« De nos jours, tout était lesté de sens, et il s’agissait de s’affranchir de cette pesanteur. »
Wolfang Hermann
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Gafna a près de 75 ans quand elle accueille le petit Greg chez elle. Force majeur : son petit-fils se retrouve seul : son père Loun a été découvert blessé gravement, tabassé, dans le coma. Sa mère est la coupable idéale, Edoya est irascible, colérique, violente et peine souvent à se maîtriser. Elle reconnaît une dispute ce même jour mais nie le tabassage. Pourtant tout l’accuse. Alors Gafna, sa hotte sur le dos avec le petit Greg dedans, visitera chaque jour Loun et n’aura de cesse de démontrer l’innocence de Edoya. Elle rencontrera d’autres femmes, dans la précarité, souvent violentées et méprisées et l’une d’elles pourrait innocenter Edoya. Un portrait détaillé d’une femme humaine, droite, inspirant confiance, descendante d’une histoire qu’elle porte en elle et qu’elle n’a pas oublié, une femme au service des autres, dans un environnement social où précarité, pauvreté et violence sont le quotidien ce qui n’exclut pas, bien au contraire, l’humanité, l’amitié et la solidarité.
« C’est un vrai métier, songe-t-elle, que de mourir à petit feu. »
Fiche #3253
Thème(s) : Littérature française
Carole n'oubliera jamais son réveil : Fabien, l’homme de sa vie, reste allongé immobile à ses côtés, mort, raide mort. Fabien avait laissé ses instructions, un ami l’avait convaincu, don de son corps à la science. Carole a 48h pour le remettre aux services médicaux. Carole est bouleversée par la mort de Fabien et contrariée par sa décision. Elle décide de partir vers la côté basque et sa maison familiale. Quand elle y arrive, la maison est occupée par un homme qui s’y cache et qui va la retenir en otage mais dans cette rencontre singulière et inattendue, les deux vont se confier, s’écouter : « Toi tu veux pas donner le corps de ton mari à la science. Et moi je refuse de donner le mien à la justice. ». Trois jours pour s’apprivoiser, découvrir ce qui les unie. Le vie commune de ces deux journées leur permettra de se ressourcer et de repartir avec plus de sérénité vers une nouvelle vie apaisée. Une rencontre percutante et vivifiante, une humanité renforcée par le style de Mouloud Akkouche, précis et sans artifice.
Ecouter la lecture de la première page de "Donneur"Fiche #3200
Thème(s) : Littérature française
C’est l’année où il va arriver dans la cour des grands ! C’est la première rentrée de Julien, un passionné de littérature, motivé pour partager son amour de la poésie. Avec fébrilité, joie et anxiété, il franchit pour la première fois les portes du collège. Deux classes de 6eme, des bébés à l’écoute, encore impressionnés. Mais dès le premier cour avec la 4eme B, l’affrontement se met en place. Max, le meneur, sent la faille, les faiblesses et tel un prédateur qui ne lâchera pas sa proie, il tire sur le fil attendant la rupture, beaucoup le suivent, véritable meute excitée par le sang, quelques exceptions mais ils garderont le silence. C’est violent, sans limite, un combat permanent. Julien a toutes les connaissances nécessaires, les aptitudes, mais n’est pas préparé à cette lutte, et le doute s’installe, la détresse est patente, est-il vraiment fait pour ce métier ? A quoi bon continuer ? Comment sortir de cette impasse en évitant la dépression ? Julien est seul sur le champ de batailles, les collègues, absents pour la plupart, le Principal, pas de vague, absent, précieuse ridicule aux abonnés absents. Julien décompte les jours avant la fin de l’année scolaire... mais pourra-t-il tenir jusque là ? Un livre coup de poing pour rappeler la violence que peuvent parfois rencontrer les enseignants et surtout leur solitude absolue pour gérer ce quotidien violent, éprouvant et terriblement usant. Après « la solitude du coureur de fond », voici la solitude du prof de collège, une version singulière du harcèlement en milieu scolaire qui s'achève sur une fin percutante !
Ecouter la lecture de la première page de "Des rires de hyènes"Fiche #2892
Thème(s) : Jeunesse Littérature française
La campagne bretonne comme tant d’autres voit disparaître un à un dans la tristesse, l’impuissance, voire la violence, ses paysans et agriculteurs. Goulven, un ancien prof en disponibilité, vit aux côtés de l’un d’eux. Goulven, après un divorce houleux, tente de reconstruire sa vie alors que son ami Fabien et sa femme Laura (qui ne laisse pas insensible Goulven) tentent de survivre dans leur ferme, les emprunts s’enchaînent, les banquiers sont à l’affût et exigent projets et nouveaux investissements, endettement toujours et encore, fuite en avant. Impossible d’arrêter le projet d’une vie, tourner le dos à ses rêves, préférer (mais quel serait l'autre choix ?) continuer d’espérer tant que c’est possible, se tuer à la tâche, jusqu’au bout du bout : « On restait prisonniers d’une camisole qui vous raccrochait au monde par des fils solides. » La fatigue, l’usure, le désespoir s’insinuent au cœur du couple comme un discret serpent venimeux qui vous hypnotisent. Le village voisin découvrent en même temps la violence, un meurtre, des braquages… Un monde en mutation profonde, sans concession qui n’hésitera pas à éliminer certains d’entre eux, d’entre nous. Un roman noir à multiples facettes et à la plume maîtrisé, qui dresse un portrait réaliste, douloureux et émouvant d’une campagne qui se meurt.
