« C’est l’avantage avec les gens désespérés, ils sont prêts à croire n’importe quoi pourvu qu’on leur promette un monde meilleur. L’espoir fait vivre, mec. Ils vont élire un nouveau gouvernement tout beau tout neuf et on pourra repartir de plus belle pour cinq ans. »
Cyril Leclerc
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Vénus KHOURY-GHATA
Les derniers jours de Mandelstam
Mercure de France
1 | 135 pages | 23-08-2016 | 14€
Ossip Mandelstam est mort le crayon à la main (« Ecrire jusqu’à la dernière palpitation du sang dans ses veines. »), la poésie aux lèvres. Il est mort pour un vers, un vers moqueur, un vers direct que le monstrueux Staline n’apprécia. Un vers que Mandelstam ne renia jamais. De camp en camp, de cellule en cellule, Staline l’écrasa, l’affama, le réduit au néant. Mais Mandelstam choisit de résister, seul, avec sa femme et sa poésie. Il ne put rejoindre les poètes et écrivains officiels, la cour des courbés, il subit, plia, jusqu’à la rupture. Et pourtant, « La faim devenait une obsession. » et l’éloignait à chaque instant de la poésie. Vénus Khoury-Ghata nous livre une description émouvante des dernières instants de Mandelstam, de son combat perdu d’avance, et rappelle l’intransigeance et la barbarie de l’époque stalinienne qui n’acceptait remises en cause et critiques. Mais comme le démontre Laurent Gaudé dans son dernier roman Ecoutez nos défaites, le temps choisit souvent d’inverser le résultat des combats historiques et le perdant devient alors un nouveau vainqueur intemporel, pauvre Joseph...
« La terre est morte mais elle ne le sait pas encore. Elle continue de tourner. »
Fiche #1830
Thème(s) : Littérature française