« La nature est un fantôme. Une chose que nous avons idéalisée, qui nous échappe et nous nargue, comme un rêve sans cesse recommencé et dont nous ne pouvons jamais reconstituer la trame exacte. »
Jérôme Lafargue
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Jesse Pelham est très proche de son père Richie, un solitaire (« Mais je plains les gens qui ne supportent pas d’être seuls. ») qui intrigue son entourage. Il le partage avec Grace sa belle-mère et Abbie Lee sa demi-sœur. Ils vivent heureux dans leur domaine du sud de la Géorgie. Ils partagent leur passion pour la chasse et la faune avec bonheur. Son père lui construit en cachette un mirador pour mettre en pratique ce qu’il lui apprend. Mais peu de jours avant de lui faire la surprise, il fait une chute mortelle alors qu’il voulait y apporter la dernière touche. Jesse est désespéré, erre dans ses bois, ses champs, n’a plus goût à rien et rencontre par hasard un vagabond amaigri, sale et affamé qui dans un premier temps lui fait peur. Mais Jesse est curieux et lie connaissance avec Billy, un fugitif, ancien militaire désespéré (« C’est la guerre, c’est plus facile de tuer quand tu considères que l’ennemi vaut pas plus que du bétail. »), pourchassé depuis des années par le FBI. L’homme lui apprend que son père n’est peut-être pas mort accidentellement et Jesse plonge dans le monde adulte où l’on ne peut plus se fier à personne : « On peut plus faire confiance à personne, on peut plus croire en rien. Plus aujourd’hui. » A sa belle-mère et son frère prêcheur charismatique sorti de nulle part, au shérif aux relations douteuses... Mais le gamin est entêté et veut savoir les causes de la mort de son père propriétaire de ce vaste domaine au gisement de kaolin aiguisant l’appétit de certains... « ... quand toutes les lumières s’éteindront pour de bon, c’est là qu’on verra le pire des gens. », les lumières ne sont pas encore éteintes, alors que sera le pire ! Et encore une pépite chez Gallmeister, ça devient une habitude ! Le récit se joue avec maitrise de la chronologie et de deux trames qui s’entremêlent à la perfection pour construire dans une tension permanente un roman noir autour de Jesse et Billy deux personnages inoubliables.
« Ca t’arrive jamais de penser qu’on est tous des victimes ? »
Fiche #2393
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Anatole Pons