres (« Pourquoi nous, parce que nous habitons Paradi, ne pouvons-nous pas être comme les autres ? »)… Le quotidien est terrible mais jamais désespéré, chaque jour est une lutte mais l’espoir même ténu subsiste. Gary Victor réussit encore brillamment à dresser, par l’intermédiaire de personnages forts, un portrait sans pathos ni misérabilisme de l’humain haïtien avec toujours une pointe de fantastique ou de surnaturel.

« Il sait qu’il doit travailler dur, donner son sang à cette terre pour pouvoir espérer, un jour, laper sa goutte de ciel. Moi, j’avais cru pouvoir aller plus vite. Nous, les femmes, sommes arrivés, pour notre malheur parfois, à considérer comme normal, obligatoire même, un chemin pavé de briques cuites au feu de l’enfer. »

Fiche #840
Thème(s) : Littérature étrangère


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