« Au bout du compte, la nostalgie n’est qu’une question de choix. »
« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves… »
Fiche #2614
Thème(s) : Littérature française
Seth, vingt-deux ans, il a longtemps rêvé d’une carrière dans le base-ball, il est finalement plombier et une vie sans surprise. Son grand-père Ati vient de rejoindre la maison familiale après la mort de sa femme. Ati parle peu, mais franchement et directement, sans fioriture, parfois avec violence et ironie, « un animal assez difficile à approcher ». Relation tendue donc, mais la tendresse et l’admiration ne sont jamais loin et « Pourtant, il exerçait sur Seth un magnétisme contre lequel il lui était impossible de lutter ». En arrivant le grand-père confie une cassette à la famille leur conseillant de la regarder. Seul Seth s’y attellera pour une plongée absolue dans le monde des Inuits dont Ati est un digne (peut-être le dernier ?) représentant. Ati est arrivé avec sa mythique Chevrolet Impala et il propose un marché à Seth : un long voyage (peut-être plus long qu’il ne le pense), de Los Angeles à Vegas, et l’Impala sera à lui. Seth ne peut refuser cette proposition malgré ses craintes et le fait de rater un match important des Dodgers. En parallèle, le lecteur partagera donc la découverte d’un monde singulier et disparu (« Il est des mondes dont on n’apprécie les subtilités qu’à l’instant où on les voit disparaître. ») par Seth et le long voyage d’Ati et Seth, entre chaud et froid, entre désert et glace, entre colère et sourire, pour qu’ils puissent se connaître, se découvrir et s’apprivoiser, en espérant qu’il ne soit pas trop tard...
Ecouter la lecture de la première page de "Maktaaq"Fiche #2601
Thème(s) : Littérature française
Rose a atteint la cinquantaine en conservant charme et beauté mais en laissant derrière elle une vie avec ses joies, ses hommes et donc ses peines, un peu de bonheur, beaucoup de malheur. Les hommes constituent bien la partie triste et pénible de son bilan de vie. Elle est devenue quelque peu solitaire et a pris l’habitude de se rendre chaque soir après le boulot dans un café, le Royal, où elle a ses rites. Boire, lire le journal, regarder, écouter, et parfois rire avec sa copine Marie-Jeanne, la coiffeuse. Et puis arrive ce qu’elle s’interdisait, ce qu’elle ne croyait plus possible, Luc rentre dans le café avec un chien gravement blessé et finalement, elle se convainc que le grand amour est encore possible, ils n’appartiennent pas au même monde, mais peut-être est-ce une chance ? Pourtant elle sait que ce grand amour n’autorise pas tout, il faudra le prouver, l’affirmer, plus jamais elle ne veut revivre son passé, la tension va croître alors que la relation prend son essor... Nicolas Mathieu nous offre à nouveau un portrait émouvant d’une femme simple qui, malgré les obstacles répétés de la vie, n’a pas abandonné son envie de bonheur même si elle porte maintenant toujours avec elle un petit revolver… Encore un bel opus de la collection Polaroïd, un diptyque noir avec le Marin Ledun abordant la violence faite aux femmes.
Ecouter la lecture de la première page de "Rose Royal"Fiche #2437
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Irène vit comme elle le peut dans une petite bourgade de l’Hérault, « Un de ces endroits où on arrive parce que les loyers n’y sont pas chers, et d’où on ne repart plus parce que s’ils n’y sont pas chers, c’est qu’on n’y trouve pas de boulot. » Ses enfants, Jérémie, Larissa, Richard et Suzy, entre seize et vingt-deux ans, habitent le même monde qu’elle, le monde de la débrouille, des petits boulots, des précaires, des p’tites affaires, de la pauvreté. Et Irène a du caractère, et la colère s’installe, croît sereinement devant les injustices et le mépris quotidiens. Et c’est d’une prostate que naît un cataclysme familial. Après avoir déposé son père à l’hôpital, elle le récupère le lendemain sans prostate, souffrant, blême, avec deux mètres d’intestin en moins et un orgueil atteint par un toucher rectal offensant ! C’est en trop, « … je laissais juste la rage sortir. » Une rage qui vient du cœur, qui vient des tripes, incontrôlable. Ce monde inaccessible avec ses dominants, ses petites mains qui exécutent et pérennisent le système, ce système social bien réflèchi pour que chacun reste à sa place, ce monde va trembler, Irène entre en guerre et ça va saigner. Elle attaque par « le bas » de l’échelle mais est bien décidée à monter les barreaux un à un ! Et belle surprise pour Irène, sa tribu lui emboîte le pas, et celle-ci très imaginative est loin d’être maladroite. Son père va vivre une fin de vie en apothéose et quand tout ce beau monde se retrouve au cœur d’une fête organisée dans le château de bourgeoises accueillant le beau monde bien propre en apparence, quel feu d’artifice ! Quelle folie, on se marre et on se dit parfois, pourquoi pas et c'est pour quand ?
