« C’est la guerre, c’est plus facile de tuer quand tu considères que l’ennemi vaut pas plus que du bétail. »
Peter Farris
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Frieda est aujourd’hui âgée. Elle a vécu toute sa vie avec Louis. Ils ont eu un fils, Tobias. Et brutalement, Louis vient de mourir. Il est tombé dans le jardin et ne s’est pas relevé. Frieda est perdue, Tobias prend tout en charge et elle se retrouve dans une chambre dans un établissement spécialisé. Plutôt que les moments de vie avec Louis, c’est son premier amour dans les années 60 qui lui revient en mémoire. La toute première rencontre avec Otto, le coup de foudre. Le texte alterne entre le récit de son quotidien dans cette triste chambre interrompu par les visites et les chamailleries avec Tobias et le récit de son passé avec Otto, homme marié, passionné de papillons de nuit. Leur idylle va totalement être bouleversée par une grossesse inattendue : un couple illégitime avec un enfant dans des Pays-Bas encore très religieux reste inconcevable. La douleur enfouie depuis plus de cinquante ans resurgit au crépuscule de sa vie, Frieda aura le courage de l’affronter pour enfin refermer la page d’un amour total, d’une grossesse et d’une naissance qu’on lui a enlevées. Un texte d’une sensibilité aiguë, superbe et poignant portrait d’une femme d'un passé pas si lointain.
Ecouter la lecture de la première page de "Au crépuscule"Fiche #3233
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Guillaume Deneufbourg
Grand plaisir de retrouver l’équipe de Vito Strega. Eva, Mara et Vito sont partis fêtés leur nouvelle unité dans un hôtel de luxe de Sardaigne. Vito semble plus apaisé et devenu plus protecteur et attentif à ses collègues. La fête est vite terminée ! Un coup de téléphone et ils doivent repartir vers la Lombardie en urgence. Une jeune femme a été retrouvée assassinée, crime atroce, mise en scène macabre qui en rappelle d’autres survenus en Sardaigne que Mara et Eva connaissent très bien ! L’équipe épaulée par une géante locale vacille entre les fausses pistes, les fausses hypothèses, la peur d’avoir été attirée dans un traquenard… Au milieu de leurs interrogations, une famille, une sœur, une mère et un père dévastés par la perte de Teresa, même si les parents semblent avoir des choses à cacher… Des personnages, une intrigue maîtrisée, une belle accélération finale et un retournement totalement inattendu !
Ecouter la lecture de la première page de "La septième lune"Fiche #3194
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Anatole Pons-Reumaux
Filip, lycéen rêvant de devenir artiste, vit en famille avec ses parents, sa grand-mère et Arnstein son grand-père, et le Vieux est très malade. A côté de la maison familiale vit Truls le frère d’Arnstein et sa femme. Ils ne se parlent plus de longue date et les relations restent tendues. Leur père, dit le Kaiser, pour les renforcer, les faire devenir des hommes, leur apprendre la vie, « … donner à ses fils la capacité de se tirer d’affaire tout seuls… », les envoyait chaque été dans la forêt, près d’un étang, avec l’équipement minimal, sac de couchage, couteau, canne à pêche… Les poumons pris, Arnstein se confie à son petit-fils et raconte ses aventures de jeunesse puis sa vie d’homme. Filip enregistre, mémorise les images, écoute les aventures en pleine nature de ces deux gamins qui découvrent la faune, la flore, les animaux, les insectes, le froid, l’eau, la forêt... Une vie âpre mais les frères partagent et découvrent la liberté et le bonheur. Une belle relation initiatique entre deux frères jusqu’au drame qui marquera une rupture définitive. Des descriptions de la nature lumineuses et précises, la découverte de la nature sauvage par deux gamins passionnante, une vie d’homme émouvante et une transmission entre un grand–père et son petit-fils passionnante qui indiciblement mènera ce dernier sur le chemin du métier qu’il souhaite embrasser, un superbe et inoubliable voyage.
Premier roman
Fiche #3187
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Françoise Heide,
Marina Heide
Ils ne sont pas dix, ils sont neuf. Ils ne se retrouvent pas dans un même lieu, mais résident dans diverses villes. Mais l’angoisse et le compte à rebours sera le même. Ces neuf là ont en effet reçu une lettre avec une liste de neuf noms dont le leur. Ils ne connaissent pas les huit autres et ne décèlent aucun lien. Certains ignorent cet avertissement, d’autres se tendent immédiatement. Parmi eux se trouve Jessica agent du FBI qui compte bien trouver l’auteur de ces lettres. Mais deux d’entre eux sont rapidement retrouvés morts, ils ne sont plus que sept, le temps est donc compté, l'étau se resserre. Il va falloir vite retrouver chaque personne de la liste, la protéger et résoudre cette énigme toute « agathienne » ! Après Huit crimes parfaits, Peter Swanson prolonge brillamment l’hommage à ses pairs pour le plus grand plaisir de ses lecteurs !
Ecouter la lecture de la première page de "Neuf vies"Fiche #3118
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Christophe Cuq
Logan Ramsey est un agent fédéral chargé de traquer les labos clandestins qui s’amusent avec le génome à des fins commerciales au mieux… Sa mère disparue mystérieusement fut un génie du domaine. Lors d’une opération banale, Logan est blessée légèrement mais quelques jours après, il note que ses capacités ont évolué, se sont accrues, physiquement et intellectuellement. Après quelques tests, il apparaît que son ADN a été modifié. Son univers est bouleversé : « Et si on avait modifié deux pour cent de mon génome ? Cela ferait-il de moi une espèce complètement nouvelle ? », il a été upgradé. Par qui ? Pourquoi ? Son évolution est remarquée par son service qui souhaiterait donc l’emprisonner et en savoir plus. Logan leur échappe, prend la fuite pour mener sa propre enquête. Il mettra en évidence un projet fou à l’échelle de la terre et de l’humanité : elle court à sa perte alors certain(e)s ont décidé d’intervenir en l’upgradant pour la sauver. Il parait en effet que la science nous sauvera… Un thriller haletant qui joue habilement avec les limites de l’intervention de l’homme sur son avenir et incite le lecteur à y réfléchir.
« Personne ne vous apprend comme se remettre de la mort d’un rêve. »
« Mais changer la façon dont les membres d’une espèce pleinement consciente pensent est sans aucun doute l’expression ultime de l’édition génétique. »
« Ce n’est pas parce qu’on est intelligent qu’on est infaillible. On est juste plus dangereux. »
Fiche #3106
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Jacques Mailhos
Une scène de crime horrible et singulière ouvre le bal : une gamine de treize ans un couteau à la main, à ses pieds un corps transpercé de 85 coups de couteau. L’inspectrice Teresa Brusca, choquée et désemparée, vient demander conseil à son mentor, son chef, Vito Strega l’homme qu’elle aime même s'il ne cède pas à ses avances et qu'elle est mariée à un autre. Petit souci, Vito Strega est suspendu après avoir tué l’un de ses collègues, son binôme. En attendant, il est contraint à des séances avec une psy et l’homme est coriace et rétif, d’autant plus qu’il n’arrive pas à digérer le départ de sa femme et peine à respecter une mesure d’éloignement. C’est un homme puissant, costaud, un géant au caractère bien trempé, rapidement en colère, aux méthodes limites voire violentes mais c’est le meilleur et en réalité c’est aussi un tendre et un émotif. Rapidement, il va devenir indispensable à l’enquête puisque d’autres crimes violents, atroces et inexpliqués vont être commis par des collégiens qui jamais ne cherchent à fuir. Rien ne semble relier ces meurtres et ces jeunes, leur malaise et leurs dérives, Vito Strega va devoir aller au bout de ses intuitions pour élucider et stopper cette série mortelle et en même temps gérer sa séparation et ses séances avec une psy suspicieuse et intrusive. Cette première enquête de Vito Strega nous permet de découvrir un personnage multiple, hanté par son enfance, cabossé par la vie, torturé, un flic totalement impliqué dans ses enquêtes et aux côtés des victimes dans une enquête bien menée au cœur du mal et de la vengeance, des personnages secondaires aussi réussis et le tout sur un rythme effréné.
Ecouter la lecture de la première page de "Le chant des innocents"Fiche #3076
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Anatole Pons-Reumaux
« Les pêchés des pères sont les pêchés des enfants. » et « Les racines du mal se propagent de père en fils. » résument en grande partie ce roman qui oscille donc entre passé et présent dans les années 60, autour d’une ferme appartenant depuis sept générations à la même famille. Wilhem y a repris sa place après la guerre où, nazi, il était parti convaincu de son engagement puis après quelques années passées avec rancune en Pologne comme prisonnier. Il tyrannise sa femme et ses enfants, notamment l’aîné qui a pourtant tenu la ferme pendant ses années d’absence. Jusqu’au drame. Une tragédie familiale avec une narration parfaitement maîtrisée au cœur de l’histoire.
