« Les morts ne meurent pas lorsqu’ils cessent de vivre, mais quand nous les vouons à l’oubli. »
Mia Couto
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Mila et Théo, les héros de Indociles, luttaient contre la guerre d’Algérie, nous les retrouvons au cœur des évènements de 68 dans la France de De Gaulle. Ils forment maintenant un trio avec la venue de Delphine, une étudiante en médecine. Ils vont donc se confronter et se joindre au tumulte de l’époque, politique, libertaire, joyeux, fou, sexuel à Lyon. Ils participeront avec innocence et allégresse au mouvement, or c’est à Lyon dans la nuit du 24 mai, qu’un commissaire mourra accidentellement, renversé par un camion, évènement qui rebattra les cartes et changera l’atmosphère et les réactions de chaque camp. Progressivement les rêves s’estompent, le fossé s’élargit entre les meneurs, les partis et la base. La désillusion grandit et les rêves perdus inciteront certains à prendre le chemin de la radicalisation, voire de la violence. Mila et Théo pourront-ils à nouveau résister aux évènements violents de l’Histoire, et à la fin de l’innocence ? Feront-ils partie de ceux qui continueront le combat ou de ceux qui se rangeront ou renonceront sans jamais pouvoir être réellement consolés ? Avec toute sa sensibilité habituelle, Yves Bichet rend hommage et dresse une série de portraits de manifestants qui ne pourront rejoindre à l’issue de 68 les rangs du pouvoir politique ou économique. Ils étaient petites mains, ils étaient candides, ils le resteront, avec leurs désillusions. Mais il permet aussi avec la trajectoire de ses personnages de comprendre le basculement de certains dans la violence, ce mécanisme n’étant pas étranger à notre société contemporaine.
« Ces théoriciens de la révolution et de la lutte des classes tentent de prendre le train en marche et paniquent à la perspective d’être dépassés par les évènements. Ils courent après l’ancien monde. Ils ont peur. Ils se feraient un plaisir d’attaquer plus impulsifs et plus déterminés qu’eux. Par chance ce sont souvent leurs propres enfants qui défilent dans les rues et, au milieu de cette ambiance de folie, de jubilation, et d’irrespect général, on espère qu’ils n’oseront pas trop montrer leurs muscles. »
« On emprunte, on s’endette et on pollue. On dépense, on gaspille et on jouit. »
Fiche #2206
Thème(s) : Littérature française
Dans ce roman d’apprentissage, Yves Bichet décrit le parcours initiatique du jeune Théo, 18 ans, qui aurait voulu être professeur de gymnastique et qui va faire son entrée dans la vie adulte dans des circonstances tragiques : « L’amour et la guerre frappent conjointement à sa porte. ». En 1961, l’Algérie n’est pas encore une guerre parait-il mais les morts déjà ne se comptent plus et son meilleur ami, Antoine, est revenu des combats mais dans le coma. C’est en lui rendant visite à l’hôpital qu’il découvre l’amour avec la mère d’Antoine tout d’abord puis avec Mila, une jeune femme libre, indépendante qui a pris la foudre et s’en est trouvée meurtrie à jamais. Elle va l’éclairer sur le conflit et le mener à refuser la guerre (« Toutes les guerres sont perdues d’avance… ») alors que l’objection de conscience n’est pas encore reconnue, et dans la clandestinité, on devient vite adulte...
Ecouter la lecture de la première page de "Indocile"Fiche #1991
Thème(s) : Littérature française
Clémence est infirmière dans une maison de retraite et très compréhensive, elle donne la permission de minuit à quelques uns de ses patients afin qu'ils prennent du bon temps dans le casino voisin ! Et patatra, l'escapade est découverte et Clémence virée. Acte fondateur d'une petite communauté qui choisit la liberté et l'amitié. Les vieux s'échappent accompagnés d'une simplette et d'un autre agent de la maison de retraite pour se joindre à Clémence. Ils sont cinq, unis, solidaires et bien décidés à vivre ensemble et à tout partager. En pleine canicule, les voici partis sur les routes pour une aventure pleine de rebondissements. Le pays souffre, l'équipe s'en aperçoit, voit les injustices et ceux qui en profitent et rentre en résistance. Entre Robin des Bois et Zorro, ils rejettent la société et le monde qui les entourent et sont bien décidés à agir, ils savent comment soulager certains pour en faire profiter d'autres… Progressivement, leur notoriété grandit, la police commence de s'intéresser à eux et les jeunes de banlieue de les imiter. Ce groupe légèrement libertaire et en tous cas débordant de générosité et d'imagination réveille ainsi la France dans cette torpeur imposée par la chaleur inhabituelle. Un récit vif, tonique, joyeux, optimiste parcouru par des personnages attachants et débordant d'humanité qui nous laisse espérer qu'un monde meilleur est encore possible !
Ecouter la lecture de la première page de "L'été contraire"Fiche #1692
Thème(s) : Littérature française