« L’œil n’est pas fait pour voir mais pour recevoir. »
Franck Pavloff
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« Il est des lieux investis par la magie et la lumière. », l’hôtel du Rayon vert en est. Il n’est pas situé n’importe où, à Cerbère, non loin de la frontière entre l’Espagne et la France. Un lieu de passage, un lieu d’exil, selon les périodes, dans un sens ou dans l’autre, hier fuir Franco, fuir le nazisme, exils des anonymes comme des intellectuels, aujourd’hui fuir les guerres, la pauvreté et toujours le drame et le déchirement de l’exil. « Mais aujourd’hui, passions éteintes, est-il raisonnable d’interroger le présent pour décrypter le passé ? » Pour en parler et faire poindre une lueur d’espoir, Franck Pavloff suit une palette de personnages, anonymes ou non (le poète Machado, le philosophe Walter Benjamin…) vivant tous un engagement, une passion, la musique, la photographie, l’histoire, l’attention aux autres, la beauté de leur lieu de vie et avec comme point d’ancrage l’humanité.
« L’œil n’est pas fait pour voir mais pour recevoir. »
Fiche #3249
Thème(s) : Littérature française
« L’espérance est ma patrie » relate l’enquête de Stig Nyman, un généalogiste venant de Stockholm en Estonie sur les traces de Toomas Luutos, un collectionneur faussaire qui a laissé un héritage. Cette recherche généalogique lui permet de nous plonger au cœur d’une histoire familiale intime quand il découvrira les deux enfants de Toomas mais aussi de l’histoire des pays baltes, envahis par l’un, puis envahis par l’autre, puis par le suivant… mais jamais muselés totalement. Les deux enfants Luna et Lukas sont exilés en France et ne se voient plus. Leur séparation a fait suite à un drame et la famille a alors explosé. De l’art, de la peinture, de la musique, de l’histoire, la nature et l’eau, de l’intime, des drames, une réconciliation apaisée pour une enquête menée tambour battant, vous allez dévorer le dernier Pavloff !
« C’est un leurre de vouloir figer le temps… le présent naît forcément de quelque chose qui existait déjà, non ? »
« Dire autre chose que le vrai n’est pas mentir ; romancer le réel, c’est faire un pas vers la complexité de la vérité. »
Fiche #2805
Thème(s) : Littérature française
Frank Pavloff revient à une forme courte de texte, forme dans laquelle il excelle, « Matin brun » nous a tous impressionné par la justesse du propos et de la forme et « Oubliez-moi » est du même acabit. Frank Pavloff continue de s’interroger sur la mémoire, sur l’histoire, sur les hommes. Apprend-on de l’histoire ? L’histoire ne suit-elle pas un cycle, éternel recommencement ? Ici, la mémoire est incarnée par les fameuses commémorations, nombreuses, multiples, constantes, des plus futiles ou plus marquantes. Célébrations du passé, de l’histoire, des hommes… célébrations mais avec quel but ? Frank Pavloff avec sa vision toujours quelque peu obscurcie de l’humanité nous livre avec efficacité son avis sur cette « commémorite » aigüe… Encore un beau texte pour rester éveillé !
Fiche #592
Thème(s) : Littérature française
Sisco d’origine italienne et journaliste à Gap rencontre par hasard en marge de la Mostra de Venise le grand cinéaste grec Xerkès. De leur discussion impromptue naîtra une collaboration. Après son échec à la Mostra, Xerkès engage Sisco comme scénariste de son prochain film. En effet, il se dit passionné par les travaux de Sisco sur Mandrin. Mais l’ambition de Xerkès cinéaste insaisissable est plus vaste : il veut rendre compte du monde, de ses folies, de ses violences, de son obscénité, des désespérantes similitudes entre le passé et le présent (« Contrairement à ce que tu penses, les peuples n’apprennent rien du passé, ils pataugent en rond dans la même gadoue, s’embarquent dans les mêmes galères, l’histoire des civilisations n’est pas linéaire ». S’agit-il d’un projet vain : « Personne n’avait trouvé la bonne façon de rendre compte du monde. ». Les deux hommes se heurteront devant leurs approches différentes de l'écrit, du cinéma, du rôle du cinéaste (« Quand je m’approche, caméra à l’épaule, de la détresse des faibles, à N’Djamena ou à Embrun, je ne la provoque pas, je décide de l’enregistrer, même si elle me renvoie à l’illisibilité du monde »), de la vie tout simplement mais ils resteront liés jusqu’au dénouement. Le tournage débute dans une chapelle près d’Embrun mais Xerkès emmène souvent aux risques de leur vie sa troupe hétéroclite dans les lieux du monde où la barbarie règne : une troupe de saltimbanques polyvalents, une serveuse fine psychologue amoureuse du présent sans regard pour le passé et le futur, une photographe chilienne à l’affût du cliché clé de son existence. Calme et violence alternent et renforcent l’ambiance quelque peu désespérée de ce récit : tragédie d’un cinéaste, tragédie humaine ou tragédie récurrente de l’Homme ?
« L’obscénité ne vient pas du sujet qui se dévoile mais de l’intention de ceux qui le regardent »
« Mon grand-père de l’Argentière me racontait que pour comprendre le monde, il fallait s’asseoir sur son cul et admirer le ciel, plutôt que d’enfiler ses bottes pour aller le maudire. »
Fiche #275
Thème(s) : Littérature française