« En littérature, l’indescriptible n’existe pas. »
Erri De Luca
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Paris. Pendant des manifs. Violence dans la rue, gris dans le ciel. Pourtant les deux personnages dont les voix alternent sont un peu sur le côté, à part, même s’il s’agit de deux personnages cabossés, maltraités par la vie. Eléonore vient de quitter un compagnon violent pour retrouver Lise, une amie, artiste très en vogue, à la une des réseaux. Au contraire de Lise, Eléonore fait partie des invisibles, hôtesse dans un ministère sans considération pour ses employés. Sans confiance en elle, elle se juge de façon négative : « ... je n’ai pas appris comment on s’accorde de la valeur. C’est Lise qui m’en donne un peu parfois. » Félix restaurateur dirige La panthère vénère lieu de rencontre sympa. Handicapé sans l’être tout en l’étant (cataracte congénitale), « Il ne peut pas s’empêcher de penser qu’il est un faux handicapé, un imposteur... il est à ça d’être normal. Il a été raté à la naissance, mais pas de beaucoup, juste un peu. », il ne voit bien que les couleurs. Il est aidé par Vérité, une très jeune femme à fort caractère qui, parfois, le bouscule, le questionne. Puis une artiste de street art choisit Eléonore comme égérie et ses portraits lumineux éclairent les murs parisiens : « La fille est toujours là, propageant sa lumière, son bleu et jaune, c’est une île de couleurs sur cet océan de ville, désespérément blanc et gris. » Les yeux de Félix en sont émerveillés et il va sillonner les rues parisiennes pour trouver ces portraits et Eléonore. Des portraits à l’opposé de la grisaille parisienne, qui aimantent, qui captivent, qui attirent. Vérité, Félix et Eléonore vont se rencontrer, se trouver, apprendre à se connaître, se découvrir et peut-être s’aimer. Deux personnages lumineux qui trouvent leur chemin au cœur du chaos.
Ecouter la lecture de la première page de "Crache le soleil"Fiche #3367
Thème(s) : Littérature française
« J’aime la vie à en mourir » et pourtant Zoé va mourir, un cancer du pancréas le lui promet. Alors elle vit à cent à l’heure, traverse son existence au pas de course, une tempête en perpétuel mouvement, fougue de tous les instants, sans attention aux autres, elle ne prend soin de personne, percute tout. Elle s’installe chez son amie la narratrice, s’impose et la phagocyte littéralement : occupe le temps, l’espace, sa vie. Son amie reste en retrait et accepte : « Alors, j’ai joué le rôle qu’elle m’avait assigné : celui de l’amie complice, indulgente… » Zoé voudrait laisser une trace : en mourant, son amie perd une partie d’elle-même mais a peut-être gagné une part, une trace, de Zoé ?
« C’est curieux la manière dont les fractures de l’autre révèlent les failles de notre propre édifice. »
Premier roman
Fiche #3344
Thème(s) : Littérature étrangère
« Imaginez un pays minuscule. Imaginez-en un autre, gigantesque. Imaginez qu’ils s’affrontent. ». Aujourd’hui, ce pourrait être l’Ukraine et la Russie mais nous sommes en 1939, et il s’agit de la Finlande et de la Russie. Hier, comme aujourd’hui, c’est l’horreur. La Finlande n’est pas aussi armée, la Finlande dispose de moins d’hommes, Staline et les Russes (« Quand Staline dit de danser, l’homme avisé danse. ») pensent que tout va être réglé très vite, et ils se trompent. Ils mobilisent des jeunes de toute la Russie qui se retrouvent, prêts à mourir, sur le front sans comprendre la réalité, les morts sont tus, le mensonge omniprésent. Face à eux, les Finlandais se regroupent, font corps. Parmi eux, un groupe de jeunes dont Simo, tireur d’élite hors pair surnommé la mort blanche, qui deviendra une légende. Les évènements cruels et la guerre le transformeront : « Il ne s’agissait plus de savoir faire la différence entre pouvoir et devoir tuer. Il voulait tuer. ». L’hiver est terrible, les pertes en hommes sont colossales, même la forêt et les arbres que les Finlandais vénèrent paient un lourd tribu. Les Finlandais appellent en vain à l’aide mais restent seuls face à l’ogre russe. « Cédons un peu pour ne pas tout perdre. », hier, et aujourd’hui ? Une question hélas cruellement d’actualité ! Un roman (très documenté) qui dresse un pont évident et percutant entre hier et aujourd’hui, il parait qu’on apprend de l’histoire...
Ecouter la lecture de la première page de "Les guerriers de l'hiver"Fiche #3224
Thème(s) : Littérature française