Baptiste grimpait brillamment les parois ardéchoises comme d’autres montent les escaliers. Jusqu’au drame, une chute, et Baptiste meurt. La famille ne s’en remettra vraiment jamais. Lorsque sa sœur Joséphine est engagée comme musicienne sur une croisière, elle y invite ses parents et son frère. Ils ne peuvent être séparés un 8 juillet, date anniversaire de la disparition de Baptiste. D’autres Ardéchois sont présents sur le Spirit of Ulysse dont un couple adultérin : Laure espère qu’enfin Cédric (homme politique local) va quitter sa femme, un ultimatum, une dernière discussion avec Joséphine et Laure se jette à la mer et disparaît à son tour. Ce suicide réveille des sentiments dans la famille Coll : « Des détails restaient à mes yeux problématiques et cette réminiscence qui, depuis un quart de siècle, me torturait à la manière d’un goutte-à-goutte de vitriol quotidien, se réactiva cruellement. » Joséphine, éternelle adolescente rebelle, sans limite, provocatrice, s’interroge, remonte le fil du passé, retrouve la nature ardéchoise où le milan royal plane en surveillant les exactions des humains, et s’interroge sur un lien éventuel entre ces deux morts… S’il existe, elle le trouvera, c’est certain. Le récit alterne entre les voix de Joséphine et de son père, deux voix très différentes, dans le fond comme dans la forme, une construction habile, une belle nature ardéchoise, quelques piques sociétales, un suspense et un éclaircissement royal, la croisière vaut le détour !

« Les machines vont devenir plus intelligentes pour l’unique raison qu’on devient de plus en plus cons. »