Ecouter la lecture de la première page de "Les péchés des pères"Fiche #3041
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Carole Fily
Tancredi Pisciotta la quarantaine a ressenti le besoin d’effectuer une pause, de renouer avec son passé, son enfance, la nature. Alors il revient à Piano Battaglia, petit village du massif montagneux des Madonies en Sicile pour se ressourcer. Il retrouve les vieux du village, le bistro, et surtout le silence et les regards. Rapidement, lors d’une randonnée, il découvre un jeune berger mortellement blessé qui avant de mourir lâche deux mots : le loup. Mais les loups, le village s’en est occupé il y a bien longtemps… Une enquêtrice et Tancredi vont affronter les secrets du village pour comprendre cette mort et remonter dans les faits du passé que certains partagent silencieusement... Corrado Fortuna nous offre un suspense prenant, de belles pages sur la nature sauvage et réussit parfaitement à nous faire ressentir les différences entre le silence apaisant et lumineux de la forêt et les silences honteux des hommes cachant des souvenirs douloureux.
Ecouter la lecture de la première page de "Le dernier loup"Fiche #3032
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Anita Rochedy
South Boston, quartier irlandais de Boston, 1974. C’est ici que vit Mary Pat Fennessey, au cœur d’un quartier pauvre (« Ils sont pauvres parce que la quantité de chance qui circule dans ce monde limitée et qu’ils n’en ont jamais reçu la moindre part. »), d’une communauté, où tous se connaissent et s’entraident, se protègent. Mary Pat Fennessey a déjà perdu un fils quand sa fille Jules partie pour une soirée ne rentre pas. Cette même nuit, un jeune noir est retrouvé mort sous les rails d’un train dans ce quartier blanc. Southie se tend, s’inquiète. Les mafieux aussi : ce « bruit » n’est pas bon pour les affaires. D’autant plus, que les tensions raciales se sont accrues suite à l’annonce du busing pour la rentrée prochaine : il s’agit de transférer des élèves noirs vers les écoles blanches et vice versa. Jules est en terminale et elle, comme sa mère, comme la communauté unie, s’opposent à cette décision : chacun doit rester chez soi, les Blancs chez eux, les Noirs chez eux et tout ira bien, pas de mélange, même si Mary Pat semble parfois hésitante face au racisme primaire et violent et au manichéisme ambiants, mais la communauté est plus forte. Mary Pat est folle d’inquiétude et même si elle rencontre un inspecteur de police à l’écoute, elle se lance dans une enquête solitaire et périlleuse, les mafieux du quartier qui soi disant le protègent ne sont pas des tendres… mais Mary Pat non plus, surtout qu’il est question de sa fille, et cette mère, lionne blessée, ne reculera devant rien ni personne pour forces les portes qui se sont refermées et découvrir la vérité. Roman, roman noir, polar, une vraie réussite que ce portrait d'un quartier, d'une femme, d’une mère (c’est aussi un livre sur la transmission) au cœur d’une tragédie cernée par le racisme ordinaire et la violence, un retour réussi après six ans d’absence de Dennis Lehane.
« … ce n’est peut-être pas l’amour qui est le contraire de la haine. C’est l’espoir. »
Fiche #3021
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
François Happe
Cette enquête du shérif Walt Longmire va au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer malgré sa longue expérience ! Sa fille Cady a été kidnappée par Tomas Bidarte, le chef d’un des plus redoutables cartels du Mexique. Walt est naturellement prêt à tout pour retrouver sa fille, alors presque seul, armé d’un colt et de quelques veilles armes, le voici parti « …dans cette région du monde, on est soit le chasseur, soit le gibier. » et il faudra passer outre de nombreux dangers pour que Walt passe de gibier à chasseur ! Entre le western moderne, le roman noir, le roman d’action avec un héros invincible, « Le cœur d’hiver » se dévore avec la vitesse d’une balle du colt 45 de Walt Longmire !
« Le pouvoir est tout, le reste n’est qu’un moyen d’y accéder. »
Fiche #2961
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Sophie Aslanides
En 1886, Eliza (10 ans) et sa famille (mère, père, frère, tante et oncle) débarquent en Australie avec la ferme intention de faire fortune dans le domaine des huîtres perlières. De Londres à Bannin Bay, dépaysement absolu : la faune, la flore, le climat, l’eau, le vent, les tempêtes, le racisme, les violences et la corruption. En dix ans, Charles Brightwell devient l’un des perliers les plus importants de la baie. Les malheurs n’épargnent pas la famille : la mère meurt en couches, l’un des frères d’Eliza meurt noyé… Eliza a vingt ans quand elle voit son frère et son père partir en mer et son frère revenir seul. Qu’est devenu son père ? Disparition inexpliquée, le mystère reste entier mais Eliza, aidée par un jeune Allemand en rupture avec sa famille, s’entête à trouver une explication. Une enquête familiale, une enquête dans le monde des perles, de l’aventure, une nature luxuriante et sauvage, des dangers variés et permanents, des références historiques et ethnologiques dans l’Australie du XIX ème pour un premier roman réussi.
Premier roman
Fiche #2953
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Josette Chicheportiche
Autopsy Bliss est un juge consciencieux et dévoué à Breathed dans l’Ohio. Evidemment, nous sommes en Amérique alors la Bible n’est jamais loin. Autopsy est donc régulièrement face aux dérives, à l’horreur, au mal et il décide de se confronter au mal absolu, à son éminent représentant, le diable ! Il le convoque, il l’invite. Et un jour d’un été torride, il est là : un enfant noir se présente à Breathed et dit être le diable et fait part de sa joie d’avoir été demandé, désiré et espéré « Et n’y-a-t-il pas là quelque chose de particulièrement tragique ? Qu’un garçon doive être le diable pour prendre de l’importance ? ». Evidemment, toutes les réactions possibles vont prendre corps face à cet inattendu et le pire est aussi humain ! Si dans le même temps une série d’évènements étranges ou violents se produit… Pour certains un nègre usurpateur, pour certains le diable maléfique, pour d’autres un enfant perdu, pour d’autres finalement une esquisse proche de Dieu… Le Mal, le Bien… Les camps se toiseront avant de s’affronter. Où est le Bien ? le Mal ? Où est la frontière ? Existe-t-elle ? Tiffany McDaniel avec ce deuxième roman incarné affronte avec maîtrise les démons de la société américaine.
« Quand vous n’avez personne de qui vous soucier, ni personne qui se soucie de vous, essayer d’améliorer vos conditions de vie est une perte de temps. »
« Tout amour conduit au cannibalisme… Tôt ou tard, notre cœur finit, sinon par dévorer l’objet de notre affection, tout au moins par nous dévorer nous-mêmes. »
« Y aura jamais un homme assez grand pour prendre le ciel de haut. Le ciel force tout le monde à lever les yeux, et en cela il met tout le monde sur un plan d’égalité… »
« Qu’est-ce que Sal avait dit, déjà, à propos de l’espoir ? Ce n’est rien d’autre qu’un bel exemple dans ce mythe de la deuxième chance. Oui, un mythe, voilà ce que c’est. »
Fiche #2916
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
François Happe
Portraits de femmes au cœur de l’Italie des années 2000, l’Italie pauvre et dans le dénuement. Antonia, la mère, sorte de mère courage, se bat, pour ses enfants, pour son mari, handicapé après une chute d’un échafaudage. Elle sait que rien ne leur sera donné, alors c’est le combat permanent mais dans la dignité. Gaïa, sa fille, suit le même chemin, trouve dans les livres ce qu’elle ne rencontre pas dans la vie. Mais Gaïa sent, sait que son destin est fixé, apprendre, mentir, cacher, se battre, rien n’y fera, elle se fera peut-être une modeste place, mais rien ne changera radicalement. Alors la violence et l’oppression constantes de la société font leur œuvre, et une violence sourde et souterraine naît en elle et croît, accompagnée d’une haine profonde pour tous, même ceux qui pourraient l’aider et l’aimer. Un portrait d’une adolescente animée par une colère et rage puissantes contre un monde violent et oppressant où elle sait que les places sont prédéterminées, les destins imposés et que peu ne pourront les contredire et s’y opposer.
« Moi je suis cire et bougie, éteinte, en équilibre sur mon candélabre. »
« Je commence à penser que c’est ainsi que les gens sont ensemble : comme des ombres. »
Fiche #2849
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Brignon
Abigail baigne dans le bonheur : elle n’aurait jamais pensé épouser un millionnaire, vivre à New York et pourtant c’est fait ! Il est riche, séduisant, attentionné, attentif. Il lui a même organisé l’enterrement de sa vie de jeune fille en Californie, une soirée lors de laquelle elle s’autorisa à un petit écart avec un inconnu, un certain Scottie… Un grain de sable caché et vite oublié, même quand elle le croise étonnamment à New York. Mais son départ pour la lune de miel lui fait tout oublier, Bruce lui a promis une belle surprise : un séjour sur une île privée où tout est possible, le meilleur comme le pire… surtout quand Scottie réapparaît… Une tension croissante et extrême, de la peur voire de la terreur, des ambiguïtés et des doutes à volonté, un vrai bonheur !