« Apparemment, la façon dont les émeraudes passent des entrailles des pays pauvres aux bijouteries des pays riches ne pose pas de problèmes moraux. En revanche, la façon dont les émeraudes passent des bijouteries dans les poches des pauvres des pays riches est un scandale insupportable. »
« Des croyants de la démocratie, des culs-bénits de l’Etat Social. Qui ne voient vraiment aucun inconvénient à ce que les flics prolifèrent, à ce que les taules existent, à ce que la justice soit rendue. Qui trouvent absolument normal qu’il y ait des maîtres et des esclaves, des patrons et des employés. Des patrons qui se torchent avec la peau des employés et des employés qui disent merci patron. Qui trouvent que tout ne va pas si mal dans ce monde tout à fait acceptable et qui pourrait être pire. Qui parait-il est pire ailleurs. »
« C’est un des avantages de l’inconvénient d’être sans emploi, on n’a pas de maille mais on a du temps. Comme l’avait toujours dit mon père, OK, le temps c’est de l’argent, mais l’argent c’est du temps. Ici, tout le monde avait l’emploi de son temps, faute d’un emploi tout court. »
« J’aurais même pas pu dire quelle gueule il avait le président. Il changeait tout le temps. Un masque de clown interchangeable sur un corps politique qui tendait à notre progressive extermination, dans des formes qui ne fassent pas bouger les contours extérieurs de la démocratie. Doigté et élégance, les souris votent pour le chat. »
Fiche #2362
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Vera est de retour. Après huit années de suspension injuste pour dopage, elle retrouve la piste, son ambiance, le speaker habituel, Michèle Colnago sa rivale espagnole éternelle, les anonymes désintéressés et atypiques de ces courses, les familles au bord de la piste, les tentes pour se reposer et manger, les toilettes qui sentent le vomi, rien n’a changé dans le monde des courses extrêmes. Vera court les 24 heures. Aller jusqu’au bout de soi, se surpasser. Mélange de souffrance et de bonheur. Instant de liberté totale. Enfin presque. Car si les jambes courent et enchaînent les tours, le cerveau aussi. Et les obstacles de la vie peuvent rattraper violemment les coureurs au détour d’un virage : la famille, le travail, la domination des hommes, même en courant, rien ne disparaît. Alors, parfois quand la fatigue se fait sentir, tout ça devient vraiment trop lourd ! Mais ces coureurs là savent tendre la main même à leur concurrent principal quand cela devient vital... Encore un grand Ledun entre compétition sportive et oppression des femmes.
Ecouter la lecture de la première page de "Aucune bête"Fiche #2311
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Fin 1918, les combattants français et allemands ont quitté les tranchées, chacun laissant dans ces boyaux une grande part d’eux-mêmes. Quel homme pouvait en sortir fièrement et vainqueur ? Hyacinthe Kergoulé, jeune breton de 20 ans, fut l’un d’eux. Après avoir passé quelques jours au fond d’un abri, seul, cerné et observé de rats et de morts (« C’était magnifiquement horrible. »), torturé par la faim, la soif et la peur suscitant même l’envie d’en finir, Hyacinthe nous ouvre les portes de sa seconde vie, un bras en moins et un passé insurmontable. En effet, ces derniers jours comme soldat seront fondateur pour sa seconde naissance aussi douloureuse qu’ardue. Tout restera ancré en lui : les goûts, les odeurs, les sensations... cette diète marquera à jamais son alimentation, sa faim, son envie d’être rassasié ou de jeûner (bon appétit messieurs dames !). La mort n’ayant pas voulu de lui, il faudra néanmoins se construire une nouvelle vie, une nouvelle existence et souvent mentir, se cacher, se taire : « ... je les épargnais en inventant des histoires, tant mal que bien, un peu moins insupportables et surtout plus crédibles que la réalité. » Qui pourrait en effet comprendre ou simplement mesurer cette haine née dans l’horreur, indélébile, sans fin, ancrée au plus profond de lui-même, mais toujours prête à jaillir, à mordre : « Mon monstre intérieur ne m’avait donc pas réellement quitté. Il hibernait simplement. » Hyacinthe Kergoulé nous livre le récit sans artifice de son retour des tranchées, il nous autorise à rencontrer son double, survivant des tranchées sans jamais les avoir quittées, qui rongera jusqu’à l’os lui et son futur. Le récit est évidemment terrifiant frisant parfois l'horrible mais l’écriture et le ton de Gildas Guyot réussissent à nous tenir en haleine, tendu, inquiet, toujours attentif au destin et au parcours de Hyacinthe. Il parvient même à nous tirer quelques sourires lors de descriptions précises, réalistes et singulières. Un obus littéraire qui laisse de belles, profondes et douloureuses traces comme toutes les guerres qui n’en finissent jamais !
