« Car à quoi sert un roman, si ce n’est recommencer la vie que l’on a ratée et rendre ainsi cette dernière un peu supportable ? »
Claude Bard
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« Sur la pointe des mots » construit un pont entre deux femmes, deux femmes aussi proches qu’éloignées. Dhuoda, duchesse, vit exilée à Uzès en 842. Son fils lui a été arraché, elle sait qu’elle ne le reverra plus et choisit de lui écrire un petit manuel pour lui confier tout ce qu’elle n’a pu lui dire. La narratrice, dans les années 2000, est à un tournant de sa vie, ses enfants sont partis, elle est à la retraite. Pour les deux, le temps passe. Que faire pendant ce laps de temps inconnu qui leur reste à vivre ? Que vont-elles léguer ? Le style est travaillé, les mots pesés, pour ce roman ou essai (« Qu’est-ce qu’un manuel, celui de Dhuoda, ou mon petit essai… ») qui défend que les écrits restent, fiction ou réalité peu importe, et qu’il est possible de vieillir avec une légèreté parfois nostalgique et de tendre avec bonheur et sérénité la plume à ceux qui resteront.
Premier roman
« Sans regret, ni amertume. Malgré le regret et l’amertume. »
« Je voudrais simplement, avant de m’en aller, avant de céder le passage, être cette femme occupée à chercher les mots qui relient. »
« La vie, elle, s’écrit directement au propre. Ni gomme, ni rature, ni page arrachée, recommencée, recopiée ne lui sont accordées. »
Fiche #1099
Thème(s) : Littérature étrangère