« On tombe souvent amoureux pour les raisons les plus insignifiantes. »
Fabrice Chillet
Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous. |
Rhéa Galanaki dresse un triple portrait dans L’ultime humiliation : deux vieilles dames au caractère trempé qui vivent dans un foyer-appartement et ont décidé de s’appeler Tirésia et Nymphe et Athènes, la ville à l’histoire grandissime et au quotidien révolutionnaire. Nous sommes en effet en 2012. Athènes vit et subit la crise, les Athéniens n’ont alors pas encore abdiqué devant le roulot compresseur européen et la rue athénienne s’en ressent ! Les deux femmes vivent les évènements par procuration depuis leur appartement, à la télé, devant leur fenêtre tout en caressant le chat Balthazar, par la venue dans leur antre de quelques acteurs de la révolte. Et puis, un jour, elles veulent se confronter à la réalité, rejoindre le peuple des invisibles, et discrètement s’évadent. Elles mettront de long mois à retoruver le chemin du foyer… Rhéa Galanaki ne contente pas de dresser un portrait indirect de la tragédie grecque, elle glisse tout au long des aventures de Tirésia et Nymphe quelques pistes historiques sur ses causes.
« Tragédie et démocratie sont les enfants d’une même mère, mais qui n’ont pas été conçus au même moment. »
« Sa vie à elle lui avait appris de la façon la plus amère qu’aucune espèce d’hommes, pas même les gens d’Eglise, n’appartient à une seule catégorie, que primo, les humains diffèrent entre eux et que secundo, ils changent en fonction des époques et de la société dans laquelle ils vivent. »
« ...la douleur éprouvée par un sans-abri excède même ce qu’il peut en dire, qu’il ait ou non de l’éducation ou un diplôme. Elle est plus profonde, plus sourde, plus sombre que ces mots morts-nés dont nous disposons pour communiquer chaque jour et peut-être aussi que tous les vocables dont nous nous servons pour écrire… Nous ne croyons plus aux lettres : elles n’ont pas su protéger de la chute ceux qui les maîtrisaient. »
« Les animaux ne versent pas de larmes quand ils pleurent. »
« Car la terre natale est un pays étranger quand on prend, des années plus tard, le chemin du retour… C’est moins le pays que l’homme qui change au fil du temps… »
Fiche #1826
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Loïc Marcou