« Plaider, finalement, c’est comme nager dans une eau froide et agitée, une lutte physique contre les éléments contraires. »
Pascale Robert-Diard
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Récit de la vie de Conxa cinquième fille d’une famille pauvre de six enfants (« ça se voyait que chez nous, on était beaucoup »). La jeune fille est envoyée à la campagne chez sa tante et le travail devient son unique occupation (« je travaillais et travaillais encore. J'avais appris toutes les tâches, aussi bien celles de la maison que celle des champs. »). Elle rencontre Jaume et l’épouse pour vivre de vrais moments de bonheur (« Jaume avait fait de moi une personne »). Elle lui donnera trois enfants. Puis vient la guerre civile et les arrestations se multiplient (« on dit, que pour arrêter les nôtres, ils ont consulté tous les riches de la vallée et que des curés aussi ont donné des noms »). Elle apprendra que son mari a été exécuté par les phalangistes (« ils l’avaient emporté comme un bouquet de roses et je n’avais comme dernier souvenir qu’une petite étincelle dans les yeux lors d’un étrange adieu »). Après sa libération et le nettoyage de la maison, elle accompagne son fils à Barcelone, dernière étape de ce destin d’une femme simple dans le XX ème siècle espagnol. Une vie qui s’est construite pierre après pierre qui disparaît ensuite pierre après pierre pour s’achever dans la froideur de Barcelone (« je me sens comme une pierre sur un éboulis. Si quelqu'un ou quelque chose vient à la faire bouger, je tomberai avec les autres, et roulerai jusqu'en bas ; si rien ne s'approche, je resterai là, immobile, des jours et des jours ! »). Tous les problèmes universels d'une société paysanne en mutation sont abordés sans lourdeur, sans idéologie ni révolte. Une belle écriture et un beau texte à découvrir.
Fiche #240
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Anne Charlon
Recueil de trois nouvelles, fresque du Barcelone contemporain et passé. A la fois chronique sociale et œuvre poétique, ces nouvelles nous dévoilent Barcelone dans toutes ses dimensions et notamment dans ses choix architecturaux et artistiques non sans conséquence sur la vie quotidienne de ses habitants. Livre succinct mais d’une extrême densité, au service d’un texte poétique et sensible.
Fiche #241
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Marie-José Castaing
Un livre sans concession qui nous conte la vie d'Anna K. ou plutôt de "plusieurs" Anna : la mère d'Anna K. et sa fille se prénommant aussi Anna, éternel recommencement... Les situations vécues et/ou subies sont toutes plus exceptionnelles les unes que les autres : sexe, violence, empoisonnement, disparition... Vice et vertu alternent dans le livre et guident les comportements des mêmes acteurs, les hommes n'ayant pas la part belle. La laideur répond à la beauté comme le désespoir à l'enthousiasme. Un dernier chapitre à noter concerne la mort, "une formalité à laquelle il ne fallait pas accorder trop d'importance", sa préparation, son attente et sa nécessité.
Fiche #37
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Marie-José Castaing