« ... une classe c’est la société à petite échelle : il y a les populaires, les différents, et le ventre mou, les sans colonne vertébrale, pas de principes, pas de convictions, ça flotte dans le sens du vent. »
Mathieu Palain
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Vera Segall, romancière octogénaire, meurt dès le début du roman et néanmoins, elle est au centre du récit. En effet, l’admiration que lui vouent les autres personnages, même à 80 ans elle les happe, la révèlera totalement au lecteur. Vera Sigall est tombée accidentellement, l’enquête tout du moins semble se diriger vers cette conclusion alors qu’elle est plongée dans le coma. Son jeune voisin, Daniel, l’admirait profondément et doute de l’enquête. Malgré sa vie d’architecte, sa jeune et belle femme, il éprouve une fascination évidente pour Vera et continue d’aller la visiter à l’hôpital. Il y rencontre Emilia, une jeune franco-chilienne venue pour faire une thèse sur Vera et son œuvre et qui souffre d’un trouble handicapant ; elle commença une nouvelle vie à 8 ans après un accident, « Une vie où mon corps se retrouva à l’envers. Un corps que personne ne pouvait toucher. » Elle vient sur la recommandation de Horacio, un poète qui a aimé Vera et dont l’œuvre s’invitera étonnamment dans le travail d’Emilia. Tour à tour, Emilia, Daniel et Horacio prennent la parole, se confient et dressent le portrait de Vera mais aussi nous parlent d’amour et de non-dits permettant ainsi au lecteur de découvrir une double histoire d’amour et un secret final inattendu. Comme à son habitude, Carla Guelfenbein sait tenir en haleine le lecteur et explore avec retenue la diversité des sentiments de ses personnages toujours attachants en nous offrant ainsi un récit parfaitement maîtrisé et sensible.
« Tu me disais souvent que toute la richesse d’un créateur, c’étaient ses fractures, ses incertitudes, ses questions et ses faiblesses, le doute constant de la raison ultime des choses. »
« Et je me dis que le bonheur et la douleur allaient ensemble et que nous ne pouvions pas savoir à l’avance quand l’un ou l’autre prendrait l’avantage. »
Fiche #1899
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction :
Claude Bleton