« Mais on n’enferme pas les gens qu’on aime dans la peur, juste pour les garder auprès de soi. Ca ne se fait pas. En tout cas, ça ne s’avoue pas. »
Anne-Frédérique Rochat

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Abdellah Taïa

Abdellah TAÏA

Le bastion des larmes
Julliard

1 | 215 pages | 05-08-2024 | 21€

Youssef vit et enseigne en France depuis plus de vingt ans. Il rentre au Maroc, à Salé, sa ville d’origine, pour vendre un appartement qu’il a conservé de l’héritage de sa mère, depuis dix ans déjà. La famille était nombreuse, six filles, trois garçons, une mère comme chef de clan. Youssef déambule dans Salé, croise des visages connus ou non et surtout les souvenirs remontent. Enfant, malgré la pauvreté, il a partagé de beaux moments avec ses sœurs, mais il s’apercevra adulte, quand elles le connaîtront, sauront qui il est, que ce n’était qu’illusion, sa différence n’était et n’est toujours pas acceptée. Son amant de jeunesse, Najib, l’a profondément marqué. Najib l’avait quitté pour rejoindre un militaire loin de Salé. Un militaire qui l’avait protégé à tous points de vue et notamment dans ses trafics. A sa mort, Najib reviendra à Salé, riche donc aimé de tous... Youssef dresse un portrait cru et direct de la société marocaine, violence, religion et hypocrisie omniprésentes. « Ici, les enfants appartiennent à tout le monde. », et ainsi, tout est permis, surtout le pire, avec ses enfants. Pour Youssef, le pardon, à ce jour, reste impossible.

« Allah est leur propriété, leur logo, le hashtag qui les rassemble et les protège. Allah est le chemin sur lequel ils peuvent continuer de nous tuer chaque jour et chaque nuit impunément. Ils ont kidnappé Allah. Ils le tiennent en otage. Quand il leur arrive de nous croiser, toi et moi, ils invoquent ce même Allah pour nous condamner, nous exiler, nous exploiter, nous violer. Même morts, nous violer. »

Ecouter la lecture de la première page de "Le bastion des larmes"

Fiche #3220
Thème(s) : Littérature étrangère