« Pourquoi ne peuvent-ils pas se contenter d’être des hommes ? Pourquoi sont-ils obligés de le devenir ? »
David Vann
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« Je voudrais que la nuit me prenne » est illuminé par la voix de l’innocence, la voix de l’enfance. Le temps a passé mais tous ont en souvenir les huit ans de Clémence, heureuse auprès de parents attentionnés, débordants d’amour, de tendresse et d’une légère folie bienveillante. Alors seize années plus tard, Clémence replonge avec délice dans ces journées joyeuses avec la conviction que le souvenir est demeuré intact malgré un voile noir qui suscite un malaise interrogatif. Mais les mots de la petite Clémence nous entraînent dans leur tourbillon repoussant les explications à plus tard, on veut continuer de croire en le bonheur, la vie et l’amour, « C’est ça l’enfance, ma Clémence, que rien ne soit impossible. » Isabelle Desesquelles nous offre une pépite bouleversante d’émotions retranscrivant parfaitement et avec sensibilité les liens entre générations et porte toute son attention au bonheur, à la vie et à sa fragilité.
« Je réalisais combien l’absence est une présence. »
« Je sais moi le mal que peut faire tout ce que l’on ne sera pas. »
« Un enfant, il ne peut pas être que du malheur. »
Fiche #2179
Thème(s) : Littérature française
La pauvreté s’étend, elle est partout, à hauteur des yeux d’enfants (« Avant même qu’ils ne sachent lire et écrire, ce que nous offrons à ceux que nous élevons, c’est la misère à hauteur de leurs yeux… »). On feint de ne pas la voir, on détourne les yeux, on l’ignore, on la nie. Mais les enfants d’aujourd’hui ? Ils sont nés avec cette pauvreté, en silence, ils la voient, la ressentent, elle les enserre. Une fois adultes, quel sera leur sentiment, leur appréhension de la pauvreté ? L’habitude, l’indifférence et l’acception auront-elles remplacé l’indignation, la commisération et le refus ? Pour en parler et susciter le débat, la narratrice s’adresse à la femme qu’elle a vue devant le porche d’une église à Venise, une masse informe, seul indice d'une humanité, une main tendue vers le ciel. Cette vision marque définitivement la narratrice (« Vous pesez sur ma conscience et c’est bien. »), ne quitte plus ses pensées, modifie sa vision de son quotidien et de son environnement. Un court récit non dogmatique, qui ne fournit pas de réponses clé en main, mais bouscule le lecteur, suscite moult interrogations et incite à oser une profonde réflexion et un regard lucide et précis.
« La vraie victoire des ultrariches, c’est que les prochains pauvres se battent contre les pauvres. »
« … alors que la seule question, bientôt, sera : comment faire pour ne pas être pauvre ? »
Fiche #1745
Thème(s) : Littérature française