« La fin d’une vie est grande comme un mouchoir de poche, on se cogne à tous ses bords, a-t-elle dit. »
Nathalie Léger

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Gudbergur Bergsson

Gudbergur BERGSSON

Il n'en revint que trois
Métailié

2 | 207 pages | 25-03-2018 | 18€

Gudbergur Bergsson avec son style épuré dresse le portrait du peuple islandais du XX ème siècle au travers d’une famille (jamais prénommée) installée dans une ferme isolée dans la campagne du pays. Des paysages décharnés et une nature que l’on ne peut qualifier de luxuriante ! Paysage ardu, vie ardue, personnages ardus. Pourtant, c’est le XXème, alors sans crier gare, imperceptiblement, le monde extérieur s’invite dans cet environnement, les visiteurs passent, certaines et certains s’éloignent, certains reviendront, d’autres non. La modernité et le « progrès » pointent leur nez et leurs effets… Qu’est-ce qui peut attirer dans ce lieu rugueux et lunaire où la vie reste un combat ? L’auteur dresse un portrait humain, sans épargner ses compatriotes, avec franchise et profondeur, il entraîne et aimante immédiatement le lecteur avec un ton et une écriture personnels au cœur de ce pays qui a pris une place prépondérante dans la littérature européenne, après le douloureux et inoubliable « Deuil », le voyage en vaut la peine !

« Parce que être libre signifie à la fois jouir de certains droits et être garant de la liberté et des droits d’autrui. »

« Les guerres sont-elles nécessaires pour que les hommes et les nations apparaissent sous leur jour véritable ? La paix fausserait-elle l’image des individus et des peuples ? »

« Cette conversation vit surgir l’étrange forme d’humour qui s’empare de certains vieillards quand ils comprennent qu’ils ont un passé aussi long que leur avenir est bref. »

Ecouter la lecture de la première page de "Il n'en revint que trois"

Fiche #2116
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury


Gudbergur BERGSSON

Deuil
Métailié

1 | 128 pages | 01-05-2013 | 15€

« Cette histoire est dédiée à la génération de l’éternelle jeunesse » : l’homme arrive au bout du chemin, l’issue est proche. L’homme est en effet très âgé, vit seul depuis longtemps, et revient avec un œil acéré sur sa longue marche vers le deuil et la mort, deuil d’une vie, de la vie, de ses proches. L’analyse est lucide, franche, réaliste, sans concession mais l’œil reste pétillant et le sourire du clown triste ; une distance voire une certaine autodérision introduisent une légèreté heureuse et salvatrice. Tout au long de cette analyse de la vie, de la vieillesse et la mort, la bouilloire chuinte, occupe l’esprit et marque l’attente. La vie se rétrécit et les souvenirs jaillissent de partout et nulle part. Un témoignage unique d’une certaine philosophie de vie, expérience aussi unique qu’universelle.

« … en chaque être humain sommeille le désir d’être irresponsable et de se livrer à tout ce qui lui vient à l’esprit, sous l’étendard victorieux de la maladie : nous sommes tous de pauvres types. »

« En vieillissant, on jaunit de l’intérieur tandis qu’on devient gris à l’extérieur. Tout cela est la faute aux reins et au foie, et sûrement pas aux sucreries. »

« Il n’existe rien de plus injuste que cette brutalité, cette violence qu’est le vieillissement. Personne ne vieillit de la même manière et il n’y a pas deux êtres qui le fassent selon les mêmes règles. Cette inégalité tient à la nature aussi diverse que semblable de l’être humain dans tous les domaines. Elle est l’unique loi de la vie. »

Ecouter la lecture de la première page de "Deuil"

Fiche #1289
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury