« Maintenant que je suis vieux, je sais pourquoi l’avenir m’inquiète de moins en moins : parce qu’il y en a de moins en moins. »
Antonin Varenne

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Hakan Günday

Hakan GÜNDAY

Encore
Galaade

1 | 375 pages | 24-01-2016 | 24€

Quatre tableaux durs, brutaux pour dresser le portrait de Gazâ, un enfant d’une dizaine d’années, devenu adulte trop tôt, sans enfance et qui aurait pu mourir dès sa naissance. Sa mère morte peu après sa naissance, il suit son père, passeur turc, cynique, sans scrupules ni limites, bien décidé à exploiter au mieux la misère des hommes sur le chemin de l’Europe. L’homme comme une marchandise. Avant leur départ, il doit les garder, les stocker… Trafic inhumain, racket, vol, viol, chantage, barbarie, au sein de cette clandestinité, l’horreur est permanente, l’impuissance des clandestins immense. Et Gazâ et son père ne sont pas les seuls à en profiter… Pourtant, par étourderie, Gazâ deviendra meurtrier, et sera accompagné par le fantôme du disparu. Il en sera ébranlé même s’il continuera à accompagner son père. Un livre coup-de-poing particulièrement réaliste qui explore la noirceur de la nature humaine, les relations de pouvoir. Puissant et terrifiant.

« Le fait d’obéir et de se soumettre permettait de commettre en toute sérénité tous les pêchés, tous les crimes du monde sans être l’auteur de ses propres actions. L’obéissance était un vrai miracle… Plus de responsabilité, plus de remords. Tout le monde aurait dû obéir, pour rejeter ses fautes sur autrui. Que l’on dirigeât une nation ou une bande de gamins, c’était l’unique moyen de rester sain d’esprit. »

« Je pleurai tout mon soûl ! C’est cela, la véritable liberté de l’homme. Pleurer tout son soûl. Et aussi, peut-être, pleurer pour ce qu’il veut… »

Ecouter la lecture de la première page de "Encore"

Fiche #1743
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Jean Descat