Ecouter la lecture de la première page de "Chaque serment que tu brises"Fiche #2847
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Christophe Cuq
Margaret et Georges ont vécu le pire dans leur ranch : leur fils pourtant excellent cavalier est mort après une chute de cheval. Peu de temps après, ils vivent le départ de leur petit-fils et de leur belle-fille qui suivra le premier venu qui la regardera avec insistance. Les grands-parents connaissent leur bru, sa légèreté, son instabilité, et surtout son manque d’attention pour Jimmy. Le nouveau venu, Donnie Weboy, ne leur a pas fait bonne impression non plus. Alors, un jour, c’est décidé, devant l’insistance de Margaret, George charge leur vieille Hudson avec toutes leurs affaires et ils prennent la route vers le Montana bien décidés à affronter le clan Weboy et leur matriarche autoritaire et redoutable pour récupérer leur petit-fils. Un voyage dangereux, violent : l’amour pourra-t-il sauver ces grands-parents et leur petit-fils ? Du grand et excellent Gallmeister, l’Amérique profonde, de l’amour, des familles, de la violence.
Ecouter la lecture de la première page de "L'un des nôtres"Fiche #2820
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elie Robert-Nicoud
Trois voix pour nous faire partager le quotidien d’une famille norvégienne, trois visions qui se rejoignent ou s’éloignent. Un phare, la solitude, des obsessions, de la violence, de l’amour, des secrets. Johan a subi une déception amoureuse, Hannah a disparu, il ne l’oubliera jamais, un amour fou, il continuera d’y penser, d’espérer, une obsession absolue et destructrice. Alors il décide de prendre le poste de gardien du phare de Kjeungskjaer (je vous laisse prononcer !). Pour cela, il doit se marier. Il épousera Marie, la fille du pasteur. Ils s’installent dans ce lieu singulier et isolé et ont rapidement deux enfants, une fille, Darling, et un garçon différent, Valdemar. Johan, Marie et Darling décrivent leurs vies, la violence omniprésente, latente, la nature est violente mais les relations humaines et la sexualité aussi… Une tension pèse continuellement, on pense avoir rencontré le pire, mais on s’attend néanmoins à être contredit par la suite, à ce qu’un nouveau secret mortifère nous soit dévoilé... Une tempête norvégienne noire, violente et dévastatrice.
Premier roman
Fiche #2781
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Françoise Heide,
Marina Heide
La jeune Skalde et sa mère vivent isolées dans une maison proche de la forêt. Skalde ne connaît pas le monde au-delà de son jardin. Les deux sont en monde survie. En effet, elles vivent dans un monde post-apocalyptique, isolées du monde, les animaux ont presque disparu, cultiver de quoi se nourrir devient compliquer. Les derniers survivants de la zone ont fait sauter le pont qui les reliait au monde d’à côté espérant se protéger, le danger c’est les autres. Depuis, le climat a changé, l’été refuse de s’achever, les températures explosent, le brouillard persiste. Alors entre voisins, suspicion, chacun s’observe, le repli sur soi, sans changement, subir et survivre. Ils sont isolés, se sont isolés et pensent pouvoir résister, se battre pour résister. Entre Skalde et sa mère on pourrait imaginer de l’entraide, de l’écoute, pas du tout, les rapports sont tendus, ambigus, voire violents. Quand Skalde découvre une jeune enfant aux cheveux rouges, elle la ramène à la maison et la protège : « Veiller l’enfant et lui tenir la main, comme si je n’avais jamais rien fait d’autre. ». Décision irrévocable et lourde de conséquences ! D’où vient cette gamine ? Ses cheveux rouges n’annoncent rien de bon, la différence apeure... Comment est-elle arrivée là ? Que veut-elle ? Comment se positionnera sa mère ? Les villageois veulent sa peau... Skalde s’opposera-t-elle au collectif ? Arrivera-t-elle à repousser leurs assauts ?
Une ambiance pour la survie à la McCarthy, une relation mère-fille singulière, une fin du monde annoncée qui laisse sans réaction les humains (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?) mais aussi de jolis moments lumineux. Un premier roman qu’on lit d’une traite.
Premier roman
Fiche #2743
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Elisa Crabeil, Sarah Raquillet
Malcom Kershaw est libraire, gérant d’une librairie spécialisée en littérature policière à Boston épaulé par deux employés. Il est associé avec un auteur de polars à succès qui passe plus de temps au bar que dans la librairie. Quand la femme de Malcom est morte dans un accident, il s’est retrouvé seul avec sa librairie, ses polars, et Nero le chat qui ne quitte pas la librairie. Une vie solitaire consacrée à sa librairie. Jusqu’au jour où une agente du FBI pousse la porte de la librairie et lui rappelle que quelques années plus tôt, pour animer un blog, il avait établi et publié la liste de ses huit crimes parfaits, huit polars aux assassins malicieux et précis avec des meurtres ou des mises en scène singulières. Il avait oublié cette liste mais Gwen Muvley est persuadée qu’un tueur est en train de reproduire à l’identique ces crimes parfaits. Et après quelques doutes, Malcom est troublé surtout qu’il a l’impression que ce tueur doit le connaître… Le libraire change de casquette et devient enquêteur, un enquêteur particulier qui ne « faisait pas plus confiance aux narrateurs qu’aux gens réels » et attention, il faut parfois se méfier des libraires… Un polar diabolique, une tension croissante, enrichi naturellement par ses liens avec d’autres polars de référence.
Ecouter la lecture de la première page de "Huit crimes parfaits"Fiche #2666
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Christophe Cuq
Landon Carpenter est née en 1909, il descendait des Cherokees et les blancs aimaient tant à le lui rappeler. Malgré les épreuves, il gardera toujours la sagesse de son peuple, sa connaissance immense de la nature, son respect absolu de cette nature et de la vie mais aussi sa capacité à raconter les contes et légendes de son enfance voire à en créer quand la vie l'exigera. La première femme, Alka Lark, qui s’adressera à lui avec respect, sans a priori, lui le nègre, il l’épousera. Landon est un homme différent, modeste, effacé « Je me suis toujours entendu que j’étais insignifiant... Tu t’entends dire ça suffisamment et tu te mets à le croire. » et chez les Cherokees, les femmes ont une place à part, la place d'Alka sera respectée. Après une première naissance rapide d’un garçon, Leland, la famille sillonne l’Amérique au gré des naissances, des rencontres plus ou moins heureuses et des petits boulots souvent éprouvants du père puis revient en 1961 à son point de départ : Breathed dans l’Ohio, une maison maudite, avec huit membres de la même famille disparus avec des impacts de balle dans la maison, non loin de collines, en pleine nature. Trois garçons, Leland déjà engagé dans l’armée, Lint un gamin différent très demandeur des histoires (« ... non seulement Papa avait besoin que l’on croie à ses histoires, mais nous avions autant besoin d’y croire. ») et du pouvoir quasi-magique de son père, Trustin qui passe son temps à peindre et dessiner. Trois filles, trois sœurs complices, Fraya parfois anormalement en retrait, Flossie qui rêve de paillettes et d’Hollywood et Betty qui aime mettre avec poésie sur le papier ses sentiments, ses rêves et ce qu’elle vit. Betty, la narratrice, ressemble à son père, la même peau foncée, le même grand écart entre le monde cherokee et la vie américaine, et donc les mêmes jugements immédiats et péremptoires, la petite indienne est différente, et on le lui rappellera sans cesse, parfois violemment. Néanmoins Betty épaulée par son père, ses croyances, ses connaissances, son histoire, sa bienveillance et son amour, saura résister à l’adversité, protéger sa famille, se construire épreuve après épreuve, et une fois tous les secrets familiaux dévoilés (« Je me suis rendu compte que les secrets que l’on enterre sont des graines qui ne produisent que du mal supplémentaire. ») pouvoir devenir femme et in fine prendre son envol vers le Bout du monde sans jamais oublier son père et sa famille, et la puissance de la nature, c’est une certitude. Un portrait inoubliable, envoûtant et bouleversant d’une famille dans l’épreuve avec un père tendre, aimant, dévoué, d’une sagesse exceptionnelle et toujours aussi prompt à partager ses légendes indiennes et attentif à Terre-Mère, une leçon de vie.
