« … le monde n’est pas le nôtre, il est le leur, mais qu’on ne s’inquiète pas, ils vont le détruire pour nous. »
Irina Teodorescu

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Claire Fercak

Claire FERCAK

Rideau de verre
Verticales

1 | 96 pages | 23-08-2007 | 10.65€

Nous voici plongés dans l’enfance d’une femme en cours d’introspection. Va-et-vient continuel dans le temps au gré de ses souvenirs par une narration alternant entre le « je » et le « elle ». Reconstituer pour comprendre, se reconstruire et peut-être guérir : elle demeure sous l’emprise d’une maladie génétique mais aussi de ce père omniprésent, omnipotent pour lequel elle restera toujours une petite fille. Ces deux puissances ne laissent peu de place à la vie. De ses souvenirs de sa psychothérapie, ses trois complices Virginia, Sarah et Sylvia jaillissent comme trois soutiens salvateurs. Ces trois rencontres en réalité fictives puisqu’il s’agit de Virginia Woolf, Sarah Kane, Sylvia Plath (toutes trois suicidées) l’épaulent dans l’épreuve et dans sa guérison qui passera par l’écriture. Pour son premier récit, Claire Fercak fait preuve d’originalité par l’écriture morcelée et intrigante adoptée. (JCP)
Premier roman.

« Elle a commencé à bâtir un refuge transparent et solide que personne ne saurait attaquer, une maison de verre qui lui permettait d’épier toute atteinte extérieure. Une maison fortifiée par isolants phoniques souvenirs-couvercles et laine de verre. Ecrans pour empêcher que ne se projette une image qui pourrait en déborder le cadre. »

« Elle ne sait pas trop comment s’y prendre, de quel côté crier, sur quel ton, dans quelle langue. […] Elle cherche une écriture. Elle court après l’idiome de la première enfance. »

« Voilà plusieurs années qu’elle désirait écrire cela. Elle est pétrifiée, suffoque à toute idée de. Depuis décembre elle s’en approche à pas menus. Être le réceptacle de sa propre douleur c’est être à la fois le bourreau et la victime, le bordel pénible et l’auberge accueillante de ses possibilités. »

« Ce matin est terrible, le monde se déroule infiniment gris. Une matinée sans importance, ça n’ira pas mieux demain. Je ne bouge pas, reste cloîtrée, tapie au fond de ma tête. Rongé, l’os sphénoïde l’a remplie de cendres. La violence est inscrite dans la mémoire de l’espace. Du corps. Au centre de la vitre, une salissure, un poinçon, comme une cataracte : le père. »

Fiche #286
Thème(s) : Littérature française