« Au moyen d'un clou le poète a fixé le ciel au mur. »
Rade Tomic

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

77524212

Vous appréciez nos comptes-rendus, vous souhaitez nous soutenir mais vous n'avez pas la chance d'habiter aux alentours de Vaux-le-Pénil, tout n'est pas perdu ! Vous pouvez commander l'ouvrage de votre choix sur le site LesLibraires et choisir Vaux Livres comme librairie indépendante. Nous nous ferons un plaisir de vous livrer au plus vite. Nous comptons sur vous.

Yamen Manai

Yamen MANAI

Bel abîme
Elyzad

2 | 120 pages | 10-09-2021 | 14.5€

Bel abîme est le monologue d’un adolescent tunisien qui laisse exploser sa haine, sa rage et sa violence. Depuis son plus jeune âge, la violence et l’humiliation, il connaît,violence du père sous l’œil silencieux de la mère, violence des autres gamins, brimades et mépris des enseignants... Alors lorsqu’il recueille un chiot abandonné, sa vie change, il rencontre l’Amour, l’Amour inconditionnel et fusionnel. Il élève d’abord la jeune chienne en cachette, puis, pour la première fois, s’oppose à la figure paternelle et impose Bella. Les deux ne font qu'un, juste assez longtemps pour créer un lien unique, exclusif et absolu. Mais la famille n’a pas dit son dernier mot, ni l’Etat qui a décidé d’éradiquer les chiens errants, ces impurs, pour faire disparaître la rage. Annihiler la rage, pour ce gamin, c’est trop tard, la promesse d'une vie libre et adulte s'est éteinte alors il vacille, la justice doit passer, les coupables vont devoir payer, la vengeance est en marche… Bella abîme ou Bel abîme est un cri de rage mais aussi d’amour, un portrait d’adolescent emblématique de la jeunesse tunisienne qui espère un instant compléter l’amour des livres par celui de Bella mais se voit détruit par la société. C'est aussi une triste photographie de la société tunisienne après ce qu’on a appelé sa révolution qui a laissé sa jeunesse dans le même dénuement. Un véritable uppercut !

Ecouter la lecture de la première page de "Bel abîme"

Fiche #2759
Thème(s) : Littérature étrangère


Yamen MANAI

La sérénade d'Ibrahim Santos
Elyzad

1 | 275 pages | 16-10-2011 | 18.9€

Santa Clara est une petite ville isolée. Tellement isolée qu’elle ignore que depuis vingt ans, la Révolution salvatrice a eu lieu : le tyrannique Général Burgos a été remplacé par le Général Alvaro Benitez dont l’unique obsession est évidemment le bonheur du peuple ! Tout a évolué dans le pays : l'hymne a changé, le drapeau, les portraits affichés dans les bâtiments administratifs, le nom des rues... Sauf à Santa Clara qui continue de vivre sereinement au rythme de la production de son rhum et des sérénades d’Ibrahim Santos qui sait prévoir la météo. Pourtant, un jour, le Général goûte ce rhum, impressionné, il envoie tout d’abord un jeune ingénieur agronome en éclaireur, bientôt rejoint par les troupes or « il n’est jamais bon, à Santa Clara comme ailleurs, de voir débarquer des militaires de bon matin. ». La Révolution saura-t-elle exploiter à grande échelle ce rhum si extraordinaire ou le rhum aura-t-il raison d’elle ? Yamen Manai nous propose une fable juste, ironique, critique et non dénuée d’humour des pouvoirs dictatoriaux mais aussi de notre croyance aveugle et parfois forcenée en la science face aux connaissances séculaires de nos anciens.

« Tout au long de sa vie, l’homme troque tout pour le souvenir. Il troque sa jeunesse pour des souvenirs de jeunesse… Au bout du compte, il ne gagne de la vie que les souvenirs, c’est là son seul trésor. »

« A vrai dire remplacer des militaires par des militaires ne s’appelle pas une Révolution, senõr Uribe, mais un putsch. »

Fiche #1038
Thème(s) : Littérature étrangère