« Voilà pourquoi nous sommes si dépendants de la dame au pelvis. Un poulain marche dès la naissance, un babouin sait s’arrimer au dos de sa génitrice : très vite les bêtes oublient leurs mères. Il n’y a que nous qui nous y accrochons tels des vampires. Les bébés sont des monstres prématurés dans lesquels rien ne fonctionne, des ni-faits-ni-à-faire, dont la totale absence de défense vis-à-vis de l’extérieur est effrayante. Un bébé n’a rien d’admirable, un bébé est une erreur que l’on veut bien corriger. »
François Beaune

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Pierre Boussel

Pierre BOUSSEL

Survivance
Kailash

1 | 274 pages | 28-08-2006 | 10€

en stock

Victorien est berger mais suite à la construction d'un autoroute pour relier l'Espagne à la France, il est exproprié. Quelques boulots sans rapport avec ses qualifications et sa première vie lui sont proposés. Pourtant, dans la liste des postes, figure aussi la possibilité de partir à l'étranger dans des pays en voie de développement. Il choisit l'Afrique, pays qui le fait rêver, en particulier grâce à une gravure qu'il possède de longue date et qu'il conservera jusqu'à l''issue de cette aventure. Le voilà parti à l'aventure avec son chien vers ce nouveau continent. Il atterrit dans l'état du Sakénia, seul état à peu près calme de la région. Mais la guerre, les massacres et la folie rodent. Lui, le calme, le berger solitaire, est étourdi par cette haine et cette violence. Le chantier dans lequel il travaille est chargé de tracer une route qui traversera le pays. Il part chaque jour en reconnaissance pour détecter les problèmes géologiques, humains qui pourraient entraver l'avancée des travaux. La guerre se rapproche, les réfugiés déferlent sur le chantier fuyant les massacres. Lors d''une explorations, il rencontre une peuplade de bonobos en danger qu'il décide immédiatement de sauver. Le chef d'équipe et ses proches sont stupéfaits de ce choix devant tant de misère humaine, se préoccuper de singes… Victorien les persuade cependant de sauver cette lumière si proche de l'homme. Cette décision les entraîneront dans un voyage épique où P. Boussel nous fera voyager entre le monde des hommes et le mondes bonobos, souvent avec tristesse et effroi.

On se sera pas déçu par ce livre qui met en exergue la citation de K. Lorenz "le chaînon manquant entre le singe et l’homme : c'est nous". Bon voyage (à enchaîner éventuellement avec "Les racines du ciel" de R. Gary).

"Des loups qui tourneront en rond derrière des barreaux ? des touristes qui paieront pour, eux aussi, tourner en rond autour des barreaux ? De quel côté sera la prison ?"

"Les hommes n'existent pas, disait-elle. Il n'y a que des petits garçons en mal de domination. "

"L'Afrique, c'est une lumière qui plisse les yeux, une étuve qui transforme les Blancs en zombis, ces gens qui se croient civilisés en débarquant, et qui ne tardent pas à comprendre qu'ils seront de micro particules sur un continent sans clôture ni mesure. "

"Le chaos était en marche. L'urgence était de sauver, ce qui lui semblait nécessaire de sauver. Plus que la vie, une certaine idée de la vie. "

"Franchement, ça me fait marrer de délivrer des singes de ce putain de pays où la vie marche à l'envers. C'est un élégant désaveu de l’‘humanité"

"Le genre humain, elle l'avait pratiquer jusqu'à la moelle. Plus rien de sa persévérance à son autodestruction lui échappait. "

Fiche #138
Thème(s) : Littérature française