« Il y a des hommes qui connaissent le montant exact de leur compte en banque, a poursuivi Maman. Il y a ceux qui savent combien de kilomètres indique le compteur de leur voiture et combien elle pourra encore parcourir. D’autres connaissent le score à la batte de leur joueur de base-ball préféré et ils sont plus nombreux encore à savoir la somme exacte que l’Oncle Sam leur a soutirée. Ton père, lui, ne connaît rien de tout ça. Les seuls nombres que Landon Carpenter a en tête, c’est le nombre d’étoiles qu’il y avait dans le ciel la nuit où ses enfants sont nés. »
« Devenir femme, c’est affronter le couteau. C’est apprendre à supporter le tranchant de la lame et les blessures. Apprendre à saigner. »
« Un arbre prêche mieux que n’importe quel homme. »
« Maintenant, mêmes ses rides ont des rides. »
« La pensée m’est alors venue qu’être enfant, c’est savoir que le balancement du berceau nous rapproche et en même temps nous éloigne de nos parents. C’est le flux et le reflux de la vie qui, tour à tour, nous pousse vers les autres, puis nous en écarte, peut-être dans le but de nous permettre d’acquérir la force nécessaire pour affront l’instant où ce mouvement de balancier nous aura tellement éloigné de la personne que nous aimons le plus qu’elle ne sera plus là quand nous reviendrons vers elle. »
« Tu sais quelle est la chose la plus lourde au monde, Betty ? C’est un homme qui est sur toi alors que tu ne veux pas qu’il y soit. »
« Les gens croient que c’est quand ils vous supplient de rester, mais en fait, c’est quand ils vous laissent partir que vous savez qu’ils vous aiment pour de bon. »
Fiche #2573
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
François Happe
Rena semble vivre paisiblement son veuvage. Elle fut la femme d’un célèbre mafioso de Brooklyn, Vic le Tendre, tout un programme ! Jusqu’au jour où son vieux voisin, Enzio, amoureux de son Impala, magnifique voiture rutilante, pousse un peu plus loin ses avances et devient très pressant. Réaction de défense impulsive, un coup de cendrier, l’homme tombe et elle part en croyant l’avoir tué. Elle « empreinte » sa superbe Impala et s’en va trouver Adrienne sa fille et Lucia sa petite fille, les seules personnes qui, croit-elle, peuvent l’écouter et l’aider, même si leurs liens sont très distendus. A l’arrivée, rien ne se passe comme prévu, elle se retrouve héberger et épauler par leur voisine, Lacey Wolfstein, une ancienne actrice de porno, qui immédiatement l’enlace de toute son amitié. Rapidement, elles vont apprendre que Enzio n’est pas mort et se retrouver dans une fuite dangereuse, un road-movie effréné où chacune apprendra à se connaître. Un engrenage où chacune peut prendre sur le fil une décision, bonne ou mauvaise, sans en mesurer les conséquences qu’elles risquent néanmoins d’éprouver dans leur chair. Mais ce collectif de femmes est bien décidé à goûter à la liberté et elles vont s’endurcir et découvrir que l’amitié peut alors d’être d’un grand secours, « Ca signifie que l’amitié est la plus belle des histoires d’amour. » Une course folle, parfois drôle, toujours très imagée, rythmée et animée de trois femmes de caractère, libres et bien décidées à défendre leur indépendance.
« On est tous des épaves qui avons pas dit notre dernier mot. Tant que c’est pas mort, ça peut être réparé. »
« Une vraie dure à cuire. C’est plutôt une bonne chose. Dans ce monde, ça aide d’être dur. »
Fiche #2550
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Simon Baril
Hiver 1748, parti depuis un an accompagné par son chien féroce au sang de loup, Reathel, devenu un voyageur après la mort de sa femme et de son enfant, arrive dans les Crazy Jack Mountains (ouest de la Virginie) non loin de Bannock. En plein territoire shawnee. Tout le monde cohabite dans cette « …terre pleine de ténèbres, de danger et de sang… » : quelques meurtres et massacres, quelques scalps, quelques ventes d’humains et d’enfants… A Bannock, le médecin et l’aumônier font leur loi. Les Shawnees sont encore craints mais leur chef Black Tooth sait que son peuple vit ses derniers jours : « L’homme blanc ne quittera pas ma terre. Il n’est pas de quantité d’or suffisante pour lui… L’or est comme un dieu à ses yeux. Il n’en a jamais assez. » Avant de mourir, il exige un dernier enfant blanc. Il veut l’enfant que Della, « une beauté de sang-mêlé », est en train de porter. Or, celle-ci a disparu avec un Allemand dans la montagne. Les deux frères Bertram, avec son œil de verre, et Elijah, ne quittant jamais sa pipette de laudanum, partent à leur recherche. Mais Reathel les a déjà croisés par hasard et la vision de cette femme enceinte réveille chez lui des sentiments disparus depuis longtemps. « Le sang ne suffit pas » décrit donc la traque autour de cette femme et de son enfant, des hommes prêts à tout, mais aussi en compétition avec une ourse solitaire en quête de sang et de chair humaine. Un western brut, âpre, violent où Alex Taylor décrit aussi parfaitement les sentiments (ou ressentiments), la psychologie de ses personnages que leurs actions et comportements, les images défilent comme dans un film et plongent le lecteur au plus profond des périlleuses montagnes enneigées et de la noirceur humaine.
« Si l’homme tirait une fierté quelconque, ce n’était pas de son travail, mais de sa férocité. »
« Et les hommes paient pour les mensonges qui chantent une douce musique à leur oreille. »
« On ne connaît jamais la force d’attraction de la vie jusqu’à être confronté à la mort. »
« … car en chaque homme existe une vaste contrée où les mots sont bannis et le monde interdit de séjour, une contrée bien-aimée quand bien même c’est une contrée de désolation. »
« Quoi d’autres, sinon des cicatrices, pouvait rendre la mesure d’un homme et de ce que son âme avait enduré ? A quelle autre aune que la souffrance pouvait-on juger une vie ? »
« La seule richesse à tirer de la douleur, si richesse il y avait, était une capacité à supporter une douleur plus grande. »
« … le chagrin était une chose dont un homme pouvait faire des réserves, l’entasser comme de l’or au creux de son âme, même si c’était un trésor amer. Il y avait une sorte d’égoïsme à se croire seul dans le secret des neiges cruelles de la souffrance. »
Fiche #2527
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Anatole Pons
Dans le Montana, au cœur des Bull Moutains, Wendell Newman, 24 ans, se retrouve seul avec ses dettes dans son mobil-home. Sa mère vient de mourir et son père a disparu alors qu’il était gamin, en fuite dans les montagnes ou mort, seul, en pleine nature. Il travaille dans un ranch. Mais la région va mal, beaucoup sont pauvres et l’agriculture est à la peine, éprouvée notamment par les emprunts et les investissements. Pourtant ils restent viscéralement attachés à cette terre, « Il existe une contrée pour chacun de nous et qu’on peut appeler chez nous… Ces plaines et ces collines… Ces terres c’est nous. » En outre, les armes sont toujours là, la chasse un quotidien. Certains continuent de haïr Obama et l’écologie, prônent l’indépendance et n’hésitent pas à remettre en cause les décisions de l’Etat et de l’Agence de protection de l’environnement. Une chasse aux loups est même annoncée. Wendell connaît ces gars là mais garde ses distances même si l’histoire de son père l’en rapproche. Sa vie change lorsque les services de l’enfance lui confie Rowdy, le fils de sa cousine, un gamin différent, qui garde le silence, proche de l’autisme ; immédiatement un lien fort et tendre se noue entre eux deux, Wendell affiche un autre visage et endosse avec timidité et douceur un rôle de père, lui qui a perdu le sien trop tôt et qui ressent la peur et la honte de ne pas en être capable. Wendell pourra-t-il échapper à son histoire, à son destin, avec Rowdy sur ces chemins de traverse ? En tous cas, je peux vous l’assurer, cet espoir vous fera tourner les pages de ce roman en tension très très vite ! Une palette de personnages exceptionnels, portrait de l’Amérique rurale actuelle. Apre, douloureux, tendre, où l’on croise la bêtise, l’intelligence, l’humanité, la violence, la tendresse, la solidarité, l’amour, la solitude, l’espoir et la mort.
Premier roman
« Il faut de l’entraînement pour devenir un homme libre. »
Fiche #2517
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski
Hen et Lloyd ont une vie de couple apaisée et heureuse. Ils viennent de s’installer dans une nouvelle maison, dans une petite ville à l'écart de Boston. Son mari fait le trajet pour son travail alors que Hen a son propre atelier dans la ville. Lloyd est aux petits soins pour Hen du fait de sa bipolarité. Ils commencent de connaître leurs voisins, un couple sans enfant, comme eux et sympathisent jusqu’à ce qu’ils aillent chez eux pour un dîner amical. Ils visitent la maison et Hen frise le malaise dans le bureau de Matthew : elle remarque un trophée d’escrime qu’elle croit reconnaître. Il avait été cité dans une affaire de meurtre d’un jeune homme dans le passé qu'elle avait suivie. Tout le monde remarque son malaise même si elle en tait les raisons. Hen est alors persuadée que son voisin est un tueur. Mais ni Lloyd ni la police ne la croit du fait de sa maladie et de son passé : étudiante, elle avait agressé une jeune fille persuadée qu’elle la persécutait et lui voulait du mal. Alors Hen doit trouver plus de preuves et se lance dans une enquête périlleuse et tendue. Matthew n’est pas dupe et sait exploiter avec perversité la position inconfortable de Hen. Jeu du chat et de la souris, mais qui est le chat ? qui est la souris ? Un lien étrange se crée entre eux deux. Hen vit-elle une nouvelle crise ou est-elle définitivement en danger ? Matthew est-il un justicier dangereux ou victime d’une coïncidence ? Un thriller psychologique à la tension extrême, aux relations ambiguës et dangereuses, aux manipulations habiles. Un bijou que l’on dévore trop vite, on en redemande !