Premier roman
« Mais ce qui est frappant lorsque l’on revient à la vie parmi les morts, c’est le silence qu’ils sont capables de faire, tous ensemble. »
« Je prenais tout doucement conscience que je ne craignais pas vraiment l’allemand mais la haine puissante et indomptable qu’il avait fait naître en moi. Cette haine que je pensais avoir vaincue alors que, depuis tout ce temps, elle hibernait sagement. Cette haine qui, si on la découvrait, allait faire s’écrouler tout le mensonge sur lequel reposait ma petite vie rangée. »
Fiche #2178
Thème(s) : Littérature française
Trois trains sont à quai, prêts pour le départ vers Rennes. Les passagers cherchent leur place et parmi eux, quatre personnes « Partout, des trains roulent. En Bretagne, trois trains continuent de converger vers Rennes. » Ils ne se connaissent mais pour chacun d’eux, ce voyage est essentiel, ils en espèrent un nouveau départ sans penser qu’il ne pourrait être qu’une arrivée… Leurs regards se croiseront peut-être sans y prêter gar(d)e tant leur attention est absorbée par leur projet. Il y a Suzanne qui vient du Morbihan pour vendre une montre précieuse à qui, pourtant, elle tient tant, il y a Gabin fraîchement sorti de taule qui vient trouver vengeance, il y a la jeune Lisa pleine d’espoir qui arrive pour une audition au Théâtre National de Bretagne et enfin, il y a Philippe un fugitif revenu discrètement d’Irlande pour voir une dernière fois son père aux portes de la mort. Une superbe nouvelle, en peu de pages, une belle atmosphère et une mise en place efficace et précise des personnages, qui nous place immédiatement sur le siège voisin de ces quatre protagonistes pour un voyage marquant.
Ecouter la lecture de la première page de "Départs"Fiche #2092
Thème(s) : Littérature française
Le Far West de Marcus Malte nous offre deux nouvelles bien noires mais non dénuées d’humour. Dans la première, « Les Cowboys », des appels répétés au bureau du shérif, grand amateur de Marvel, signale une bête étrange, espèce d’énorme lézard, en balade dans la ville, le dernier témoin l’a vu monter dans un Dodge noir. Pas d’infraction, rien à signaler, alors pourquoi intervenir, n’y aurait-il pas quelques humains dans la ville bien plus dangereux que cet animal ? Le shérif ne pourra néanmoins retenir sa curiosité et son équipe ne s’en remettra pas… « Les Indiens » retrace la triste et inéluctable trajectoire d’un trio déglingué par la vie qui malgré l’amour et l’amitié ne pourra démêler les fils d’un destin hélas si tristement prévisible. Terriblement efficace.
Ecouter la lecture de la première page de "Far West"Fiche #1756
Thème(s) : Littérature française
Les trottoirs sont parfois dangereux, même ces territoires sont au cœur d’enjeux avec leurs propriétaires et leurs envieux. Romain navigue à vue dans ce milieu. Il fut libraire, connut l’amour des livres et celui de Virginie qui mourut trop tôt. Il actionna ensuite « le toboggan social » et intégra ce monde aussi proche qu’éloigné du monde des actifs comme on dit. Il rejoignit alors les trottoirs parisiens et chaque jour, ses pérégrinations recommencent, un peu de chaleur, un café, quelques pièces, de quoi manger, son banc en face des flics... Seules deux personnes lui rappellent qu’il est encore humain : ses rencontres amicales avec une prostituée venue de l’Est et un flic qui traverse parfois la rue pour lui donner à manger et échanger simplement quelques mots. Puis un SDF est assassiné, puis un second. La peur commence d’émouvoir la communauté des invisibles avant qu'un troisième disparaisse également. Qui pourrait leur en vouloir ? Qui gênent-ils ? Jean-Luc Manet nous offre un trio (le sans-abri, la prostituée et le flic) particulièrement attachant et émouvant et nous parle avec sensibilité et humanité de nos frères, de nous et de notre société.
"La normalité me rend invisible et c'est bon. Vive l'uniformité : le camouflage ultime ! Je goûte ce nouvel anonymat dont la clochardisation me prive. Etre SDF ne vous rend pas transparent pour autant. Bien au contraire. Les autres supportent votre aspect, parfois votre odeur, en éprouvent, de la gêne, de la honte, de la compassion, de l'écoeurement, de la tristesse, de l'amusement... Quasiment tout le dictionnaire défile dans des regards qui font mal et vous tuent à petit feu."
Fiche #1748
Thème(s) : Littérature française
Recueil de cinq nouvelles de Carlos Salem. Quatre « petits » romans noirs, quatre pétites : c'est noir, c'est pétillant, c'est surprenant, c'est fantaisiste, c'est haletant, c'est plein d'humour, c'est à lire obligatoirement !
Ecouter la lecture de la première page de "Japonais grillés"Fiche #1639
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction : Judith Vernant
Quelle excellente d’associer Marc Villard, Jean-Bernard Pouy et le dessinateur José Correa pour ce superbe livre (très bel objet) proposant un alphabet du polar. Vingt-six histoires courtes, vingt-six coups de poing, vingt-six pépites. C’est direct, tranchant, incisif, rythmé, noir, grinçant, un régal, les chutes sont particulièrement soignées et irrésistibles, on ne s’ennuie pas une seconde, et même, on en redemande !
