« Qui vas-tu pardonner, quand personne ne t’a demandé pardon ? »
Edurne Portela
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Lors d’une mammographie, la narratrice se voit qualifier de « nullipare » puisqu’elle n’a pas enfanté. Terme ressenti tel une agression, elle se sent blessée. Aussi, elle s’interroge (« Voilà, je voudrais interroger l’ahurissant mystère de ne pas avoir d’enfant comme on interroge l’ahurissant mystère d’en avoir ») et interroge ce terme proche de « nulle part ». Elle revient sur son impossibilité de se fixer, sur ses multiples déménagements. Des repères ponctuels dans une vie, seule et sans enfant. Les fêlures familiales ne sont peut-être pas non plus innocentes. Quoiqu’il en soit, la société qui a défini et entretient ce statut si particulier de « sans enfant » n’est pas sans contradiction et préfère ignorer les nombreux enfants qu’elle a eus tout au long de sa vie amoureuse et professionnelle. Jane Sautière affronte l’un des tabous les plus anciens de nos sociétés sans agressivité, haine, aigreur ou pathos mais avec des sentiments simples, vrais et si humains.
« Mon père me mettait en garde alors que j’étais jeune fille : ``un enfant, ça se fait en une seconde’’, ça me faisait rire intérieurement. Une seconde ! Combien de secondes pour faire une nullipare ? »
Fiche #434
Thème(s) : Littérature française