Ecouter la lecture de la première page de "Vis-à-vis"Fiche #2479
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Christophe Cuq
Jodi McCarty est libre, enfin presque, il faut encore qu’elle se présente régulièrement devant un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation et respecte quelques lourdes contraintes. Elle vient en effet à sa grande surprise d’obtenir sa liberté conditionnelle alors qu’elle était condamnée à perpétuité pour meurtre. A sa sortie, elle part vers l’inconnu, vers Chaunceloraine, avec peu de certitudes : « Son plan se réduisait à un trait fin s’étirant entre des points de souvenirs flous, une constellation imaginaire qu’elle était seule à voir. Elle s'est promise de retrouver Ricky Dulett, le petit frère de Paula, une femme qu’elle a aimée à la folie, pour qui elle était prête à tout, sans aucune limite, totalement accro, « le prisme à travers lequel elle veut tout expérimenter. ». Elle est aujourd’hui seule, sans codétenue, sans Paula, et surtout avec le poids de la liberté de ses choix. Sur la route, elle embarque la belle Miranda et ses enfants qui préfèrent la suivre et quitter un chanteur violent en fin de carrière. Elle retrouvera Ricky devenu maintenant adulte avec le passé qui continue d’entraver son avenir, puis une ville qu’elle a quittée vingt ans plus tôt, inchangée, passé et présent se mêlant sans retenue. Dans le domaine et la cabane de sa grand-mère, la troupe quelque peu bancale espère créer un havre de paix, oublier le passé et construire un présent dans la sérénité et le bonheur. Mais le monde pourra-t-il oublier ce passé et les accepter ? Un premier roman dense, au style affirmé et lumineux, qui mêle habilement présent et passé et dresse le portrait de deux femmes qui ne demandent simplement qu’à être heureuses et à ce qu’on accepte sans l’oublier leur passé.
Premier roman
« Elle regarde Paula et se demande si on peut protéger quelqu’un de son passé. »
Fiche #2453
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Juliane Nivelt
Jesse Pelham est très proche de son père Richie, un solitaire (« Mais je plains les gens qui ne supportent pas d’être seuls. ») qui intrigue son entourage. Il le partage avec Grace sa belle-mère et Abbie Lee sa demi-sœur. Ils vivent heureux dans leur domaine du sud de la Géorgie. Ils partagent leur passion pour la chasse et la faune avec bonheur. Son père lui construit en cachette un mirador pour mettre en pratique ce qu’il lui apprend. Mais peu de jours avant de lui faire la surprise, il fait une chute mortelle alors qu’il voulait y apporter la dernière touche. Jesse est désespéré, erre dans ses bois, ses champs, n’a plus goût à rien et rencontre par hasard un vagabond amaigri, sale et affamé qui dans un premier temps lui fait peur. Mais Jesse est curieux et lie connaissance avec Billy, un fugitif, ancien militaire désespéré (« C’est la guerre, c’est plus facile de tuer quand tu considères que l’ennemi vaut pas plus que du bétail. »), pourchassé depuis des années par le FBI. L’homme lui apprend que son père n’est peut-être pas mort accidentellement et Jesse plonge dans le monde adulte où l’on ne peut plus se fier à personne : « On peut plus faire confiance à personne, on peut plus croire en rien. Plus aujourd’hui. » A sa belle-mère et son frère prêcheur charismatique sorti de nulle part, au shérif aux relations douteuses... Mais le gamin est entêté et veut savoir les causes de la mort de son père propriétaire de ce vaste domaine au gisement de kaolin aiguisant l’appétit de certains... « ... quand toutes les lumières s’éteindront pour de bon, c’est là qu’on verra le pire des gens. », les lumières ne sont pas encore éteintes, alors que sera le pire ! Et encore une pépite chez Gallmeister, ça devient une habitude ! Le récit se joue avec maitrise de la chronologie et de deux trames qui s’entremêlent à la perfection pour construire dans une tension permanente un roman noir autour de Jesse et Billy deux personnages inoubliables.
« Ca t’arrive jamais de penser qu’on est tous des victimes ? »
Fiche #2393
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Anatole Pons
Marnie et Taz forment un couple heureux, un amour profond et partagé. L’argent manque parfois mais ils savent passer outre et joyeux, ne craignent jamais de regarder l’avenir en face. Alors quand Marnie annonce qu’elle est enceinte, leur bonheur explose, les projets jaillissent. Ce sera une fille, et ils en rêvent ensemble à chaque instant. Ils retapent la petite maison qu’ils ont achetée pour mieux l’accueillir. Néanmoins le jour de l’accouchement l’impensable arrive : Marnie meurt en donnant naissance à la petite Midge. Taz change de dimension, tente d’assurer au jour le jour, donne l’absolue priorité à Midge mais semble dans un autre monde. Il continue de parler de Marnie au présent et la ressent toujours à ses côtés. Très entouré, ses amis le voient s'éloigner et tentent de le ramener dans leur monde mais Taz n’arrive plus à envisager l’avenir, à chaque jour suffit sa peine. Son meilleur ami, le dévoué Rudy, lui impose presque Elmo comme baby-sitter pour lui permettre de reprendre son travail. Elle s’entend à merveille avec Marnie et commence malgré les peurs et les réticences de Taz de prendre une modeste place dans la petite maison. Un superbe texte dans la maîtrise absolue, une émotion contenue du début à la fin, au cœur du deuil et de la reconstruction, de l’amitié, de la paternité et de l’amour.
Ecouter la lecture de la première page de "La vie en chantier"Fiche #2369
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Juliane Nivelt
James Vann est de retour en Californie. Il débarque depuis l’Alaska et retrouve sa famille, parents, frère, ex-femme et David et Cheryl, ses deux enfants. Une famille inquiète. Son frère le prend en charge dès son arrivée à l’aéroport et tente d’établir le dialogue, de le soutenir. James en effet ne le cache pas, c’est certainement son dernier voyage, il a décidé d’en finir, il est venu avec son Magnum et il ne repartira pas. Il est en perpétuel questionnement, « Mais je n’arrive pas à interrompre mes pensées. Mon cerveau ne s’arrête jamais. » Pourquoi vivons-nous ? Quelle est notre place, pourquoi continuons-nous d’explorer le chemin ? Des raisons mercantiles ? égoïstes ? « Je pense que c’est le problème, cet instant où j’ai commencé à avoir besoin d’une raison. Qui sait pourquoi cet instant est apparu. » Un questionnement vertigineux. En outre, face à son passé, il considère sa vie ratée, deux vies de couple, deux séparations, un père à temps partiel, le fisc qui lui tombe dessus… Ses « cogitations sur l’existence, lancinantes et infinies, à toujours tout remettre en question » font que vivre devient une épreuve insurmontable. Mais Doug veille et le surveille, le prend sur son dos et tente désespérément de le ramener sur le chemin de la vie, tout vie mérite d’être vécue. Et naturellement la tâche est ardue, pénible. Le lecteur suit assidûment cette épreuve, les efforts de Doug et même parfois de James et espère jusqu’au bout que James déposera le Magnum au fond de sac, reviendra sur son choix définitif et retrouvera une place auprès de ses enfants et de la vie. Un récit qui plonge au cœur de la torture psychologique qui étouffe un homme sans réponse qui peut être lu comme un préquel ou un miroir à l’inoubliable Sukkwan Island.
« …il aimerait pouvoir la rassurer, être un père, être normal, être celui qu’il est censé être, mais c’est tout bonnement impossible. Comment réussissait-il à le faire avant ? »
« Comme ce serait incroyable de dormir, simplement. »
« Aucun néant ne peut être assez vide pour effacer tout ce que nous avons aimé ou tout ce qui nous manque. »
« Et un sentiment terrible de perte…. Une caverne en lui, insondable. Une pierre y tomberait pour l’éternité. »
Fiche #2361
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski
Frère Richard Weatherford est pasteur dans une petite ville de l'Arkansas, une petite ville où la vente d’alcool reste interdite (ce qui n’empêche une grande partie de la population ne remettant pas en cause cette loi d’aller s’approvisionner dans le Comté voisin…) , et où l’affichage hebdomadaire peut être « Dire non à Jésus, c’est dire oui à l’Enfer ». Un bonheur ! Richard Weatherford est respecté de tous et ses prêches écoutées avec attention. Il est marié, cinq enfants et depuis le cinquième refuse tout rapport avec sa femme. Mais tout le monde a ses petits secrets et l’un d’eux aiguise l’appétit d’un maître chanteur. Richard va devoir trouvé très rapidement 30 000 dollars sinon tout ce qu’il a construit, sa réputation, celle de sa femme, vont s’écrouler et il en sera fini de sa respectabilité et de sa crédibilité. Jusqu’où Richard sera prêt à aller pour taire son secret et garder les apparences bien nettes ? Pourra-t-il préserver sa femme et son couple et protéger ses enfants ? Jake Hinkson donne la parole à chacun des protagonistes principaux, « Un propriétaire de débit de boisson. Son ex-employé mécontent. Un étudiant viré dépressif et la petite pute de la ville. » et Penny la femme du pasteur, chacun s’exprimant à la première personne assurant rythme et crédibilité à la trame. Un récit explosif et noir qui dresse aussi en creux le portrait d’une Amérique profonde et rigoriste qui s’accroche violemment et désespérément à ses convictions avec néanmoins l'apparition de quelques fissures dont Trump ne pourra empêcher le développement...