Fiche #1585
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
On retrouve avec plaisir l’ironie et l’humour noir de Pascale Dietrich dans ce recueil de quatre nouvelles : « Vend Peugeot 306 » ou comment l’achat d’une voiture d’occasion peut susciter une rencontre troublante… « Le congélateur », une photo dans un congélo et hop, le bougre est éliminé, simple et efficace, que du bonheur, mais seulement si l’on est seul à connaître l’astuce… « Jean-Pierre » ou quand le choix du prénom du bébé tant attendu peut se révéler périlleux pour les futurs grands-pères… « Maman » ou quand le désir de garder sa maman adorée pour soi et pour toujours peut se révéler dangereux…
Ecouter la lecture de la première page de "Le congélateur"Fiche #1532
Thème(s) : Littérature française
Pascal Garnier excelle pour décrire des instants de vie sur le fil, trajectoires chaotiques, des vies prêtes à basculer, des vies bousculées souvent solitaires, des vieillesses qui s’éteignent et ne trouvent plus leur place. Neuf portraits d’invisibles, ceux dont on parle si rarement, dressés avec précision, avec les mots qui font mouche, sans jugement, un état des lieux noir et réaliste, même les chiens n’ont pas la vie belle chez Pascal Garnier, grand maître du noir débordant d’humanité.
Ecouter la lecture de la première page de "Vieux Bob"Fiche #1522
Thème(s) : Littérature française
Un homme a loué une maison pour un séjour. Seul. Face à l’océan. Il se saoule et se souvient de sa femme, son modèle, qu’il a si souvent esquissé et peint. Elle est partie et l’a abandonné, définitivement, lui et son art, elle ne pouvait continuer. Bref, intense, douloureux et poétique.
Ecouter la lecture de la première page de "Tes yeux sur moi c'est fini"Fiche #1444
Thème(s) : Littérature française
Thomas arrive à la fin de sa peine de prison. Un dernier combat de boxe, une dernière victoire et c’est la sortie. Personne ne l’attend, alors il part à la rencontre de son passé et de la Dandine, la péniche de ses parents dans laquelle il a vécu son enfance puis de longues années. Son père est décédé et sa mère en maison de retraite. La Dandine a été rachetée par la famille de sa mère qui les méprisait au plus haut point. Pourtant Thomas ne semble pas animer par la haine ou la rancune et décide de les rencontrer ainsi que Nacira son amour de jeunesse… C’est noir, c’est âpre et ça laisse un goût amer, une réussite donc !
Ecouter la lecture de la première page de "A fond de cale"Fiche #1423
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Sublimissime bijou noir que ce coffret ! D’abord dans la forme, l’objet est superbe, soigné, présentation impeccable. En outre, il réunit quatre grands auteurs et les quatre nouvelles sont à la hauteur de leur réputation, aucun doute, elles forment bien un ensemble cohérent et le coffret prend tout son sens. Enfin, le thème, toujours d’actualité, les femmes en colère, évidemment attrayant et traité avec personnalité par chaque auteur, des femmes courageuses aux caractères bien trempés, en colère, et souvent violentes. Chez Didier Daeninckx, onze vieilles dames, sans peur, viennent régler son compte à un banquier digne héritier d’une histoire chaotique. Chacune racontera sa vie de misère et le coup de massue finale porté par les placements pourris de la banque. Chez Marc Villard, Cécile et sa fille Lulu partage un mobile home à Ritsheim. Le froid s’installe, la neige tombe, seul l’alcool réchauffe la mère. Elles découvrent à proximité de leur caravane le cadavre d’une jeune Asiatique. Lulu ne le supporte pas et se lance dans une enquête avec l’intention évidente de venger cette mort inacceptable. Dominique Sylvain nous place au cœur d’un couple qui a décidé d’enfanter par procuration. Issara les aidera à obtenir l’enfant tant désiré. Pourtant, Elsa marche dans Bangkok, excitée, sur les nerfs, cherchant son enfant et son amour disparu. Elle est loin de penser qu’elle abandonnera d’elle-même son désir de vengeance devant la violence du réel. Enfin, Marcus Malte nous propose de rencontrer Tamara, une Guyanaise, qui a hérité d’une maison en métropole, et décide de s’y installer et de se lancer dans l’élevage de cochons. Etrangère, noire, travaillant comme un homme, le village la regarde avec un œil haineux. Sauf une petite fille, une gamine intrépide qui brave les interdits, et vient la rencontrer en cachette. Jusqu’un jour, Tamara décide de stopper ces agressions. C’est terminé, elle l’a décidé !
