« ...la douleur éprouvée par un sans-abri excède même ce qu’il peut en dire, qu’il ait ou non de l’éducation ou un diplôme. Elle est plus profonde, plus sourde, plus sombre que ces mots morts-nés dont nous disposons pour communiquer chaque jour et peut-être aussi que tous les vocables dont nous nous servons pour écrire… Nous ne croyons plus aux lettres : elles n’ont pas su protéger de la chute ceux qui les maîtrisaient. »
Rhéa Galanaki
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Jean-Louis Fournier écrit une longue lettre pour « écrire des choses que je n’ai jamais dites… à ses deux fils Thomas et Mathieu, lettre qu’ils ne liront du fait de leur handicap. Mais par sa lettre, il s’adresse évidemment aussi à son entourage proche et moins proche, à ceux qui n’ont jamais su qu’il avait deux enfants handicapés, à chaque père, mais aussi à chaque mère, à chacun de nous. Avec pudeur et distance, retenue et humour, sans compassion, voyeurisme et misérabilisme, il raconte simplement et sincèrement le quotidien d’un père que sa femme a quitté face à ses difficultés, ses peines et ses joies, sa culpabilité et ses regrets. Le ton est à la hauteur du drame, sans fausse note. La dérision et l’autodérision le font tenir et emportent le lecteur sans toutefois cacher totalement les sentiments réels de ce père si humain. De l’émotion à l’état brut.
« Un père d’enfant handicapé doit porter sa croix avec un masque de douleur. Il n’a plus le droit de faire rire ce serait du plus parfait mauvais goût. Avec deux, il doit avoir l’air deux fois plus malheureux. C’est une question de savoir vivre. »
Fiche #479
Thème(s) : Littérature française