« Voilà ce qu’on gagne à écouter un pasteur. Ils sont pires que les hommes politiques ou les vendeurs de voiture d’occasion. Les mecs qui gagnent leur vie en parlant peuvent pas être honnêtes. »
Fiche #2350
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Sophie Aslanides
Maida et Gene ont partagé cinquante ans de leur existence. Une vie commune heureuse jusqu’à la mort de Maida qui plonge Gene dans un désarroi profond. Alors évidemment, Gene se remémore son passé. Ils ont eu une fille, Dary, et été très proches d’un autre couple, Gayle et Ed, et leur deux enfants. Ses relations avec Dary le perturbent et le choc de la disparition de Maida redonne naissance au passé : leur rencontre, leur vie à deux, la naissance de Dary, l’amitié avec Gayle et Ed mais aussi leurs illusions, leur amour, leur folie parfois ; nombreuses questions sur leur rapport intime mais aussi sur leur rapport aux autres. Ont-ils été heureux ? Se connaissaient-ils vraiment ? Qu’ont-ils réellement partagé ? Qu’ont-ils réussi ensemble ? Entre tendresse et mélancolie, portrait émouvant par son questionnement d’un homme vulnérable et dévasté par son deuil qui se dévoile et qui émouvra chaque lecteur.
Premier roman
Fiche #2321
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Juliane Nivelt
Vous avez apprécié « Pike », vous allez adorer « Evasion » qui commence le soir du réveillon 1968 dans une petite ville du Colorado qui vit notamment grâce à sa prison et ses gardiens. Cette nuit là, un blizzard puissant est tombé sur la ville mais les évènements bousculeront néanmoins le terne quotidien de cette Amérique profonde : douze détenus se sont faits la belle et se retrouvent dans la nature ! La machine de guerre se met en branle immédiatement menée par le directeur de la prison, homme à poigne sans aucune limite : morts ou vifs, les douze prisonniers doivent être de retour rapidement, c’est un ordre, et tout est permis, même prendre quelques médicaments pour faciliter la traque et désinhiber quelques freins... Naturellement l’affaire intéresse les journalistes toujours à l’affût de sensationnel et souvent aux ordres des plus forts... Le récit donne chapitre à chacune des parties et la plume de Benjamin Whitmer, la noirceur absolue du propos d’une maîtrise totale, la puissance des personnages tiennent en haleine le lecteur de la première à la dernière page, du grand art ! Mais plutôt qu’un long discours, un court florilège de petits et noirs bijoux :
« Les choses deviennent toujours plus noires. Quiconque n’a pas compris ça vit dans un autre monde. »
« On ne peut jamais cerner personne dès lors qu’il est question de ressentiment. »
« Mais on a toujours ses souhaits dans une main et de la merde dans l’autre... »
« Vivre dans cette ville, c’est comme se faire étrangler, mais très lentement. Le genre de mort lente et suffocante à laquelle on met une vie entière à s’habituer. Et puis on meurt. »
« Rien n’égale la violence que les gens comme il faut sont capables d’exercer au nom de la préservation de la vie comme il faut. »
« S’il y a le moindre truc qui risque de tourner mal, il tourne mal, toujours. Si t’as une toute petite chance dans ce putain de monde, elle t’échappe avant même que tu l’aies vue venir. »
« Quand il buvait, c’était un homme plus plat. Quand il s’arrêtait, c’était un homme plus pâle. On ne gagne jamais. »
« Comment se retrouve-t-on coincé dans une vie qu’on n’a jamais voulue ? Voilà la vraie question. Et elle n’a qu’une seule réponse. Personne ne vit la vie qu’il a voulue. »
« Ce monde est fait pour tenir votre cœur captif le temps qu’il faut pour le broyer. »
« Peu importe combien d’amour il y a dans le monde, cela ne suffit pas. Pas pour la paix ni la lumière ni le soulagement de la douleur. Peu importe combien d’amour il y a dans le monde, cela ne suffit pour rien du tout. »
Fiche #2182
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Jacques Mailhos
Jenny et Wade se sont rencontrés grâce à un chien, et Jenny força la porte du solitaire. Ils choisirent de s’isoler dans la montagne : « Wade et Jenny sont des gens des plaines. Des gens des plaines vivant sur une montagne dont ils n’avaient pas remarqué qu’elle était beaucoup plus grande qu’eux. Un terrain acheté sans trop réfléchir parce qu’il n’était pas cher, parce qu’il n’avait rien à voir avec la plaine. Que d’arrogance et de puérilité ! » Malgré les difficultés rencontrées, ils eurent deux filles, June et May. Puis, par une chaude journée d’août 1995, ils partirent tous les quatre avec le pick-up ramasser du bois. C’est alors que le drame se produisit : inexplicable, totalement inattendu et au-delà de la violence. Désintégration, plus de famille, plus d’avenir, plus rien. Le récit débute neuf années plus tard alors Wade s’est remarié avec sa professeur de piano Ann qui, évidemment, a connaissance de son drame. Mais Wade a la mémoire qui s’envole : « Dorénavant, tout est incertain, et il ne semble pas y avoir de frontière claire entre ce que Wade est capable de faire ou incapable de faire. » Son drame semble aussi s’éloigner de lui et Ann devient le seul témoignage d’évènements qu’elle n’a pas vécus. Alors ils vont l’obséder, et elle n’aura de cesse de tenter de reconstituer le déroulement du drame. Toujours la délicieuse manie de Gallmeister de nous trouver des perles ! Emily Ruskovitch ne fait pas dans la facilité, un drame absolu, un amour absolu, un isolement absolu, une violence sourde, une noirceur profonde, un va-et-vient constant entre présent et passé, et pourtant elle nous hypnotise et ses personnages nous attirent et nous entraînent malgré nous dans leur abime. Un premier roman puissant d’une grande virtuosité.
« Pour autant qu’Ann sache, Jenny avait elle aussi disparu de la mémoire de Wade. La vie qu’il avait menée avec elle, avec May et June, le son de la voix de ses filles et la dernière odeur de leurs vêtements, tout ça avait disparu par les nombreuses blessures de la maison, tel du sang qui s’écoule dans la nuit et qui plus jamais n’irriguerait leur histoire à tous les deux. »
« Il a perdu ses filles, mais il a également perdu le souvenir de les avoir perdues. En revanche, il n’a pas perdu la perte. »
Fiche #2150
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Simon Baril
La famille Johannssen dans la baie de Seattle est une légende et ils savent bien l’entretenir, eux les descendants d’Islandais, marins émérites et courageux ! Le grand-père dessine les voiliers, le père les construit, la mère étudie leur finition et adaptation au vent et ils aimeraient bien que leurs enfants prennent la suite. Le père les entraîne dès leur plus jeune âge sur les plans d’eau. Bernard qui a certainement trouvé la devise de la famille (« Pour moi, la terre ferme, quelle qu’elle soit, est une intrusion ») et Josh sont doués et suivent les conseils appuyés de leur père. « Et puis il y avait Ruby. Elle, elle était un oiseau. » Ruby est d’un autre monde, elle sait exploiter à la perfection le moindre souffle, et tirer mystérieusement profit des qualités de chaque bateau. Néanmoins, comme Moitessier, elle refusera de suivre le chemin tracé et choisira d’autres voies… Douze ans après cette rupture, une course donne lieu à des retrouvailles émouvantes peut-être primordiales pour l’entreprise familiale comme pour la cohésion du clan. Un roman et une famille attachants, un ton oscillant entre légèreté et gravité, des personnages cabossés et une navigation ventée et époustouflante ! Une belle et fraîche découverte, une habitude chez Gallmeister et nous ne nous en plaindrons pas !
Ecouter la lecture de la première page de "Face au vent"Fiche #2060
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Jean Esch
Madeline (ou Linda) est une jeune adolescente, quelque peu isolée et sauvage. Même si elle fréquente l’école de la ville voisine, Whitewood, elle vit à l’écart, en forêt, à proximité des grands lacs du Minnesota, avec ses parents et ses chiens. Elle connaît comme sa poche la faune, la flore, la forêt qu’elle parcourt avec ses chiens et ses arbres, les lacs qu’elle sillonne à canoë et ses poissons : Emily Fridlund en fait une description éblouissante. Ses parents se sont installés à cet endroit après avoir fui une communauté. Son univers bascule le jour où une famille s’installe sur la rive opposée du lac. Elle observe aux jumelles l’enfant et ses parents qui appartiennent à un autre monde. Lorsqu’elle rencontre la mère Patra, celle-ci lui propose de venir s’occuper régulièrement du petit Paul, son mari, très occupé par son travail, étant reparti vers d’autres cieux… Dès les premiers instants, le malaise s’installe. Tout se déroule sans accrocs mais Paul a parfois un comportement étrange, sa mère également qui semble fragile et parfois ailleurs, leur relation est aussi singulière. Linda observe avec fascination la famille sans jugement ou avis déplacé. Elle s’installe progressivement au cœur de la famille et tisse des liens avec Paul et Patra, elle qui souhaiterait avant tout être aimée et partager. La narration est parfaitement maîtrisée, et différents thèmes (que nous vous laissons découvrir) s’entremêlent sans jamais perdre le lecteur mais en renforçant son malaise et son envoûtement comme son envie furieuse de connaître le dénouement, en sachant dès les premières pages qu’un procès est annoncé et que Linda témoignera. Un roman âpre et dérangeant. David Vann a trouvé sa consoeur et Gallmeister nous a encore déniché une pépite !