« Il ne suffit pas d’être Français pour ne pas être étranger. » (Marcus Malte, Tamara, suite et fin)
Fiche #1388
Thème(s) : Littérature française
Sublimissime bijou noir que ce coffret ! D’abord dans la forme, l’objet est superbe, soigné, présentation impeccable. En outre, il réunit quatre grands auteurs et les quatre nouvelles sont à la hauteur de leur réputation, aucun doute, elles forment bien un ensemble cohérent et le coffret prend tout son sens. Enfin, le thème, toujours d’actualité, les femmes en colère, évidemment attrayant et traité avec personnalité par chaque auteur, des femmes courageuses aux caractères bien trempés, en colère, et souvent violentes. Chez Didier Daeninckx, onze vieilles dames, sans peur, viennent régler son compte à un banquier digne héritier d’une histoire chaotique. Chacune racontera sa vie de misère et le coup de massue finale porté par les placements pourris de la banque. Chez Marc Villard, Cécile et sa fille Lulu partage un mobile home à Ritsheim. Le froid s’installe, la neige tombe, seul l’alcool réchauffe la mère. Elles découvrent à proximité de leur caravane le cadavre d’une jeune Asiatique. Lulu ne le supporte pas et se lance dans une enquête avec l’intention évidente de venger cette mort inacceptable. Dominique Sylvain nous place au cœur d’un couple qui a décidé d’enfanter par procuration. Issara les aidera à obtenir l’enfant tant désiré. Pourtant, Elsa marche dans Bangkok, excitée, sur les nerfs, cherchant son enfant et son amour disparu. Elle est loin de penser qu’elle abandonnera d’elle-même son désir de vengeance devant la violence du réel. Enfin, Marcus Malte nous propose de rencontrer Tamara, une Guyanaise, qui a hérité d’une maison en métropole, et décide de s’y installer et de se lancer dans l’élevage de cochons. Etrangère, noire, travaillant comme un homme, le village la regarde avec un œil haineux. Sauf une petite fille, une gamine intrépide qui brave les interdits, et vient la rencontrer en cachette. Jusqu’un jour, Tamara décide de stopper ces agressions. C’est terminé, elle l’a décidé !
« Il ne suffit pas d’être Français pour ne pas être étranger. » (Marcus Malte, Tamara, suite et fin)
Fiche #1389
Thème(s) : Littérature française
La lecture de l'excellent "Adieu, Torero" m'incita à rechercher d'autres titres d'Olivier Deck, quelle joie, quel bonheur de trouver ce deuxième petit bijou !
Gaspar vit seul, loin du monde et de sa folie, retiré. Enfin, presque. Un vieux cheval fidèle l’accompagne. Ils vivent ensemble de longue date, seuls survivants d’une famille de gens simples. Ils ont entretenu longtemps les rails de la voie ferrée, jusqu’à sa disparition et bien après. Les paysans et mineurs ont alors rejoint la ville, mais eux, sont restés, ils se suffisent à eux-mêmes, n’exigent rien, vivent simplement, en harmonie, durement et âprement. Mais les Hommes en ont décidé autrement, une décision administrative a tranché, Gaspar, résigné, devant ces hommes qui savent et qui parlent d’épizootie, partage encore quelques derniers instants avec son cheval en le menant pour une ultime fois vers le village, pas à l’abattoir, cela lui aurait été impossible, son ami Léon le boucher fera le travail, en toute amitié, simplement. Tristement éblouissant !
Fiche #1309
Thème(s) : Littérature française
Le fils rend visite de manière impromptue à son père, vieil homme sauvage retiré du monde, en autarcie, dans la montagne, au-dessus de Briançon (« On a l’impression d’être sur les terres de quelqu’un qui vit tranquille, sans avoir besoin des gens, avec son idée personnelle de la liberté. Seul, loin des villes et des hommes. »). Ils ne sont pas vus de longue date, le fils vient apprendre une triste nouvelle au père qui l’accueille au fusil. Pourquoi cette inquiétude, que peut-il craindre ? Néanmoins, que d’efforts pour cet accueil froid et singulier ! Les deux hommes se connaissent peu mais la conversation se tisse aisément dévoilant une ambivalence parfaite du discours et des sentiments : entre tension et drôlerie, tristesse et joie, admiration et mépris, colère et tendresse, respect et humeur… une histoire de père et de fils. Le fils accepte de passer finalement la nuit dans le refuge paternel et ce cours séjour permettra à chacun de dévoiler ses peurs, regrets, espoirs et amours. Cette lecture (quelle écriture !) vous procurera un pur instant de plénitude, sans aucun ressentiment, devant un miroir avec un père, son fils, la vie et la mort.
« La paix, il n’a pas l’air de l’avoir trouvée, dans ce coin de sauvage loin des routes et des mers, loin des hommes. Il s’est mis à l’écart comme si le monde allait l’oublier, mais le monde lui colle aux chausses, il n’en a pas fini avec lui. Il attend le grand jour pour lui régler son compte et ce rendez-vous lui fait peur. »
« Quand on est tout seul avec soi pour ennemi, il y a des pensées pires que la réalité. »
« Il n’y a pas beaucoup de mots convenables à mettre sur les beautés. On n’en met que sur son sentiment ; c’est faible. »
Fiche #1304
Thème(s) : Littérature française
Camille apprécie les tombolas organisées par les bonnes œuvres de sa petite commune bretonne, autant pour se débarrasser d’objets inutiles tel ce pic à glace que pour la curiosité de gagner des lots inattendus voire incongrus tel ce bel homard. Il faut dire que Camille semble avoir peu d’occupations, son mari semble ailleurs avec sa vis dans le crâne, quelques discussions avec sa meilleure ami au café « La veuve pochard débitante »… Le calme… Et puis « Clac ! », un manoir au bord de la côte semble raviver son couple, et un touriste anglais retrouvé assassiné… que d’occupations ! Camille Dietrich nous parle de couple et de quotidien, de folie, d’amour mais avec un ton singulier et juste oscillant avec bonheur entre noirceur et humour.
