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Adélaïde vit à Paris avec son mari et ses deux enfants lorsqu’elle apprend la mort de son père. Retour à Bruxelles, un voyage, une pause dans sa vie de femme, sa vie de mère, sa vie amoureuse propice à un retour dans le passé et sur une enfance singulière. Elle grandit au milieu de trois adultes (« Chez moi, il y a une maman qui dort entre deux papas, chacun fait un peu ce qu’il veut quand il veut… »), une mère, deux pères, un couple à trois face à une petite plutôt solitaire avec sa chatte Raspoutine, Eluard son hamster et ses grands-parents aimants mais bien éloignés. Les regards qui se posent sur eux, sur elle, lui font ressentir très tôt leur différence, sa différence et il lui faudra déployer beaucoup d’énergie pour se faire accepter mais aussi pour accepter les autres. Mais peut-être est-ce le fondement de son questionnement sur l’amour, sur la vie. Elle déborde d’énergie et de vie, mais la mélancolie, la colère voire la violence ne sont jamais très loin. Ce décès fait tout ressortir : rancœur, joie, tendresse refoulée, connivence, douleurs… et le cœur de sa vie, la solitude et l’anormalité, hier et aujourd’hui. Adélaïde nous fait partager son intimité, son questionnement sur sa façon de vivre, d’aimer, d’être aimée, de continuer de grandir et de s’accomplir en tant que femme et elle le fait franchement, sans retenue, avec beaucoup d’autodérision, on rit souvent, parfois jaune, dans une atmosphère moqueuse et grinçante. Le style est direct, rythmé et très imagé. Une belle rencontre !
Premier roman
Ecouter la lecture de la première page de "L'invention d'Adélaïde Fouchon"
Thème(s) : Littérature française
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