Premier roman
Fiche #2007
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Juliane Nivelt
Le monde tel que nous le connaissons, notre monde, s’éclipse. Personne n’en connaît vraiment la cause, mais la peur règne et les survivants se cachent. Nell et Eva, deux jeunes sœurs, vivaient déjà à l’écart, mais leurs parents disparaissent rapidement et elles se retrouvent alors seules, isolées, dans la forêt, avec quelques réserves qui s’épuisent rapidement. L’électricité est coupée, finis internet, la musique, le téléphone... Alors, il va falloir survivre au cœur de cette forêt aussi accueillante et protectrice que menaçante et dangereuse. Elle peut apporter nourriture, médicaments naturels comme maladie et mort. Elles la connaissent, elles la comprennent, elles font partie d’elle, elle fait partie d’elles. Les saisons passent apportant leur lot de bonnes choses et de moins bonnes. Elles tentent toutes les deux de poursuivre et entretenir leur passion, la danse et la lecture. Elles ne peuvent naturellement se passer l’une de l’autre, mais leur proximité permanente peut aussi parfois être insupportable. Pour que l’aventure humaine continue, il faudra courage, confiance et entraide. Un roman puissant et tendu qui questionne sur la place de l’homme, hommage équilibré à une vie différente, à une forêt vivifiante et sans concession, lieu privilégié de la vie et de l’imagination et enfin une description riche d’une relation fusionnelle entre deux sœurs.
Premier roman
« Nous avons la passion des survivants, et le manque de prudence des survivants. »
« Etudier l’encyclopédie, c’est comme manger de la poudre de caroube et appeler ça de la mousse au chocolat. »
« L’éducation, c’est une question de connexions, de relations qui existent entre tout ce qui se trouve dans l’univers, c’est se dire que chaque gosse de l’école primaire de Redwood possède quelques atomes de Shakespeare dans son corps. »
Fiche #1990
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Josette Chicheportiche
Walt Longmire est de retour accompagné de son équipe. Ils tuent leur ennui tranquillement, tombent sur Cord, un gamin fugueur par hasard, et Walt Longmire décide naturellement de le ramener chez lui. Mais le lieu où vit ce gamin singulier est entouré de barbelés et surveillé depuis des miradors par des hommes guère causant et souriant. Personne ne reconnaît Cord et ne se souvient de sa mère disparue. Mais Walt Longmire est têtu et le voici contraint de se lancer dans une enquête au cœur d’une secte où certains ne vivent pas seulement d’amour et d’eau fraiche et dégainent facilement !
Fiche #1965
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Sophie Aslanides
Caitlin vit seule avec sa mère, Sheri. Même si sa mère fait tout pour elle, le quotidien demeure pénible. Sheri travaille beaucoup, un boulot inintéressant et éprouvant, des horaires impossibles, elle enchaîne les heures supplémentaires pour gagner quelques dollars de plus et tenter de satisfaire Caitlin. Mais elle s’use et craque périodiquement. Caitlin trouve son bonheur et un apaisement certain auprès de son amie Shalini mais aussi dans ses visites quotidiennes à un aquarium où elle s’immerge au milieu des poissons, ses véritables amis, « le monde entier est contenu dans ces bassins ». Elle devient experte et rêve d’un métier en lien avec eux. C’est là qu’elle rencontre un vieil homme, qui, comme elle, peut rester des heures, le visage et le nez scotchés sur la paroi d’un aquarium à observer le comportement anodin d’un poisson que seul lui connaît. Ils se rencontrent chaque jour, dialoguent et une certaine complicité s’installe entre eux. Jusqu’au jour où Caitlin naïve et pleine d’espoir espère partager son amitié et son ami avec sa mère qui reconnaît immédiatement le vieil homme et qui, après lui avoir révélé le secret de cet homme, plonge dans une folie destructrice incontrôlable. Ce secret est en effet lié à l’enfance de Sheri, saura-t-elle pardonner ? Saura-t-elle oublier même partiellement les blessures du passé pour repartir vers une vie apaisée, « parfois, les pires moments mènent aux meilleurs » ? David Vann après une longue introduction où il fait preuve contrairement à son habitude d’une grande douceur et d’un apaisement évidents, nous plonge dans une tempête voire au cœur d’un ouragan en nous posant la question du pardon mais aussi de la reproduction par une victime des violences subies et dans l’extrême, David Vann excelle ! Chaque roman de David Vann fait mal, bouscule mais c’est si bon !
« Que sommes-nous tenus de rembourser pour ce qui s’est déroulé avant nous, dans les générations passées ? »
« Tout est possible avec un parent. Les parents sont des dieux. Ils nous font et nous détruisent. Ils déforment le monde, le recréent à leur manière, et c’est ce monde-là qu’on connaît ensuite, pour toujours. C’est le seul monde. »
« Chaque chose qui nous arrive, chacune d’elles laisse sur nous une indentation, et cette indentation restera à jamais. Chacun de nous est un accident sur pattes. »
« Ce sont les meilleures questions, celles qui restent sans réponse. »
Fiche #1866
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski
Beam Sheetmire, dix-sept ans, Derna sa mère et Clem son père, assure le passage de la Gasping River dans le Kentucky par un bac ancien modèle. Les clients se font rares, un soir où c’est Beam qui dirige le bac, un type louche au comportement et questions bizarres souhaite passer la rivière. La discussion dégénère, et Beam tue le passager sans savoir qu’il est le fils de Loat Duncan, le caïd local craint de tous. Et il ignore aussi beaucoup d’autres faits du passé que va réveiller cet assassinat. En particulier les liens dangereux et haineux entre son père, sa mère, Loat et Daryl qui a perdu ses deux bras très jeune. Clem ordonne immédiatement à Beam de fuir, de quitter la région avec à ses trousses le passé et le shérif local. Un premier roman puissant, âpre, diabolique, le goût du sang affleure chaque page, et l’intrigue tendue du début à la fin.
Premier roman
« Tu es jeune, ça se voit. Un type de ton âge, il croit que le monde va se briser s’il tape assez fort. Il croit qu’il peut tenir tête, mais c’est pas comme ça que ça marche… Le monde peut pas se briser. Le mieux qu’on puisse faire, c’est s’écarter de son chemin et espérer passer inaperçu. »
Fiche #1828
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Anatole Pons
Danny est grand, costaud, impressionnant. Pourtant Danny est doux comme un agneau et surtout différent. Un accident tragique vers l’âge de cinq ans l’a laissé orphelin et simple d’esprit. A l’école il fut le souffre douleur de ses petits camardes, et adulte cela continuera, tous les habitants de Wyalusing en Pennsylvanie le méprisent et le rejettent. Sauf Mindy, la jolie Mindy qui dès l’école prenait sa défense. Alors lorsque Danny se retrouve dans sa caravane avec le corps de Mindy, sa seule amie, inerte, du sang s’écoulant de son crâne, il est effondré et ne comprend pas. Sokowski l’adjoint violent et sans scrupule du shérif, et son acolyte Carl présents sur les lieux le désignent immédiatement comme coupable. La petite ville de Wyalusing ne s’en remettra pas, les évènements s’enchaînent, personne ne semble pouvoir les maîtriser et stopper les tragédies qui se succèdent. Qui sortira vainqueur de cette course poursuite ? Un innocent (dans tous les sens du terme) pourra-t-il échapper à la violence des hommes et à l’injustice ? Violent, noir de noir, puissant, rythmé et très cinématographique, autrement dit un incontournable de la rentrée !
Premier roman
Fiche #1501
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Laura Derajinski
Automne 78, ouverture de la chasse, au nord de la Californie. Ils sont quatre, le grand-père, le père, le petit-fils et un ami. Ils rejoignent leur zone habituelle et isolée de chasse. Impatients. Le gamin rêve de tuer son premier cerf. A leur arrivée, au loin sur le coteau d’en face, ils observent à travers la lunette de leur fusil un braconnier. Le père tend le fusil à son fils qui scrute cet intrus, leurs regards se croisent, et pan ! Le gamin appuie sur la gâchette et l’irréparable est commis. En un centième de seconde, le séjour s’achève, la vie s’estompe, les liens entre ces quatre explosent. L’homme abattu, ces quatre devant le corps l’observent et s’observent. Qui restera humain ? Qui continuera de suivre les règles ? Qui sombrera dans l’animalité ? Où trouver de l’aide ? Dans les Ecrits ? Qui est le gibier ? Qui est le chasseur ? Un David Vann en très grande forme toujours aussi fort pour glacer le lecteur en le plongeant au plus profond de l’âme humaine, et en décrivant froidement sa violence extrême.
