« Hitler est un produit de l’histoire allemande. Il a compris mieux que quiconque que le peuple allemand abreuvé de modernité, de sciences et de progrès, avait besoin d’une foi, d’une transcendance. »
Thomas Snégaroff
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Emmanuel Pons l’an dernier tua sa femme et eut quelques difficultés à rédiger les faire-part ! Cette année, son ami, Patrick Barrault, est soulagé : sa mère si haïe vient enfin de mourir (« Ma mère est morte. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’elle est morte riche… »). Son père ne la supportait plus non plus et se suicida quelques années plus tôt sous l’œil bienveillant de sa femme. Fils unique, il hérite donc de la fortune colossale de sa mère. Dès l’enterrement, Patrick montre sa différence et son détachement : « Ils m’ont dévisagé froidement quand j’ai garé ma Ferrari jaune à côté du corbillard. Je les comprends. Moi aussi, je l’aurais préférée rouge, mais c’est une sportive de location, et je n’ai pas eu le choix ». Mais Patrick se trompe en pensant qu’il est débarrassé de cette mère si éloignée de lui, elle continuera de lui gâcher chaque instant de son existence. Il entreprend de gérer sa nouvelle fortune et devient rapidement un home trader averti et efficace. Si efficace qu’il invente une méthode permettant de prévoir les évolutions des cotations. Mais quand il s’aperçoit que cette méthode et ses indices et courbes s’appliquent à tout, y compris aux humains (« Si j’achète quelqu’un, c’est parce qu’auparavant, je l’ai vendu et que je dois remettre ma position à zéro. Il n’y a pas d’achat sans vente à suivre, pas de vente sans rachat. C’est une question de temps ») et donc à son entourage, le dérapage, spécialité d’Emmanuel Pons, n’est pas loin…
Fiche #327
Thème(s) : Littérature française
Le narrateur, comme l'indique le titre, tue sa femme sans préméditation, un jour comme un autre où la lassitude est peut-être plus pesante : "je viens de tuer ma femme. Ce qui m'ennuie, c'est les faire-part". L'euphorie s'empare du meurtrier et il enchaîne par le meurtre d'un couple ami du village à qui il souhaitait avouer son acte. Comble de malheur, le mari a l'outrecuidance d'ironiser sur son acte. Il découpe ensuite sa femme, la place dans un congélateur pour la conserver et prolonger leur dialogue, ou plutôt maintenant son monologue. Les événements s'enchainent alors implacablement pendant sept jours et nous entrainent avec le narrateur dans une impasse. Nous l'accompagnerons dans sa fuite et dans ses réflexions ("Il faudrait se séparer quand tout va bien, pour ne conserver que de beaux souvenirs. Je t'aime, je m'en vais. Moi aussi, je t'aime ; adieu ! Le mariage serait pour le meilleur jusqu'à ce que l'amour nous sépare, valable un mois et tacitement reconduit."). Un texte souvent froid, grinçant et parsemé d'humoir noir (la sentence "Ci-gît le morceau pensant de Raymond" conclura l'enterrement d'une des victimes). Premier roman à découvrir.
Fiche #95
Thème(s) : Littérature française