Premier roman
Fiche #1280
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Le 28 novembre 1981, dans la baie de Los Angeles, quatre personnes s’embarquèrent sur un bateau pour une nuit du Thanksgiving : l’actrice Natalie Wood, son époux Robert Wagner dont la carrière s’étiolait, Christopher « Ronnie » Walker, acteur à la belle gueule de voyou et l’homme de confiance de Wagner, dans leurs bagages, dix kilos de cocaïne, un beau paquet de 250 000 dollars, tous les ingrédients pour un excellent roman noir : show-biz, drogue, sexe et décadence, en effet huis clos tragique sur un bateau, fatale à l’icône Natalie Wood qui fut retrouvée noyée. L’enquête conclut à une mort accidentelle, même si quelques zones d’ombres persistaient. Autant dire que Marin Ledun n’avait plus qu’à s’y plonger avec délectation ! Il retrace dans un roman bref, vif et tendu, cette nuit dramatique. Un couple explose, la drogue circule au cours de parties fines, les ressentiments jaillissent, la peur oppresse et le drame se dénoue. Série de polaroïds ou scénario captivant et percutant, cette piquante perle noire complète à merveille la collection « Polaroïd » de l’Atelier In8.
Ecouter la lecture de la première page de "No more Natalie"Fiche #1252
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Le jeune garçon qui s’exprime a subi un terrible accident, son père est décédé, sa mère est dans le coma. Elle ne parle plus prolongeant ainsi le chaos engendré par cet accident. L’enfant attend, n’abdique jamais mais le silence reste de mise. Traumatisé dans son corps et dans sa tête, il se sent coupable et attend un mot de sa mère pour espérer surpasser ce sentiment de culpabilité. L’enfant conserve une vigueur étonnante mais les mots peinent à se placer, à s’organiser, la syntaxe hésite. Seuls les yeux perpétuent le lien qui les unit toujours en espérant et attendant un signe de tendresse. Un texte émouvant à la prose singulière portrait d’un petit garçon plein d’amour pour sa mère, confirmant qu’« on ne vit que par choix ».
Ecouter la lecture de la première page de "Les yeux"Fiche #1193
Thème(s) : Littérature française
Un recueil de nouvelles flirtant parfois avec le fantastique que l’étrange et la noirceur animent. Les personnages principaux sont des hommes solitaires qui marchent, fuient, suivent aimantés une mauvaise âme, femme impérieuse et inéluctablement destructrice sur un chemin sans fin sous une lumière qui s’assombrit, redoutent leurs souvenirs, affrontent leurs rêves et leurs démons. Neuf nouvelles à l’écriture minimaliste qui questionnent et happent le lecteur dans un univers intriguant et éblouissant.
Fiche #1035
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Patrick Honnoré
Carlos Castan nous démontre dans ce recueil sa maîtrise dans l'exercice ardu de l'écriture de nouvelles. Ces trois courts récits content trois solitudes différentes, parfois tristes, parfois mélancoliques non dénuées de dérision. Ils sont construits avec minutie, chaque mot est pesé, les évènements s'enchaînent avec justesse, pour finir par surprendre le lecteur.
"... c'est la douleur du passé, et la douleur du passé, cher ami, ne nous pardonne rien, elle nous oblige à la dignité avec son fouet venu de si loin dans le temps."
Fiche #933
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Serge Mestre
Dans la "petite" collection de nouvelles de l'Atelier In8, vous constaterez que la lecture peut devenir dangereuse ! Thomas Besson se réfugie dans la lecture, béquille à une vie morose et à la dérive. Il compte y trouver rêve, réconfort, espoir... Quelle erreur ! Quand la fiction rejoint la réalité, tout est possible !!! Et si vous avez apprécié cette nouvelle, courez lire L'ami Butler.
Fiche #795
Thème(s) : Littérature française
Franz Bartelt et l’Atelier In8 nous gâtent avec cette nouvelle. Parures est l’histoire tragique d’une mère et de son jeune garçon. Ils vivent loin, très loin des paillettes, dans les quartiers pauvres, à l’écart. Sans ressources, la survie reste une préoccupation permanente. Pourtant la mère n’est obsédée que par l’apparence de son fils, elle le veut prince et l’habille comme telle. Unique plaisir, elle s’y accroche désespérément, sans retenue : « Elle n’avait jamais faim, jamais soif, et je n’ai jamais remarqué qu’elle ait une seule fois éprouvé d’autre besoin que celui de me voir habillé. C’était sa façon d’être en révolte contre la vie ». Rien ne lui est interdit. Toutes les allocations y passent et n’y suffisent pas. Mais un enfant pauvre à l’apparence des riches dans un monde de pauvres, est-ce concevable ? par les pauvres eux-mêmes ? par les institutions ? par l’administration ? Le rêve pourra-t-il perdurer ? Un cri désespérément noir et humain.
