« La poésie est affaire de coeur, de muscles et de poil. »
René-Guy Cadou
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La Furieuse inonde le Jura et le Doubs de ses tourbillons, de son flux infini (« J’ai besoin de ce flux permanent qui me rassure, m’apaise et fait naître en moi de multiples envies d’évasion, de dérives. »), de sa colère, mais aussi de sa limpidité. Michèle Lesbre nous invite à un voyage pluriel, voyage dans l’espace, voyage dans le temps, voyage en mouvement, voyage immobile, voyage réel, voyage dans la littérature… Le récit est illuminé de douceur, de nature, de poésie, de souvenirs, de rêves. Dans l’ombre, toujours Léon, le grand-père, (« … j’étais sous le charme de cet homme à la dégaine un peu bohème… ») et Mathilde, la grand-mère (« Quel monde Mathilde avait-elle imaginé ? ») : « Quels voyages ont hanté les imaginaires de Léon et Mathilde ? » La pérégrination avance à son rythme, nous remontons pas à pas à la source et regardons passer le temps tranquillement, sans aigreur ni regrets : « La précipitation dans laquelle nous vivons n’aurait pas été de son goût, il s’en tiendrait à l’écart comme je le tente moi-même. » Alors, prenez votre temps pour déguster et apprécier ce court récit splendide et érudit.
« Il me semble alors qu'il n'y a pas d'autre vie que le passé. Je me ressaisis, mais le pense à nouveau. »
« C’est ça qui est effrayant. Une mémoire et pas de souvenirs. »
« Ecrire… c’est au contraire tenter d’atteindre une cohérence sur la durée, de porter jusqu’au bout les images qui ne s’effacent pas, les chagrins, mais aussi les éblouissements, les désirs, ce qui pour moi est la fidélité. »
Fiche #2987
Thème(s) : Littérature française