« Aucune expérience de vieillesse précédente ne peut servir d’exemple. »
Erri de Luca

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

108296787

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Franz Bartelt

Franz BARTELT

Depuis qu'elle est morte, elle va beaucoup mieux
Les Editions du Sonneur

4 | 72 pages | 03-10-2015 | 12€

en stock

La mort flâne et prend parfois son temps, et regarder sa mère emprunter ce long chemin dont l'issue est prédéterminée, absolue et non négociable est aussi souvent interminable. C'est la mort. C'est la vie. Et l'observateur sait qu'il suivra le même chemin, demain ou un peu plus tard, comme dans un miroir, c'est en effet aussi sa mort, qu'il observe à travers cette femme qui s'éloigne, et qu'il accepte peu à peu (« Finalement, rendre visite à ses parents âgés, c'est venir les regarder mourir et s'habituer à cette pensée atroce de leur propre dénouement et de notre vie sans eux qui étaient notre dernier rempart. »). Mais quoi de plus commun ? Franz Bartelt décrypte presque sereinement ces moments où la vie continue tout en étant déjà disparue, où sa mère vagabonde en attendant sa fin de vie, « cette décrépitude, cette immense fatigue qui confine à un genre de folie tranquille, d'éloignement du quotidien. ». Longue période éprouvante où tout s'estompe, et s'éloigne tranquillement. Sans révolte, avec réalisme et parfois même avec humour, Franz Bartelt regarde la mort en face, n'engage pas le combat, analyse les passages obligés, la diminution des facultés, la déchéance, la faiblesse, la folie jusqu'à envisager sa propre mort sans jamais oublier que « toutes ses vies finissent par avoir été belles, parce qu'elles ont été vécues jusqu'au bout... »

Ecouter la lecture de la première page de "Depuis qu'elle est morte, elle va beaucoup mieux"

Fiche #1704
Thème(s) : Littérature française


Franz BARTELT

La fée Benninkova
Le Dilettante

3 | 158 pages | 27-02-2011 | 15€

"Une fée sans baguette n'est plus une fée mais ce n'est plus une femme comme les autres" : un soir, la fée Benninkova est désemparée car elle a égaré sa baguette magique et est poursuivie par les grands lutins noirs, tueurs de bonnes fées ! Réfugiée dans un immeuble, elle trouve accueil chez Clinty Dabot polyhandicapé afin de satisfaire une envie pressante. Clinty lui offre l'hospitalité en attendant la réception de sa nouvelle baguette magique. Les liens se tissent et Clinty se laisse aller à des confidences de plus en plus intime, viscissitudes de ses humeurs, de ses pulsions et même de ses rêves : une vie hantée par la solitude et par les exigences et l'anatomie d'une certaine Marylène, hôtesse de caisse au supermarché voisin. Confidence après confidence, la fée Benninkova sent la colère montée et attend avec impatience l'arrivée de sa nouvelle baguette pour régler quelques comptes... Franz Bartelt nous offre cette fois un "anticonte", noir et sordide, émouvant jusqu'à l'écoeurement...

Fiche #904
Thème(s) : Littérature française


Franz BARTELT

Parures
In8

2 | 65 pages | 20-06-2010 | 12€

Franz Bartelt et l’Atelier In8 nous gâtent avec cette nouvelle. Parures est l’histoire tragique d’une mère et de son jeune garçon. Ils vivent loin, très loin des paillettes, dans les quartiers pauvres, à l’écart. Sans ressources, la survie reste une préoccupation permanente. Pourtant la mère n’est obsédée que par l’apparence de son fils, elle le veut prince et l’habille comme telle. Unique plaisir, elle s’y accroche désespérément, sans retenue : « Elle n’avait jamais faim, jamais soif, et je n’ai jamais remarqué qu’elle ait une seule fois éprouvé d’autre besoin que celui de me voir habillé. C’était sa façon d’être en révolte contre la vie ». Rien ne lui est interdit. Toutes les allocations y passent et n’y suffisent pas. Mais un enfant pauvre à l’apparence des riches dans un monde de pauvres, est-ce concevable ? par les pauvres eux-mêmes ? par les institutions ? par l’administration ? Le rêve pourra-t-il perdurer ? Un cri désespérément noir et humain.

« Il y a des gens qui aiment se dévouer, pour qui les pauvres représentent une source toujours renouvelée de satisfactions et une matière première inépuisable, comme les dépôts d’ordure pour certains artistes contemporains. »

Fiche #783
Thème(s) : Littérature française


Franz BARTELT

La belle maison
Le Dilettante

1 | 157 pages | 29-12-2007 | 15€

Mortimer et Constance Boulu dits les Capouilles habitent en marge de Cons sur Lombe dans une maison en ruine. Personne ne sait exactement d'où ils viennent, ni qui ils sont. Pauvres, ils vivent modestement au jour le jour et sont appréciés des Consiens. Jusqu'au jour où le Maire décide de leur faire cadeau d'une belle maison au centre du village et de leur assurer gite et couvert. Une cérémonie "grandiose" est préparée dans le plus grand secret pour la remise des clés. Tous se félicitent de cette générosité qui pourtant ne sera pas aussi bien reçue par les Capouilles... Cette chronique agréable, pleine d'humour et de tendresse, nous mène à la rencontre d'un petit village et de ses habitants les plus attachants et originaux. Comme quoi les meilleures intentions du monde peuvent provoquer les conséquences les plus tragiques ("Ce n’est pas parce qu’on n’a rien qu’on n’a rien à cacher").

Fiche #339
Thème(s) : Littérature française