« L'idiotie est une maladie qui va bien avec la peur. L'une et l'autre s'engraissent mutuellement, créant une gangrène qui ne demande qu'à se propager. »
Philippe Claudel
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Aurore et Ludovic ne partagent qu’une chose : la cour sur laquelle donne leur domicile respectif. Sinon absolument tout les sépare : leur origine sociale, leur éducation, leur niveau social, leur vision du monde, leur aspect, leur habitat, leur intégration à la vie parisienne... Et pourtant, au hasard d’une rencontre, l’état d’esprit de l’instant, une réaction particulière, et une relation forte va naitre entre eux deux. Ludovic vient de la campagne, il a laissé la ferme familiale à sa sœur et son beau-frère, et comme une sorte de corbeau des villes, il œuvre dans le recouvrement de dettes et côtoie en permanence « ces braves endettés qui se font piéger par des crédits… le plus souvent c’est à des vaincus qu’il a affaire… ». Il vit seul dans un petit appartement vétuste. Aurore poursuit une belle carrière de styliste, Parisienne typique, mariée à un Américain, cadre supérieur et sûr de lui, de beaux salaires, un bel appartement luxueux, deux enfants. Ils se croisent parfois et s’ignorent toujours. Puis, un jour, il s’aperçoit qu’elle ressent une peur bleue à la vue de deux corbeaux qui ont élu domicile dans leur cour. Et pour elle, il les tuera, acte singulier et violent mais néanmoins fondateur de leur relation ! Ils vont se rencontrer, se côtoyer, apprendre à se connaître et s’aimer mais aussi à se soutenir, se reposer l’un sur l’autre. Serge Joncour nous captive une nouvelle fois par ce double portrait qu’il dresse avec tendresse et humour mais aussi par la description de notre société, de ses dérives et de nos comportements et comme toujours, il fait preuve d’un grand discernement sur notre monde qui ne pourra être sauvé que par l’Amour !
« Il le sent bien, où qu’on aille on est d’ailleurs, et c’est sans fin qu’on n’est pas d’ici. »
« Une famille, c’est une embarcation fragile… »
« Ils sont rares ceux qui donnent vraiment, ceux qui écoutent vraiment. »
Fiche #1819
Thème(s) : Littérature française