« Mais bien sûr, il n’y a pas de diable. Nous voulons juste qu’il y en ait un. Nous voulons un responsable. L’enfer, c’est l’anarchie, chacun de nous responsable de tout et de rien, n’entendant jamais la voix des autres. L’isolement, bien plus terrifiant que la punition. »
Fiche #1488
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski
Abel Truman est au cœur de Wilderness, roman ample et puissant, qui oscille entre deux périodes de la vie de ce vieux solitaire. Hanté par son passé, sa honte et son sentiment de culpabilité, Abel Truman a décidé de fuir et pris part à la tristement célèbre bataille de la Wilderness. Cassé de toute part, il a survécu et vit maintenant en ermite sur la côte du Pacifique Nord-Ouest avec son chien. Pourtant, il a décidé d’entreprendre un ultime voyage. Dernières aventures toujours aussi périlleuses, les mauvaises rencontres sont légion… et les instants d’humanité rares qui le mèneront néanmoins vers une rédemption finale. Grande et longue épopée aussi violente et noire que sublime dans ce roman éclairé à la fois par un style délicat et parfois poétique et sa construction (va-et-vient permanent sur 30 ans d’existence).
Premier roman
Fiche #1412
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
François Happe
Pike est un vieux truand retiré des affaires quand sa fille Sarah est découverte morte et qu’il se retrouve alors le baby-sitter attitré de sa petite fille. Pike a « oublié » pendant de longues années sa fille, mais il n’accepte pas son décès. La mort de Sarah l’entraîne sur les traces d’un flic véreux dans le monde interlope de l’Ohio et du Kentucky. Accompagné de son jeune ami Rory amateur de combats de boxe, le lecteur le suit dans ses péripéties dans les bars glauques à la rencontre des junkies défoncés et en manque, du monde de la prostitution, et surtout de la violence sans retenue et parfois gratuite. Mais Pike est un dur et rien ne peut le stopper, il a décidé d’éclaircir la mort de Sarah et de trouver son assassin et il avance, tranquillement, implacablement, presque sereinement et n’hésitera pas à supprimer ceux qui se mettront en travers de son chemin. Une couverture noire, pour un roman noir, digne des meilleurs titres de Bruce Springsteen ! A quand l’adaptation cinématographique, elle ne fait aucun doute !
Premier roman
"Il est possible d’échapper à sa bonne éducation. Il est possible d’échapper à peu près à tout, si on y met du sien."
"Un rêve est un hachoir à saucisse qu’on alimente en y pressant sa vie."
Fiche #1201
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Jacques Mailhos
Le début du roman donne le ton : Texas, fin du XIXème, une mère meurt après avoir accouché d’un petit garçon, Karel, qui rejoint ses frères. Propriétaires terriens, propriétaires de chevaux, la vie est âpre, le quotidien violent, les enfants battus, les femmes engrossées, les chevaux choyés. Le mari se réfugie dans cette violence et dans les courses de ses chevaux comme dans les paris qui les accompagnent, lui permettant d’accroître son domaine à chaque victoire. Pourtant, une famille mexicaine s’installe, les enjeux changent d’ampleur. Karel, invaincu jusque là, obsédée par l’une des filles de la famille, va devoir l’affronter. Trente ans de vie d’un clan d’hommes décrivent leurs psychologies, violences, rancoeurs mais parfois aussi leurs peurs, ne manque que l’odeur du crin et de la sueur !
Premier roman
"Une sommation aussi vitale et aveugle, se disait Karel, que l'attraction de la terre exerce sur un nouveau-né, cet élan irrésistible qui mettait pareillement au monde poulains, veaux et petits d'homme pour les laisser ensuite lutter pour leur survie."
Fiche #1084
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Marc Amfreville
Après le glaçant et terrifiant "Sukkwan Island", David Vann continue son exploration des grandes espaces glaciaires et de la noirceur de l'âme humaine. Cette fois, le puzzle est plus dense, le rythme plus lent, les protagonistes plus nombreux et leurs liens aussi variés que leurs caractères. Pourtant la noirceur comme le poids de la famille et du passé demeurent. Irene et Gary forment un vieux couple, leurs enfants sont maintenant adultes. Mark est un marin aguerri, une vie dissolue avec sa femme Karen et a quelque peu rompu avec ses parents. Gravite autour de la famille un couple de touristes, Carl et la troublante Monique. Rhoda leur fille espère enfin se marier et fonder une famille avec Jim, un dentiste plus âgé qu'elle. Proche de ses parents, quand elle apprend le nouveau projet de son père, l'inquiétude la gagne immédiatement : Gary a décidé de construire sur un îlot isolé, loin de tous et sans aucun habitant et moyen de communication, une cabane au confort rudimentaire faite de rondins de bois. Obsédé par son projet, rien ne peut le freiner ou le retenir. Irene malgré la folie de ce projet l’accompagne comme toujours, l’épaule, l’handicape parfois voire souvent, et le couple (et la famille) est mis à l’épreuve. Le passé rode… Encore une vraie réussite ! Page après page, David Vann est vraiment expert dans l'art de déranger et troubler le lecteur !
« Pourquoi ne peuvent-ils pas se contenter d’être des hommes ? Pourquoi sont-ils obligés de le devenir ? »
Fiche #982
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Laura Derajinski
Mack a toujours vécu dans les montagnes du Wyoming, heureux dans le ranch de son père. Pourtant depuis la mort de ce dernier, il a délaissé le ranch familial pour se perdre dans de louches et périlleuses aventures. Sa femme qu’il aime toujours s’est peu à peu lassée de leur pauvreté et de ses frasques et l’a quitté. Néanmoins, pour respecter une ancienne promesse commune et pour terminer leur histoire, ils se retrouvent pour une ultime randonnée sur des chemins qu’ils ont déjà parcourus. Incorrigible, Mack en profite pour tenter de mener à bien une dernière mission pour le compte d’un personnage douteux, dernier et dangereux service qui devrait lui permettre de reprendre en main son ranch. La randonnée traverse les Rocheuses dont la beauté, l’immensité, la force traversent chaque page. Cette nature sauvage et difficile permet de révéler encore plus profondément l’amour éternel de Mack pour Vonnie mais aussi l’histoire de ce couple. Malgré le danger, chaque pas, chaque instant restent source d’espoir Mack autant que d’éloignement pour Vonnie. L’histoire d’amour est aussi ordinaire que la nature environnante est extraordinaire mais Ron Carlson magnifie les deux avec autant de réussite tout en tenant en haleine le lecteur du début à la fin. Cette plongée éblouissante et pleine de suspense dans les grands espaces américains nous offre un roman magistral et palpitant.
« On lui avait dit qu’il ne restait plus que quelques endroits dans le pays où une personne pouvait s’éloigner à huit kilomètres de la route, et, pour lui, cela restait la pire nouvelle qu’il ait jamais entendue. »
« Le retour était toujours un moment délicieux. Sales et fatigués, ils parlaient, discutaient des poissons qu’ils avaient attrapés, de la randonnée. Ces jours là, son père disait toujours : "Etre sale, comme avoir faim, ce sont des choses magnifiques qui se méritent. Nous l’avons mérité, alors allons nous laver et manger." »
Fiche #876
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Sophie Aslanides
Deux hommes. Un père et son fils. Jim a décidé d’emmener son fils de treize ans dans une île déserte pour une vie solitaire, à deux, éloignés de tout et de tous et surtout de toutes. Jim en effet espère digérer ses multiples échecs, échecs personnels, amoureux, professionnels mais également renouer les liens avec Roy. Ecoute, affrontement, compréhension, rejet... Roy observe son père, le découvre avec inquiétude, un Robinson de plus en plus défaillant. Ils tentent cependant de préparer le long hiver qui les attend lorsque le drame survient. Un drame inattendu et terrible qui transforme leur séjour en drame. David Vann nous offre avec ce premier roman ténébreux et terrifiant un suspense insoutenable et le portrait noir d’un homme à la dérive, épuisé et sans espoir. David Vann réussit à toucher à la fois l'épouvantable et la beauté lumineuse, du grand art. Une tempête glaciale va vous emporter !
Premier roman
Fiche #701
Thème(s) : Littérature étrangère Polar/Thriller/Noir
Traduction :
Laura Derajinski
- Robben - Pulixi - Elling - Swanson - Crouch - Pulixi - Ahrens - Fortuna - Lehane - Johnson - Pook - McDaniel - Caminito - Swanson - Watson - Uthaug - Bukowski - Swanson - McDaniel - Boyle - Taylor - Wilkins - Swanson - Maren - Farris - Fromm - Vann - Hinkson - Dion - Whitmer - Ruskovich - Lynch - Fridlund - Hegland - Johnson - Vann - Taylor - Gailey - Vann - Weller - Whitmer - Machart - Vann - Carlson - Vann