« Il y a des gens qui aiment se dévouer, pour qui les pauvres représentent une source toujours renouvelée de satisfactions et une matière première inépuisable, comme les dépôts d’ordure pour certains artistes contemporains. »
Fiche #783
Thème(s) : Littérature française
Sophie a un physique bien éloigné des canons de la beauté contemporains : large embonpoint, strabisme, bec de lièvre, une nature atypique qui pendant 34 ans fut un obstacle pour sa vie sentimentale. Et puis, Tanaka, expert de l'équipe de médecine interne, 40 ans, célibataire sans enfant, vint. Cet homme amoureux de ses rondeurs, de ses plis, lui fit découvrir l'Amour, un Amour ultime, sans retenu, étouffant...
Fiche #678
Thème(s) : Littérature française
Marc Pautrel revient sur son passé, un passé qui s’évapore, un passé en pointillés qui suit le fil des différentes mutations de son père. La famille s’installe puis déménage périodiquement allant à la rencontre des grandes villes des différentes régions françaises. Sans trop de résultats scolaires, le narrateur observe, s’observe, découvre, se découvre (« J’ouvre ma tête comme un livre, à n’importe quelle page, au hasard, et ce que je découvre me semble à chaque fois déjà connu et totalement inédit. »), mais peut-il se redécouvrir réellement ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un jeu ou d’une épreuve (« Je me souviens de si peu de choses certaines, je ne me souviens de rien. Je peux enfiler n’importe quelle mémoire comme s’il s’agissait d’un nouveau vêtement… La surprise est complète, la joie de la découverte également. ») permettant enfin de révéler la vérité de Marc Pautrel (« Tout ce qui serait écrit là serait vrai, vrai parce qu’écrit »).
Fiche #554
Thème(s) : Littérature française
Court texte d’un peu plus de 100 pages sur la mémoire et les souvenirs autour de la mer (la vraie celle qui vient, qui repart, qui revient…), des plages, du sable et du vent avec l’ombre géante de Marguerite Duras qui plane. L’aventure d’un été que l’on oublie ou plutôt que l’on croit oublier, mais qui s'incruste, s'imprime, reste en embuscade et qui, un jour, une fois la jeunesse et le temps passés, comme une marée à rythme lent, ressurgit… avec un nouvel éclairage, une nouvelle lumière qui permet de l’appréhender différemment. L’écriture est poétique, délicate, parfois lancinante, soulève questionnement dans la douceur. Premier livre d’une nouvelle collection Alter & Ego à découvrir absolument.
Fiche #478
Thème(s) : Littérature française
Henri Vallès est un ancien flic bordelais. La mort de sa femme l’a mis à l’écart et l’a plongé dans une folie sans retour. Il est totalement démoli, instable, incontrôlable (il n’hésite pas à employer l’imparfait du subjonctif !), sa mémoire lui fait défaut et quelques hallucinations répétitives hantent son existence. Pourtant, des flics ou agents spéciaux viennent le rechercher pour élucider une affaire obscure liée au monde sectaire. Bizarre, non ? Vrai enquêteur ou pigeon de service ? Hervé Vallès ne s’en inquiète pas et n’est même pas conscient de cette interrogation… Le premier cadavre d’une jeune femme sacrifiée qui en annonce d’autres lui permet de rencontrer la belle et insaisissable Edmonde, une femme aussi étrange que lui et qu’il retrouve étonnamment tout au long de ses déplacements… Ce Don Quichotte enquêteur inconscient arrivera-t-il à sauver sa peau parmi ces êtres machiavéliques, sans limite et fous ? Un roman dense sur fond de folie, de conditionnement, de sectes et de barbouzes.
Fiche #386
Thème(s) : Littérature française Polar/Thriller/Noir
Un homme arrive sur la plage. Il est seul et s'assoit face à la mer. Immobile, il l'observe, en attente. Seuls deux gamins s'approchent et tentent de lier connaissance. Le village s'inquiète. Qu'attend-il dans ce lieu proche de l'Espagne ? Quelqu'un ? Quelque chose ? Jérôme Lafargue dans ce tout petit texte montre son habileté à établir un cadre et une atmosphère qui emporteront le lecteur. Une réussite.
Fiche #333
Thème(s) : Littérature française
Une nouvelle qui expose l'Afrique si éloignée des touristes et de certains coopérants, celle des femmes et de la polygamie, celle des enfants inhibés par l'autorité paternelle, celle des croyances et de l'Islam, mais aussi celle de l'amour maternelle indestructible.
Fiche #166
Thème(s) : Littérature française
- Biberfeld - Akkouche - Brunet - Flageul - Guyot - Mathieu - Biberfeld - Ledun - Guyot - Commère - Malte - Manet - Salem - Villard - Dietrich - Garnier - Deck - Delahaye - Daeninckx - Malte - Deck - Garat - Dietrich - Ledun - Motta - Hyakken - Castan - Martin-Deffrennes - Bartelt - Simard - Pautrel - Sales - Le Corre - Lafargue - Touré